Yangon, une introduction birmane

Le 6 juin 2018

(Le dépaysement nous a fait oublier de prendre des photos à Yangon, nous avons donc pris quelques images sur Google pour mieux illustrer l’atmosphère de la ville.)

Afin de rejoindre le continent et la capitale du Myanmar, Yangon, c’est encore une fois l’avion que nous prendrons. Cependant, Yangon n’étant pas une plaque tournante, nous devons passer la nuit et changer de vol à Kuala Lumpur, en Malaisie.
Comme à chaque fois que nous passons par un aéroport, nous sautons sur l’occasion de se faire un bon fast-food. Puisque les repas sont souvent hors de prix dans ces endroits, le fast-food constitue bien souvent l’alternative la moins chère. Petit conseil pour la prochaine fois, ne plus prendre de burger au nasi lemak… (le nasi lemak étant le plat national malais).

Une fois le repas avalé, nous trouvons un coin de moquette pas encore occupé dans le grand hall et sombrons dans un sommeil tout relatif. Quelques heures plus tard, il est déjà temps de prendre notre vol. Prochaine étape, c’est bien le Myanmar !

Enfin nous y voilà ! Ca faisait longtemps que nous nous réjouissions particulièrement de venir dans ce pays qui ne s’est ouvert que récemment au tourisme.
Première étape à passer et pas des moindres, il faut obtenir notre visa ! Bien que notre e-visa ait été accepté chacun, ça ne garantit pas l’entrée au pays. Aux bureaux de l’immigration, nous présentons notre passeport, notre e-visa, le formulaire d’entrée et tout est bon ! Finalement, il n’aura même pas fallu prouver que l’on ressort du pays ou que nous avons les fonds suffisants. Ouf. On récupère nos sacs et retirons de l’argent. Il n’y a plus qu’à aller à notre auberge. Bien qu’il soit possible de gagner notre logement en marchant puis en prenant le train, nous préférons prendre un Grab (l’équivalent des Uber). Nous sommes déjà bien fatigués et il fait déjà une chaleur de dingue dehors.

Sur le trajet menant à notre logement, une chose nous fait déjà tiquer. Notre conducteur, qui roule à droite comme tout le monde, a également son volant à droite ! En effet, dans cette ancienne colonie britannique, le sens de circulation a été changé vers la droite en 1970 par la dictature militaire afin de se distancer de l’héritage des colonisateurs. Cependant, les voitures, pour 95% des occasions japonaises, possèdent leur volant à droite également. La situation est donc assez cocasse. Apparemment, il serait maintenant interdit d’importer des voitures dont le volant est à droite.

Enfin nous voilà à notre auberge pour un bon dodo avant de se promener un peu. Rapidement, d’autres choses attirent notre attention. Tout d’abord concernant les birmans. Partout où l’on se promène, des birmans de tout âge et de tout sexe, jeunes ou vieux, hommes ou femmes, portent des sortes de sarongs à la taille. Ceux des hommes sont relativement sobres, d’une couleur unie et à petits carreaux, tandis que ceux des femmes comportent de plus vives couleurs et des motifs variés. De plus, ils sont attachés de manière différente, les hommes font une sorte de noeud à l’avant, alors que les femmes le replient et coincent le bout sur le côté. Ce sarong s’appelle le longyi et est un habit traditionnel encore très utilisé, en toute circonstance, même si des jeunes nous expliqueront plus tard qu’ils ne le portent que pour les fêtes ou occasions similaires.
 

Les longyis pour hommes (img Google)
Les longyis pour femmes (et un bout de Paul en sac à das)
Une autre particularité des birmans est que beaucoup d’entre eux, surtout les femmes, portent un maquillage local, le thanaka. Etalé sur le visage, en particulier sur les joues et le front, cette sorte de baume préparé à base d’un bois spécifique protège du soleil et entretient la peau, en plus de jouer un rôle esthétique. Partout, aussi bien dans les villes que dans les campagnes, la plupart des gens l’arborent, jeunes et vieux à nouveau.
 
Le thanaka, maquillage traditionnel (img Google)
Après une simple balade, nous voici déjà bien dépaysés et aussi bien en sueur. En effet, il fait près de 35°C ici avec une humidité très importante. Difficile de rester trop longtemps dehors. Heureusement que pour lutter contre cette chaleur, la bière fraîche a fait son retour ! Car les birmans sont bouddhistes (et pas qu’un peu), ce qui fait que la bière est de nouveau disponible au grand jour ici. Ca, ça nous fait plaisir 🙂

Nous avons prévu de rester quelques jours à Yangon pour visiter la ville avant de commencer un volontariat dans un monastère à l’extérieur de la ville. A défaut d’être encore la capitale (la junte militaire a créé une nouvelle capitale de toutes pièces en 2005), Yangon est malgré tout la ville la plus importante du pays, autant au niveau démographique qu’au niveau de l’influence culturelle. Néanmoins, comparée à d’autres grandes cités asiatiques, le nombre de sites d’intérêts est plus limité.
 

Les facades de Yangon (img Google)
Pour notre première journée complète dans la ville, nous nous promenons dans le centre, flânons le long des nombreux stands de nourriture et d’articles diverses avant de joindre la Paya Sule. Située au milieu d’un rond-point, au centre du plan en damier de la ville, cette pagode vieille de plus de 2000 ans est l’une des pagodes les plus connues du Myanmar. Elle fut également un point de rassemblement historique notamment pour les protestations historiques contre le pouvoir militaire en place. Dans les environs se trouvent aussi de nombreux bâtiments coloniaux qui nous admirons depuis les larges rues.
 
La Paya Sule
On se croirait dans un film de Hitchcock
Avant de rentrer déjà à notre auberge, nous nous arrêtons à une maison de thé dans un petit coin de rue. Il faut savoir que les maisons de thé sont partout au Myanmar. Ce sont des endroits très agréables dont les petites tables peuvent s’étendre jusque sur la rue. Il est possible d’y commander non seulement thé et café mais également toutes sortes d’en-cas, ainsi que parfois des plats complets.
En réalité, les gens n’y commandent pas grande chose. En effet, chaque table dispose d’une théière de thé chinois dont les clients peuvent se servir gratuitement et à volonté. En général, on commande donc quelque chose pour pouvoir consommer le thé à la table. En fait, les restaurants disposent du même système si bien que nous commanderons rarement des boissons avec des plats.
Une autre habitude dans les espaces de restauration, c’est que les birmans « sifflent » les serveurs pour capter leur attention (ça ressemble un peu à un pincement de lèvre comme quand on appelle un chien ou chat). Difficile pour nous de se lancer dans cette pratique étant donné comme c’est grossier en Europe, mais vu son efficacité, nous avons fini par l’adopter avec un sourire en coin. Les serveurs sont capables d’entendre ce petit bruit d’aspiration depuis le fond d’une salle pleine de bruit.
Des maisons de thé (img Google)
Lors de notre deuxième jour complet à Yangon, nous décidons d’aller voir ce qui est sans aucun doute la pagode la plus célèbre du Myanmar : la Paya Shwedagon ! Après un tranquille passage dans le « parc du peuple », nous parvenons enfin à cette grandiose pagode. Considérée comme l’un des sites les plus sacrés du bouddhisme, le zedi ou stupa (sorte de tour/cône doré) est haut de 100 m environ, couvert de 27 tonnes de feuilles d’or et comporte des milliers de pierres précieuses (merci le Lonely Planet). Il renfermerait pas moins de 8 cheveux du dernier Bouddha ainsi que des reliques de trois autres Bouddha l’ayant précédé.
 
Paul retourne en enfance dans le « parc du peuple »
Les gros chiens de l'entrée de la Paya Shwedagon
Equipé d’un longyi gracieusement prêté, nous pénétrons ainsi sur le site via l’un des 4 grands couloirs donnant accès à la pagode. Comme c’est impressionnant ! Il est presque difficile d’ouvrir les yeux tant la lumière est forte, entre les monuments couverts de feuilles d’or et les dalles de marbre blanc. Mais le site est tout simplement magnifique et l’on se promène à pieds nus entre les petits sanctuaires et les grands stupas dorés, pour croiser moines, nonnes, touristes, pélerins et autres « images » des différents Bouddha.
 
Francé avec un longyi dans le hall de la Paya Shwedagon
Les nonnes bouddhistes, quasi toujours en rose
Paya Shwedagon
L'immense stupa de la Paya Shwedagon
Après 1h sur le site, c’est finalement presque aveugles que nous quittons les lieux. Une fois de plus, nous nous dépêchons de profiter d’un peu de frais de notre chambre climatisée ! Nous nous renseignons également auprès de notre auberge pour acheter l’un de ces fameux longyi. En effet, une fois dans notre monastère, il faudra se couvrir les jambes. Et le longyi semble constituer une alternative plus fraîche que le pantalon, d’autant que le nombre de pantalons dont nous disposons est assez limité.
Avant d’aller dormir, nous avalons l’un des plats locaux les plus courants dans une gargotte du coin, des nouilles shan.

Pour notre dernier jour complet à Yangon, nous décidons d’aller au marché des textiles et des longyi où les locaux s’approvisionnent pour acquérir notre nouvel habit. On entre dans une sorte d’énorme hangar tout sombre, où partout le long des petites allées aussi étroites que la largeur d’une personne, s’élèvent des étals débordant de tissus de toutes couleurs, empilés en tours instables.
Nous choisissons un stand au hasard et directement de gentilles petites dames s’occupe de nous.
Si Paul choisit rapidement son longyi, Francé hésite un petit peu plus avant d’en choisir un également. Mais contrairement à celui de Paul dont les bords sont cousus pour faire un cylindre, celui de Francé ne l’est pas. Et elle aimerait que ce soit le cas ! Heureusement, après quelques gestes d’explication, nous parvenons à nous faire comprendre des petites dames et elles nous incluent la couture dans le prix. Francé suit une madame dans les couloirs étroits du marché pour se rendre dans un autre hangar, chez la couturière coincée entre un boucher et un ferrailleur. Avec sa vielle machine à coudre, elle lui fait en un temps record son longyi en suivant la manière traditionnelle. Ça c’est fait !

(Au final Francé ne l’aura porté qu’à Yangon, car c’est encore plus chaud qu’un pantalon et on ne peut quasiment pas bouger pour que ça tienne, pas très pratique pour s’occuper des malades dans le monastère. On a réalisé plus tard que la plupart des birmanes « trichent » et ont des attaches ou des coutures à leur longyi. Paul, lui, a tout à fait adopté le style de vie en jupe, au réel plaisir des birmans, agréablement surpris de voir un touriste qui suit leurs coutumes.)
 

Un longyi pour Francé
Et un longyi pour Paul
Nous allons ensuite voir l’autre marché, celui des souvenirs et des pierres précieuses. Le Myanmar étant très réputé pour ses gemmes, les stands sont nombreux et les clients prêts pour de bonnes affaires. Nous, ça ne nous dit pas grand-chose mais c’est toujours chouette de jeter un œil.

Finalement, nous retournons à l’auberge pour la soirée que nous passons sur le toit du bâtiment, à faire connaissance avec nos co-pensionnaires.

Demain, c’est le grand départ vers ThaBarWa, le fameux centre et monastère bouddhique où nous séjournerons une semaine.

En tout, nous sommes passés 4x à Yangon entre nos différentes destinations. Ca nous a permis de connaître un peu mieux différents quartiers et d’avoir nos petites habitudes.

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