Trek de Kalaw au lac Inle

Le 17 juin 2018

La fraicheur de Kalaw

Au dernier petit matin à Bagan, nous avons tout juste le temps d’avaler un déjeuner que notre navette, une sorte de camionnette aménagée qu’on voit partout ici, passe nous prendre pour nous amener à notre bus. Quelques minutes plus tard, c’est parti pour une demi-journée de car jusqu’à Kalaw, ville montagnarde au climat agréable à quelques kilomètres du fameux lac Inle. La fraîcheur de la montagne va nous faire du bien après les températures caniculaires de Bagan !

Une fois sur place, nous rejoignons rapidement notre auberge, avec vue sur toute la ville. L’idée est de trouver une agence ou un guide pour faire un trek de Kalaw à Nyaung Shwe, au bord du célèbre lac Inle. Nous nous renseignons donc sur les différentes agences au départ de Kalaw et nous mettons d’accord pour aller voir le lendemain l’agence renseignée par l’auberge. Le prix annoncé est très bon marché, tout est inclus et le trajet qui nous est expliqué à l’air vraiment chouette. Nous acceptons et préparons nos affaires pour le trek de deux nuits et de trois jours.

Le reste de la journée la veille du départ est consacré à une visite tranquille de la ville. Quel plaisir de profiter de la fraîcheur ambiante ! Il y a quelques pagodes à Kalaw dont une pagode superbe, tapissée de mosaïques réfléchissantes, qui donnent au bâtiment un aspect scintillant au loin. Quelques doggos fatigués dorment sur les marches du temple dans une atmosphère très posée. Tout est si calme ici.
C’est au tour de Paul d’avoir quelques problèmes digestifs. Nous passons donc le plus clair de notre temps à l’auberge, sortant seulement de temps en temps pour un court moment afin d’aller voir marché, pagode ou simplement se promener. En espérant que demain ça ira mieux pour le trek parce que sinon, ce ne sera pas super drôle !
 

La pagode de Kalaw toute scintillante
Les doggos se reposent
Paul aussi

C’est parti pour 3 jours de trek !

Le lendemain matin, nous enfilons notre petit déjeuner et nous dirigeons vers l’agence pour commencer notre trek ! C’est un peu à contrecoeur que nous quittons Kalaw car l’ambiance posée et montagneuse, ainsi que la température, nous plaisaient vraiment bien. Mais bon, le trek sera super, on n’en doute pas, donc pas la peine de s’attrister !
Arrivés à l’agence, il y a une foule de personnes. Aïe… le monsieur qui nous avait expliqué le trek nous avait assuré qu’on serait 8 au maximum. Au départ un peu mécontent, on se rassure vite lorsque plusieurs guides arrivent et partagent les personnes groupes par groupes. Nous sommes les derniers à partir en compagnie de deux très chouettes nouveaux compagnons, un français et une néerlandaise. Notre groupe de 4 est même le plus petit, cool ! Et notre guide est extra et super souriant, c’est encore mieux !
 

C'est parti pour la marche !
Une fois les connaissances faites, nous nous élançons donc pour le premier jour de marche. Rapidement, nous quittons la ville pour prendre des petits sentiers qui longent les collines. Le paysage est déjà magnifique et fait penser à la Méditerranée, avec des pins partout et un sol sec brun à ocre. Mettez avec ça une fraîcheur toute montagneuse et l’absence de nuages ; c’est tout ce qu’il nous faut.
 
Un petit air de Toscane
Alors que nous marchons sur un sentier, notre guide nous indique une fleur qui pousse au sol : « Ramassons-en, ça peut faire une bonne préparation pour ce soir ! Ne prenez que les jeunes pousses, elles ont plus de goût. ». Et nous voici à arpenter les flancs de collines à la recherche de jeunes pousses pour le souper. Après quelques minutes seulement, notre zèle nous a rapporté un gros sachet de fleurs. C’est bon, on peut continuer.
 
Des fleurs pour le souper
Vers midi, nous retrouvons les autres groupes de notre agence pour manger tous ensemble à une petite cahute au milieu de nulle part. Heureusement, nous sommes un peu décalés par rapport à eux et tandis que nous arrivons, ils ne tardent pas à partir. Heureusement également, notre guide nous laisse tout notre temps et nous propose même de faire une petite sieste avant de repartir car il trouve qu’on a un bon rythme. Ca marche ! Notre petit groupe s’installe au pied d’un grand arbre (ou dedans) et s’endort pour quelques instants à l’ombre. Pas trop longtemps tout de même car il va être temps de repartir.
 
Trouverez-vous Paul ?
Tandis que notre groupe repart, nous arrivons rapidement à un premier village. Il faut savoir que cette région fait partie de l’état Shan, les shans étant une ethnie différente des birmans. Au Myanmar, les minorités ethniques (comprenez différentes des birmans) constituent 1/3 de la population, et sont au total de 130 ethnies environ ! C’est d’ailleurs cette mosaïque de peuples qui a causé et qui cause encore autant de problèmes au pays, de nombreuses ethnies revendiquant leur indépendance (shans, kachins,…) via des moyens armés, d’autres encore étant non-reconnues par l’état et par conséquent discriminés (le cas le plus connu étant celui des Rohingyas).
 
Les petits villages bien rangés
Nous sommes donc dans l’état Shan (d’où viennent nos nouilles préférées), mais les villages que nous traversons ne sont pas shans pour autant. Notre guide nous indique que les villages des environs par lesquels nous transiterons sont en réalité des villages Pa-O, Intha, Taungyo, Danu et autres. Il explique que lui-même est issu d’un métissage entre deux ethnies de village, sa mère étant d’un village et son père d’un autre. Il parle donc les deux dialectes de ses parents, le birman, et l’anglais. Wow ! Ici, se marier entre ethnies ne pose apparemment aucun problème, il n’y a pas de tensions.
Il nous explique également que chaque ethnie a sa propre langue et que par conséquent les personnes âgées, n’ayant pas eu la scolarité d’aujourd’hui, ne comprennent pas le birman.
 
Des gamines nous font des blagues
Les villages que nous parcourons sont tous très mignons. Les habitants étant tournés vers l’agriculture, ce ne sont que champs et maisons, ces dernières étant même utilisées en grande partie pour faire sécher et stocker les récoltes (principalement de l’ail lorsque nous sommes passés).
 
On stock l'ail dans des maisons entières
On stock l'ail dans des maisons entières
Une fois hors des villages, ce sont les champs qui reprennent le dessus sur d’immenses étendues, parfois en jachères, parfois tout juste labourés, parfois prêts à être récoltés. Des paysans, principalement des femmes, travaillent sous le soleil, seuls ou à plusieurs. Avec leurs habits traditionnels, parfois aidés de buffles, on a l’impression d’être entrés dans un autre temps. On est tout simplement émerveillés par la simplicité du décor.
 
Une vue magnifique
Notre guide et son pays
Alors que la journée touche à sa fin, nous parvenons finalement à un village au sommet d’une colline, où nous passerons la nuit. Exceptionnellement, nous dormirons chez une famille différente de l’habituelle car l’autre famille fait des travaux dans sa maison. Quatre matelas et des couvertures sont disposés devant un petit sanctuaire de Bouddha sur le sol à l’étage de la maison tandis que le rez-de-chaussée est littéralement couvert de gousses d’ail en train de sécher.
Pour se laver, il faudra aller dehors, quelques maisons plus loin, où un réservoir collecte l’eau de pluie. C’est comme un mandi en Indonésie au final, sauf qu’ici il vaut mieux garder des vêtements pour se laver vu qu’on est dehors sur le bord de la route à la vue de tous.
 
On arrive à la première étape
La vie paisible du coin
Après avoir admiré le coucher du soleil, notre guide nous apporte un délicieux repas, fait en partie avec l’aide des fleurs que nous avons ramassées en matinée et composé de nombreux plats différents. Miam, c’est trop bon ! Au final, la journée a été quand même éprouvante et nous nous endormons rapidement.
 
Les villageois rentrent du boulot au couché du soleil
Les villageois rentrent du boulot au couché du soleil
Une bonne nuit de sommeil plus tard, nous sommes réveillés par le déjeuner qui est déjà prêt ! On émerge en mangeant, avec un café, avant de replier nos affaires et de s’élancer pour la seconde étape du trek. Nous remercions chaleureusement la petite dame qui nous a accueilli et zou, on y va !

La première chose à faire aujourd’hui sera d’accueillir de nouveaux venus, qui eux ont préféré faire le trek en deux jours. A une petite bourgade quelques kilomètres plus loin, trois nouveaux néérlandais, deux filles et un garçon, nous rejoignent. Notre groupe qui était majoritairement francophone est maintenant majoritairement néerlandophone !
 

Même dans les villages il y a de sacrée pubs !
Une maison typique
Comme hier, nous traversons champs et pâtures sous un soleil de plomb, dans la bonne humeur. Avec la chaleur qui tape aujourd’hui, notre guide nous indique que nous nous arrêterons pour nous baigner dans la rivière. Yes ! Ca c’est cool !
 
Les villageois au boulot !
Une femme travaille dans les champs avec ses habits traditionnels et son thanaka sur le visage
Aujourd'hui un homme entraine une de ses vaches à tirer une charrette
Des petites filles nous saluent
Lorsque nous atteignons la rive de la rivière, de nombreux hommes sont déjà présents sur la berge, mais pas pour se baigner. Tous ensemble, ils décortiquent des bambous pour tisser avec dextérité de grands paniers, les mêmes que l’on voit un peu partout dans les villages et les champs. Ils ne manqueront pas d’être sensiblement intéressés par notre groupe lorsque les filles se mettront en maillot avant d’aller à l’eau 😀
 
Les hommes tissent des paniers tandis que les femmes sont dans les champs
Après une bonne baignade et une bonne pause, nous repartons finalement en longeant les rizières en jachère. Nous grimpons un petit mont et nous pouvons admirer toutes ces pâtures d’un autre angle. La vue est infinie, c’est splendide.
 
Depuis notre point de vue. Trois femmes rentrent de leur travail
Enfin nous continuons en direction de notre dernière étape, où nous passerons la nuit avec les autres groupes de marche ; un monastère bouddhique (tiens tiens comme on se retrouve). Celui-ci est cependant bien différent de ThaBarWa, étant perdu au milieu de la campagne, loin de toute grande ville, et se contente d’un seul grand bâtiment.
 
Les monastère où nous avons passé la nuit
La soirée s’annonce toute aussi bonne qu’hier avant que la nouvelle ne tombe… Des suisses d’un des autres groupes annoncent de manière très légère qu’ils ont eu des punaises de lit au village précédent ! Arrgghhh ! Pas encore ! Bien que nous dormions dans une maison différente, nous fonçons dans la grande salle du monastère où nous devons tous dormir pour écarter nos sacs de ceux des autres. Pourquoi est-ce qu’ils ne l’ont pas dit ce matin ?!? Mais alors qu’on retire nos affaires de nos lits, Clément, le français, trouve deux punaises en cinq minutes sur son lit. Aïeeeeee ! La parano revient ! Depuis la fois à Kuala Lumpur, on sait comment réagir. On amène notre matelas à l’écart et on le check de fond en comble. On en voit pas mais on ne sait jamais avec ces bêtes là…
Nous dormirons loin de tout le monde cette nuit, comme beaucoup d’autres gens du groupe. Les suisses et les britanniques qui sont dans d’autres groupes eux restent ensemble, ils n’ont pas l’air de se rendre compte de ce que ça implique… Ils seront dévorés pendant la nuit, même sur le visage, tandis que nous serons épargnés. Nous sommes surtout soulagés de n’avoir que nos petits sacs avec nous, nos gros sacs étant amenés directement à notre logement à l’arrivée. Il faudra bien prendre ses précautions pour ne rien contaminer et tout passer en revue !

C’est le dernier jour du trek aujourd’hui. Après avoir laissé le monastère derrière nous, on sent une présence qui nous suit… Une mignonne petite doggette ! Au plus grand bonheur de Francé ! Nous traversons encore de beaux villages et nous continuons notre périple à travers la campagne birmane avec notre nouvelle compagne à nos côtés.
 

Les villageois se déplacent en camion qui les dépose dans leurs différents champs
Une petite fille imite sa maman
Avec le soleil qui tape durant la marche, la pauvre souffre de la chaleur et doit s’arrêter par moment à l’ombre avant de nous rattraper plus tard. Prise de pitié, Francé lui donne un peu d’eau afin qu’elle retrouve son énergie.
 
Petite pause à une maison de thé avec Clément et Fleur (et Cendol-2 sous la table)
Francé est contente :)
Les clotures de cactus bien entretenues
Finalement, après trois journées à monter et descendre le long de collines, nous atteignons le lac et ses abords. Ici, les paysans ont développé d’immenses rizières et potagers flottants qui empiètent largement sur l’étendue initiale du lac.
 
Les villageois sortent des rizières en file.
La balade se poursuit donc à travers les rizières verdoyantes jusqu’à une bourgade sur pilotis à quelques centaines de mètres du lac.
 
Des enfants nous font coucou
Culture de potirons
C’est ici que nous aurons droit à un dernier dîner avant d’embarquer sur une longue barque pour traverser le lac et arriver finalement à Nyaung Shwe, notre étape finale. Au moment de partir, c’est avec un petit déchirement au cœur que nous abandonnons sur la berge notre fidèle doggette qui nous aura suivi toute la journée, malgré le manque d’eau et la chaleur. Tu nous manqueras :'(
 
En barque sur le lac Inle !
Une heure de bateau plus tard, Nyaung Shwe se présente finalement à nous et nous gagnons notre auberge en prenant soin de trier toutes nos affaires à la chasse aux punaises de lit. Ouf, on n’en voit pas. Mais prudence…
 

Petit séjour au lac Inle

Le trek une fois terminé, il est temps pour une sacrée sieste. Ça a quand même été physique ! On pensait que le Rinjani nous avait préparé mais pas trop non… Le soir venu, on va manger devinez quoi ? Des nouilles shans ! C’est quand même bon ces trucs…

Bien que la plupart des gens restent plusieurs jours au bord du lac pour faire des balades en bateau tout autour du lac, nous préfèrerons ne rester seulement qu’une journée pour se promener à vélo vu que nous avons déjà traversé le lac pendant le trek.

Le jour d’après, le repas de midi avalé, nous louons nos superbes bicyclettes pour longer le lac jusqu’à un village à moitié flottant, à 10-20 km d’ici. Nous avons également prévu de nous arrêter sur le chemin dans un endroit quelque peu inhabituel dans ces contrées : un vignoble ! En effet, depuis quelques années, des vignobles auraient vu le jour tout autour du lac, les terres étant adaptées à ce type de culture. Quelques coups de pédale plus loin, il faut faire encore un petit effort pour monter le long d’une côte puis nous y sommes ! Il y a une formule dégustation avec 4 vins, va pour celle-ci ! On s’installe donc bien tranquillement, quoiqu’un peu transpirant, au bord de la terrasse avec la vue sur le vignoble, nos verres et des cacahuètes sous la main. Apparemment, les vins ne seraient pas fameux, mais pour nous ça allait très bien. Faut dire, on ne s’y connait pas des masses non plus et que ça faisait longtemps !
 

Petite dégustation de vins
Après une heure posés là, il est temps de passer au village flottant. Quelques kilomètres plus loin encore et nous y voici. On parque nos vélos au bout d’une longue passerelle en bois et on marche tranquillement jusqu’au bout, en prenant des photos et en profitant de la lumière rasante. Une petite madame avec sa barque nous propose un petit tour dans le village moyennant finances mais la journée est déjà bien avancée et on n’a pas trop envie de rentrer à vélo quand il fait noir. Nous remontons donc sur nos vélos et repartons sur la longue route pour retourner à Nyaung Shwe et notre auberge.
 
L'entrée du village flottant
Tout se fait en barque ici
Demain tôt matin, ce sera déjà le départ vers notre dernière étape au Myanmar ; la grande ville de Mandalay !
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