Le marché flottant de Banjarmasin

Le 29 mars 2018

Après trois jours hauts en couleurs à Pontianak, notre première ville indonésienne, il est temps de changer d’air. Et pour ça, pas moins de deux avions nous attendent ! En effet, il n’existe apparemment pas de vol direct entre Pontianak et Banjarmasin (qui ne sont pourtant pas si loin à vol d’oiseau) donc il faut aller sur Java, à Surabaya, avant de prendre un autre avion pour notre destination finale. Nous disposons de seulement une heure et demie afin de faire le changement. C’est donc avec soulagement que le vol est annoncé à l’heure, la compagnie low-cost Lion Air étant apparemment renommée pour ses retards (en plus de son manque de sécurité). Le second vol n’a pas la même ponctualité par contre. Enfin, il vaut mieux dans ce sens-là !

Arrivés dans le petit aéroport à la nuit tombée, il est temps de rejoindre à l’aide d’un taxi l’auberge/hôtel que nous avons repéré. Le trajet prend cependant pas mal de temps à cause de la pluie et du manque d’essence : la route est inondée et notre taxi est presqu’à sec (héhé ironique pas vrai ?). Heureusement, on atteint finalement notre logement, il était temps parce que Francé est en train d’attaquer une migraine. Ouch !
Pendant qu’elle se repose un peu et en attendant que l’antidouleur agisse, Paul part en quête d’un repas à rapporter à la chambre. Seulement voilà, comme nous le découvrirons au cours de notre voyage, lorsqu’un étranger arrive dans une ville, ça se sait ! Et les guides rappliquent ! A l’accueil de l’auberge, Paul se retrouve donc nez à nez avec un guide qui commence à lui poser des questions et finit par l’amener là où ils feraient le meilleur « soto ayam » (soupe au poulet) du coin. C’est difficile de l’envoyer un peu boulé parce qu’au final, il n’a pas encore proposé ses services, il discute juste de tout et de rien et donne gentiment quelques infos sur la ville. Mais bon, Francé est souffrante !
Une fois les soupes en main, Paul repart donc vers l’auberge, toujours suivi par le guide qui propose alors de discuter visite demain vu notre état de fatigue. Oké dac ! Nous profitons donc dans l’intimité de notre chambre de l’excellente soupe (parce qu’elle est quand même trop bonne, il avait bien raison).
 

Facile de retrouver Paul à l'aéroport.
Inondations
Au lendemain, tard dans la matinée, ça va nettement mieux. Notre nouveau copain forcé est bien là le matin et on peut alors lui dire qu’on ne veut pas vraiment de guide. Un peu dépité, il nous dit qu’on est ses seuls touristes des trois derniers mois, car c’est la basse saison. Mais bon, c’est comme ça et on le laisse donc pour faire un tour de la ville. Il y a une grande mosquée mais c’est la prière au moment où on y arrive donc on fera l’impasse. Il faut savoir que Banjarmasin est surnommée la ville aux 1000 mosquées et de fait, il y en a un paquet ! Puisque c’est l’heure de la prière, il vaut mieux aller voir le temple taoïste de l’autre côté du fleuve.
 
Un temple thaoiste
Au final, nous passerons la suite de l’après-midi à se balader le long du fleuve, sur la mignonne petite esplanade puis, alors qu’il se met à pleuvoir, à siroter un thé en terrasse à attendre que ça passe. Sauf que ça ne passe pas vraiment donc on file sous la pluie pour revenir à notre hébergement. On y retrouve notre guide avec nous discutons et qui finit par nous convaincre : nous irons voir le fameux marché flottant de Banjarmasin avec lui le lendemain ! Mais avant d’aller au lit, il est temps de s’offrir un petit plaisir. Nous montons au dernier étage d’une autre auberge de la ville pour finalement arriver sur le toit, à un bar branché (plein de hipsters asiatiques). Là, après des jours de thé, c’est l’occasion de se boire une bonne bière en regardant la ville qui s’étend à nos pieds.
 
Superbe statue ! Un géant nasique, singe de Bornéo
Il faut savoir que le marché flottant de Banjarmasin est le matin. Tôt le matin ! Donc pour y aller, il faut se lever encore plus tôt. C’est donc vers 4h30 que notre guide nous retrouve au rez-de-chaussée de notre hôtel pour le départ. Les yeux ouverts seulement ce qu’il faut, on suit donc avec un petit pull notre nouvel ami entre les ruelles vides et noires de la ville jusqu’à une petite barque et son navigateur qui nous attendent en silence dans la nuit. On embarque rapidement et le moteur du bateau se met en branle, prêt à réveiller la ville. Pendant une quarantaine de minutes, nous remontons le fleuve juste au son régulier du moteur, en observant toutes les maisons et mosquées sur pilotis.
L’appel du muezzin ne tarde pas à se faire entendre, vers 5h30, venant de partout, une mosquée après l’autre. Les « 1000 » mosquées de Banjarmasin se réveillent en même temps que nous, s’appelant l’une l’autre. C’est assez fascinant à entendre, alors que le ciel est toujours sombre. En même temps, on plaint un peu les habitants qui habitent à côté, ils ont intérêt à être des fidèles assidus. Quelques pirogues motorisées remontent ou descendent aussi le fleuve mais on ne les voit qu’à la lampe de poche par intermittence. D’autres remontent le fleuve en s’accrochant à un plus gros bateau. Enfin, tandis que le soleil se lève, on s’arrête à un endroit qui nous semble un peu quelconque pour attendre.
 
Une mosquée parmi les 1000
Notre guide ! Lequel porte le mieux la barbe ?
Tandis que nous attendons, le groupe de pirogues tirées par le plus gros bateau arrivent. Elles constitueront le cœur du début du marché. En effet, quelques instants plus tard, d’autres pirogues arrivent au compte-goutte et s’y agglutinent. Soit de l’amont et des villages dans la forêt de Bornéo, là où les paysans cultivent la terre et d’où ils amènent leurs produits (fruits, légumes, mais aussi batiks et tissus). Soit de l’aval, de la ville, où les habitants viennent acheter ce qu’il leur faut pour revendre leurs trouvailles aux différents marchés citadins. Presque toutes les pirogues sont occupées par des femmes et presqu’aucune ne dispose de moteur, la rame étant leur seul moyen de déplacement.
 
Les barques arrivent
Déjà une pirogue nous accoste pour nous vendre des fruits ! On nous fait même goûter mais malheureusement, ça va être difficile d’acheter à tout le monde. On refuse donc poliment d’acheter ses fruits. La seconde pirogue par contre sert des thés et des cafés, ainsi que des petites pâtisseries. Cette fois, on ne peut pas dire non… Avec un petit café et des gougouilles, on regarde donc le marché qui s’est fameusement étoffé de dizaines d’autres embarcations.
 
Le petit dej !
Tous les articles sont placés dans des grands paniers
Le soleil se lève maintenant clairement et le marché dérive progressivement vers l’aval tandis que ces mesdames font du business. On y vend de tout, fruits, légumes, patisseries, poissons, poulets, crevettes, plantes, souvenirs, … comme un marché classique en fait, sauf que tout est en petite quantité pour que ça tienne dans la barque. On fait des sourires et des coucous et on achète encore quelques gougouilles et quelques fruits. D’autres touristes, indonésiens, rappliquent aussi et sont pris d’assaut par les vendeuses.
 
Les femmes de la ville achètent aux femmes des villages
Ca papotte, ça crie
Le marché est au complet !
Vers 8h, les achats et ventes commencent à s’achever et nous partons donc regagner Banjarmasin avant notre départ plus tard dans la journée. On fait le chemin dans l’autre sens et on aperçoit la vie du matin. Les gens se lève, vont à la rivière se laver, mangent, les enfants vont à l’école… On peut encore mieux admirer les maisons flottantes et sur pilotis.
 
Un petit magasin sur pilotis
Les maisons sur pilotis
Notre barque est assortie au magnifique pont arc-en-ciel de la ville
Notre guide nous raccompagne à notre hôtel et nous explique comment s’y prendre pour se rendre à notre prochaine destination, Kandagan ! (On avait demandé à notre jeune réceptionniste qui nous avait assuré que la voiture était le seul moyen pour s’y rendre, alors que le bouquin et notre guide disait le contraire…)
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