La côte est, c’est parti ! Après une vingtaine de jours sur la côte ouest, on attaque la suite. La ville de Kota Bharu (et l’état dont elle fait partie, le Kelantan, plus généralement) est une ville bien plus musulmane et conservatrice que ce que l’on a pu observer de l’autre côté du pays. Ici, quasi tout le monde est malais, les habits musulmans (le taqiyah et le jilbab notamment) sont courants, tandis que les enseignes des magasins sont traduites en arabe. Malgré tout, un Chinatown local est comme à chaque fois présent, même si plus restreint : ouf, il y aura tout de même moyen de se trouver une petite bière.
Une fois arrivés, même schéma que d’habitude, on se trouve une petite auberge/pension qu’on a repéré. Cette fois, c’est un vieux petit couple mignon et sympa de malais, que l’on doit appeler « Papa » et « Mama ».
Déjà le soir et direction le marché de nuit pour le délicieux plat local, le
nasi kerabu, un riz bleu (en réalité parfumé avec une certaine fleur) accompagné d’autres petites choses (émincé de viande, œuf, poisson séché, noix de coco,…) et comme souvent, à manger à la main droite. Coup de chance, on tombe aussi sur un étal de kuih pour la première fois. Les
kuihs, ce sont de succulentes pâtisseries, souvent à base de riz ou de farine de riz, noix de coco (avec du gras et du sucre !). Depuis avoir goûté, on voue un certain culte pour ces sucreries 😀
Enfin, pour couronner le tout, le club de foot de l’état où nous nous trouvons, affronte justement le club de Jakarta. On regarde donc le match sur un grand écran au milieu des malaisiens, des kuihs plein la bouche ! (Le match était un peu nul, on est parti à la mi-temps mais on a appris que notre état a gagné ! Yes !)
Comme d’habitude, le lendemain est notre journée « flânerie ». Petit déjeuner dans un kopitam du centre avec au programme confiture de sucre de canne et petit café en terrasse. C’est tellement bon que Francé en achète pour son papa, ça ne pourra que lui plaire !
Plus tard, c’est un musée qu’on visite, sur le mariage traditionnel dans l’état.
La promenade continue et on atterrit dans un ensemble de ruelles couvertes de fresques murales, avec comme sujet principal la guerre de Palestine… Pas toujours joyeux mais les fresques sont très bien faites. Au passage, un groupe d’écolières nous demande de faire une photo avec elles : ce n’est pas tous les jours qu’on voit deux occidentaux à Kota Bharu !
Une visite au fameux marché de la ville est aussi dans nos plans. Rien de tel que de s’y promener ! On achète une grenade (le fruit hein) qu’on déguste le soir dans notre pension.
S’il y avait quelque chose que nous voulions aussi faire, c’est suivre au moins une fois un cours de cuisine. Or, à Kota Bharu, c’est moins cher car moins touristique.
Sur le chemin vers l’office de tourisme pour se renseigner à ce propos, nous faisons une rencontre inattendue en passant par la rue des fresques (décidément). Une étudiante malaise nous interpelle, prend un selfie avec nous (jusque-là, c’est presque classique), puis nous propose d’aller manger un morceau avant d’aller à la plage ensemble (ça c’est moins classique). On accepte d’office et nous la laissons choisir les plats pour partager un bon repas local. C’est un personnage assez étonnant qui nous aura bien fait rire intérieurement. On a droit à « Est-ce que vous habitez dans le pays de Justin Bieber ? », « Quand je viendrai en Belgique, je pourrai venir habiter chez vous ? » ou encore « Qu’utilises-tu (en parlant à Francé) comme crème pour rester blanche ? ».
Après le repas suit une séance de selfies sur lesquels notre nouvelle amie nous étonnera avec ses talents de poseuse. Mais c’est alors que vient l’heure de la prière. Notre amie part donc juste 5 min pour prier, mais reviens 1h plus tard… Elle veut toujours aller à la plage, sauf qu’on devient un peu short dans notre timing. On s’excuse donc, elle aussi (pour l’attente) et on la laisse à sa voiture pour aller à l’office.
Au final, au n’aura jamais su savoir son nom et son âge, car nous étions très souvent interrompus à cause de ses nombreuses conversations sur son smartphone. Ici, aux Philippines et à Singapour, le GSM est omniprésent, les gens font des selfies toutes les 2 minutes, mangent au resto sans se parler et étalent chaque détail de leur vie sur leur « story » Instagram et Facebook. C’est assez impressionnant.
A l’office du tourisme, rebelote, on attire les regards et les salutations. Tout le monde se lève pour nous dire bonjour et on a l’honneur d’être présenté au Ministre d’on ne sait pas quoi. Selfie avec les réceptionnistes et photo de groupe avec le Ministre et ses acolytes. Il nous donne même sa carte de visite.
On n’a malheureusement aucune copie de ces tirages et aucune info sur les cours de cuisine.
Finalement, c’est via nos hôtes qu’on a trouvé un cours de cuisine, des amis à eux organisent ça de temps en temps.
17h, le père de famille, taximan, vient nous chercher avec son bolide. On arrive dans une petite maison en bois dans un petit village peuplé de cocotiers.
Pour l’apéro, jus de noix de coco fraîchement cueillie devant nous et par nous.
Ensuite au menu, poulet-curry, un « goreng » de légumes (petit rappel, goreng veut dire frit), poissons cuits dans des feuilles de bananier, omelette aux oignons et riz (évidemment). La maitresse de maison et sa fille nous expliquent timidement les différents ingrédients et étapes à suivre. Elles ne parlent quasi-/pas anglais et ici ce sont généralement les hommes qui prennent la parole, d’où la présence du mari (très bavard) afin d’alimenter la conversation.
Paul cuisine et Francé prend note et des photos, on espère pouvoir reproduire tout ça à notre retour (sauf ce qui est des feuilles de bananier, car on doute qu’on pourra en trouver en Belgique).
Après avoir cuisiné pour un régiment, on dresse la table. Nos hôtes nous invitent à nous asseoir et à nous servir. On réalise qu’en fait ils ont déjà mangé et que toute cette nourriture est uniquement pour nous ! On n’en peut plus, mais ils nous forcent à nous resservir. Après deux, trois assiettes, il est temps de tester le même plat avec un roti ! Pas d’affolement, « roti » signifie simplement « pain » en malais, mais bon ça nous gonfle quand-même bien l’estomac. Une portion de pastèque pour la digestion et enfin soulagement, on peut s’arrêter là.
On sortira de là le ventre prêt à exploser et avec les restes dans des Tupperware.
Jour suivant, on compte faire une balade en vélo afin de visiter les différents temples dans les environs. Plein de volonté, on part tôt pour éviter la pluie du soir. On va à l’hôtel d’en face où il y a trois vélos avec un grand « à louer ». On demande à la réception qui nous dit « Oui oui on loue des vélos, mais il y en a juste un, les deux autres sont cassés » Haha, c’est bien asiatique ça ! Ils essayent tant bien que mal de le réparer pour nous mais en vain.
On fait le tour de la ville pour en trouver d’autres, rien. On retourne bredouille à notre auberge où on raconte l’histoire à « Papa ». Déçu pour nous, il nous embarque dans sa voiture pour faire le tour du voisinage afin de trouver des vélos ou une moto. Sans succès…
Escapade annulée, la pluie ainsi que la démotivation qui va avec.
Reste plus qu’à retourner au marché de nuit se réconforter avec un dernier nasi kerabu comme souper.
Au retour dans le noir, on se sera presque fait embrocher par une voiture manquant de faire un accident à une jonction, mais ouff elle a pilé sur ses freins 1 mètre devant nous.
L’étape suivante de notre planning était de suivre la côte est afin de profiter des belles îles et faire du snorkeling. Malheureusement, on apprend que toutes les îles sont fermées à cause du mauvais temps qui est de saison. On doit donc s’y résoudre et changer nos plans, les tortues des Perentians seront pour un prochain voyage qui sait.
On décide alors de quitter la ville le lendemain soir avec un bus de nuit pour retourner à l’ouest où il fait un peu meilleur.
D’ici là, on fait une dernière balade au marché central, on y mange aussi. Et au final il pleut tellement qu’on y reste coincé (on a le temps de prendre plein de photos).
Drache nationale, on arrivera à l’auberge trempés jusqu’aux os. Ya plus qu’à attendre le bus pour
Alor Setar, on n’y fera rien de bien passionnant, c’est notre point de chute pour prendre le ferry vers l’île de
Langkawi.
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Mamoune says:
Pas de soucis pour trouver des feuilles de bananiers en Belgique… 🙂
Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiz