Bago à bicyclette

Le 14 juin 2018

Nos affaires emballées, il est finalement temps de partir de ThaBarWa. Bien qu’assez tristes, nous sommes impatients de poursuivre notre découverte du Myanmar et surtout, dans un premier temps, de redécouvrir ce luxe qu’est la climatisation ! Notre auberge est déjà réservée, située idéalement entre l’arrêt du bus revenant de ThaBarWa et la gare centrale de Yangon.

Après le trajet en bus, encore quelques minutes de marche et nous y voici enfin ! Pour la fin de la journée, ce sera juste une bonne douche et une grosse sieste. Quel plaisir de ne pas être tout moite seulement 2 minutes après être sorti de sa douche ! Notre chambre est située juste au-dessus d’un petit marché de rue et c’est donc au son des marchands hélant les passants que nous nous endormirons et réveillerons. Avant de passer la nuit, l’un des employés de l’auberge nous suggère d’aller manger en face, dans une petite maison de thé agréable. Ce sera une fois de plus de bonnes nouilles shan ! Une bonne bière s’impose également, l’interdiction d’alcool au centre nous ayant empêché d’en consommer.

Avec nos nouveaux amis du centre bouddhique, nous nous sommes mis d’accord pour nous retrouver à Bagan presque tous ensemble. Puisqu’ils ne quittent le centre que dans trois jours environ, c’est l’occasion d’aller voir quelque chose en attendant. Et nous jetons notre dévolu sur Bago (à ne pas confondre avec Bagan). Cette ville, située à deux heures en train de Yangon, est en réalité une des nombreuses anciennes capitales du Myanmar et par conséquent, possède un patrimoine « de registre bouddhique » assez conséquent. Nous décidons d’y passer deux nuits et donc une journée complète.

Après une bonne nuit de fraîcheur à Yangon, nous gagnons la grande gare centrale de la ville. Pas facile de s’y retrouver entre tous les guichets et leurs inscriptions en birman ! Le premier guichet n’est pas le bon, il faut aller dans le bâtiment suivant (apparemment celui des trains intercity). Le second guichet n’est pas le bon non plus mais on nous indique un troisième guichet qui sera celui où nous devons aller. Heureusement, les employés parlent un bon anglais ! Quelques kyat (prononcez « tchat ») et notre ticket est en poche !
 

Les guichets de la gare centrale de YAngon
Commence alors l’attente du train. Une petite dame de ce qui serait une information pour touristes nous informe que nous pouvons aller attendre dans un petit espace réservé aux touristes. C’est très gentil mais pas de soucis, ça ira. A l’heure prévue (! les trains seraient tout le temps en retard ici), notre train est là et un contrôleur parcourt tout le quai avec nous pour nous amener dans notre wagon. En avant pour deux heures !
Une jeune fille assise en face de nous dans le wagon nous parle un peu en anglais et nous explique qu’elle écrit pour l’université un travail sur comment établir une paix mondiale. Il y a du boulot !
Dehors, les vieux bâtiments, les taudis et surtout les piles de déchets ont fait place à une plaine aride à perte de vue. Tout est plat, séché, et brûlé par le soleil, ou pas, les fermiers pratiquant la culture sur brûlis. On aperçoit juste quelques stupas dorés par ci par là, dominant le paysage. Nous arrivons finalement à Bago.
 
Bien arrivé à Bago
La gare de Bago est bien plus petite, à peine trois quais. On marche rapidement quelques centaines de mètres et on s’installe au calme dans l’une des seules auberges de la ville, charmante par ailleurs. Francé se sent un peu patraque et le reste de la journée est donc pour récupérer un peu. L’hygiène alimentaire n’est pas des meilleures au Myanmar, on rencontre donc assez régulièrement de petits soucis digestifs 😉 Espérons que demain ça ira mieux. Pendant ce temps, Paul doit tout de même se nourrir pour le souper. Heureusement, une maison de thé sombre du bord de la rivière est toujours ouverte. Étonnamment surprise de nous voir, une des filles de la famille vient s’asseoir à côté de nous pour pratiquer l’anglais.
 
Le lendemain, Francé est quand même un peu plus en forme. Tant mieux parce que nous allons passer la journée à parcourir Bago de long en large pour voir une grande partie de ses temples, monastères et autres monuments bouddhiques. Ces sites étant assez distants, nous louons deux bicyclettes assez old school. Ça nous fera un peu de sport (hem). On roule donc, on prend notre temps, et on regarde un peu partout autour de nous. Il semblerait que Bago ne soit pas trop visité car nous attirons pas mal l’attention.
 
Un pti doggo qui boit l'eau des fleurs
Une coiffure typique d'Asie
Première étape, c’est un beau temple à l’est de la ville. Et coup de chance pour nous, il y a justement une fête ! D’après ce que nous avons pu voir et déduire, il s’agirait de la fête d’un nat, un esprit qui possèderait le temps de la cérémonie un homme qui est alors en transe, au son d’un petit orchestre local. On regarde un moment puis on passe aux édifices suivants.
 
Les toits du temple
Un enfant et son papa qui se baladent dans le temple
La prochaine étape est déjà la dernière étape de la matinée. Il s’agit d’un monastère célèbre pour l’un de ses pensionnaires… qui est en réalité un python géant de 5 mètres ! Considéré comme la réincarnation d’un moine et donc sacré, l’animal fait une bonne sieste sur des coussins aménagés pour lui tandis que des fidèles le prennent en photo, lui apportent des offrandes ou déposent des billets sur lui. La belle vie quoi ! Même s’il est bien nourri normalement, on préfère quand même ne pas trop s’approcher, surtout qu’il n’est pas en cage !
 
On suppose que c'est le moine réincarné en serpent
Le python géant avec ses billets
Après avoir pris quelques photos également, nous retournons au centre de la ville pour manger un bout avec un petit thé. Nous sommes alors aux premières loges pour voir une fête qui semble prendre place ici avec un cortège qui traverse la rue. On pense que c’est une famille qui fête l’entrée de leur fils au monastère, mais rien pour confirmer.
 
Une cérémonie
Une cérémonie
Pour la seconde partie de la journée, nous partons cette fois à l’ouest de la ville où se trouve encore de nombreux sites bouddhiques et surtout, toute une série de Bouddha, petits, grands, assis, debouts et couchés. Il y en a pour tous les goûts ! Mais d’abord, une jolie salle d’ordination avec un accès assez particulier : en effet, on peut entrer dans l’enceinte avec le vélo mais on doit retirer nos sandales… C’est donc à pieds nus qu’on pédale jusqu’à la salle pour faire un petit tour. Un moine se réveille pour nous parler mais on ne comprend pas trop ce qu’il veut dire.
Nous quittons finalement pour passer à des représentations de Bouddha. Tout d’abord, c’est quatre grandes représentations debout, de 4 à 5 mètres de haut qui font face aux quatre points cardinaux. Ensuite, c’est un parterre de dizaine de Bouddha assis qui nous attendent.
 
Mais ce n’est pas assez pour nous ! Il nous faut du bon Bouddha ! Du lourd, du massif ! On se rend donc encore plus à l’ouest pour finalement arriver à un immense Bouddha couché. Il a un peu un air hautain mais qu’est-ce qu’il est impressionnant avec ses 76 mètres de long et ses gros pieds ! Il a même une ruche d’abeilles en guise de bouton sur la joue. On prend bien le temps de faire le tour puis on passe au site suivant car l’heure tourne.
 
Le méga Bouddha couché avec Paul en tout petit
La ville est composée de quelques grands axes assez bruyants avec pas mal de trafic, mais il suffit de prendre une rue parallèle pour se retrouver dans des chemins terreux qui sillonnent les différents quartiers tout calmes. Parfois on se croit presque dans un village paisible, alors que des camions klaxonnent dans la rue d’à côté. On croise les habitants qui se baladent ou qui papotent sur leur seuil. Certains nous font de grands sourires ou nous saluent en nous voyant à bicyclette.
 
La petite vie de quartier
Les petites rues
Le prochain site est un beau temple lié à un monastère. Le lieu est très lié aux nats, les différents esprits vénérés par les birmans. On observe un peu partout au bord d’un bassin d’eau des représentations humaines de ces nats. Pendant que nous nous promenons, un moine s’adresse à nous avec un grand sourire dans un anglais à l’accent très prononcé. Nous comprenons à peine et le moine nous dit surpris : « Vous parlez anglais ? ». Ben oui mais pas facile de comprendre ton accent mon vieux… On passe ensuite au prochain site. Plus que deux et on rentre promis ; le soleil ne va pas tarder à se coucher.
 
Paul refait son longyi
L’avant-dernier endroit que nous visitons est un massif stupa en rénovation. C’est moins clinquant que la Paya Shwedagon de Yangon mais la hauteur du bâtiment a de quoi impressionner tout de même. Les ouvriers finissent leur journée en construisant un échafaudage de bambou à proximité du sommet. Attention de ne pas tomber !
 
Les vaches au milieu du carrefour
Il est enfin temps de passer au dernier site à visiter. On a attendu la fin de journée car apparemment, après une certaine heure, on ne paie pas. Yes ! Une fois de plus, c’est un grand Bouddha couché. Même s’il est un chouia plus petit que le précédent, il a l’air quand même plus sympa et surtout, il est bien plus richement décoré ! Partout des plaques indiquent les montants que de généreux donateurs ont versé pour la construction et l’amélioration du Bouddha. Des mosaïques expliquent également la légende de la construction du Bouddha que Paul conte à France-Elise. On tourne, on admire, puis il est temps de rentrer enfin avec nos deux-roues.
 
Un autre Bouddha couché
Les séries de magasins de souvenirs
Un petit souper sur le chemin, avant de se mettre au lit pas trop tard pour reprendre des forces, surtout Francé. Demain, on reprendre le train vers Yangon pour une nuit avant le grand départ vers Bagan avec nos amis de ThaBarWa !
 
Derrière la gare de Yangon
En rentrant le lendemain à Yangon, on profite d’être à la gare pour réserver déjà des tickets pour le lendemain, histoire de bien avoir nos couchettes pour le trajet de 17h entre Yangon et Bagan. On demande au même guichet que pour aller à Bago mais on nous dit cette fois qu’il faut aller à un autre bâtiment, de l’autre côté des voies. Nous marchons donc 10 min et effectivement, il y a une entrée à peine indiquée derrière une maison de thé, un peu incognito qui donne sur toute une série de guichets. On réserve facilement grâce à un monsieur parlant anglais et faisant l’intermédiaire et nous avons notre ticket ! A demain pour le grand départ !
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