Copains et petits plats à Shanghai

Le 9 novembre 2018

Finalement, nous pouvons nous attarder à Shanghai, ville la plus peuplée de Chine (ce qui n’est pas une mince affaire). Une semaine complète, c’est le temps que nous resterons ici, dans l’auberge que nous avions déjà fréquentée lors de notre bref passage.
Si nous avions reporté notre séjour étendu dans la ville, c’était principalement car notre ami chinois Jay n’était pas encore de retour sur ses terres natales. C’est désormais le cas et nous aurons la chance de le revoir et de passer du temps avec lui dans quelques jours ! Mais avant ça, allons nous installer.

Le bus s’arrête au terminal et, nos sacs sur le dos, nous poursuivons le chemin jusqu’à l’auberge en métro. Shanghai est tout de même bien pratique à ce niveau-là. A la sortie de la station, deux jeunes chinoises semblent intriguées par nos sacs à dos. D’abord hésitantes, elles se lancent finalement et nous abordent. Quelques mots d’anglais puis il est déjà nécessaire de switcher sur les applications de traduction. Les demoiselles sont étudiantes en journalisme et demandent si elles peuvent nous accompagner jusqu’à notre auberge pour poser des questions. Pas de soucis ! « Que faites-vous avec ces sacs ? Vous voyagez ? ». On explique alors succinctement le voyage que nous avons fait. « Waaw ! Est-ce que ça vous dirait d’aller manger un bout avec nous pour qu’on vous pose quelques questions ? ». Pas de soucis encore ! Juste le temps d’aller déposer les sacs.
 

Deux jeunes filles nous invitent à gouter aux spécialités chinoises en échange d'une interview
Une heure plus tard, nous voici attablés devant des piles de préparations locales que nos nouvelles camarades ont pris soin de sélectionner pour que nous goûtions les spécialités de Shanghai. Oufti ! Merci ! L’assortiment présente notamment une soupe de nouilles à composer soi-même, des crêpes et beignets salés, des nouilles sautées, une bière et même les sucreries de leur enfance.
On mange, on mange mais ce sera impossible de tout finir ! Pendant le repas, les questions se succèdent sur notre vie et le voyage que nous avons entrepris. A la fin du repas, c’est l’heure de l’interview filmée ! Tandis qu’une des étudiantes filme avec son smartphone, l’autre pose des questions sur le voyage : « Quel endroit était le mieux ? Comment trouvez-vous la Chine ? Quel poids fait notre sac ? etc ».
Fini, c’est dans la boîte ! Il se fait tard et nous laissons enfin les deux chinoises qui refusent que l’on paie quoique ce soit pour la nourriture. Ça marche comme ça en Chine, ceux qui invitent paient. Elles nous laissent également leur numéro au cas où nous aurions le moindre souci. Trop sympa !
 
Ce n'est que le début des nombreux plats
Le lendemain matin, un bon café face à nous, nous prenons une décision. Nous tenterons notre chance pour obtenir le visa russe ici ! Le problème de ce visa est qu’il n’est, en théorie, possible de l’obtenir que dans le pays où l’on vit ou où l’on est citoyen (en l’occurrence en Belgique pour nous). Des rumeurs diraient cependant que certaines personnes sont parvenues à l’obtenir en Chine (et dans d’autres pays) malgré tout. Tentons le tout pour le tout, nous aurons de toute façon encore une chance en Mongolie (à Pékin, nous devons mettre la priorité sur le visa mongol).

Les documents nécessaires ne sont pas moins pénibles à rassembler que les documents pour le visa chinois : ticket d’entrée, de sortie, itinéraire du séjour, réservations de logements, assurance, lettre d’invitation d’un tour-opérateur russe, formulaire en ligne… Et avec ça, le déboursement d’une petite somme tout de même. Croisons les doigts pour demain.

En attendant, nous allons au restaurant ce soir ! Un ami du parrain et du cousin de Paul qu’il a pu rencontrer en Belgique a de la famille à Shanghai et nous a arrangé un souper avec son filleul sur place. C’est donc dans un restaurant Sichuan bien plus classe que ce dont on a l’habitude que l’on se retrouve avec ce monsieur. Francé a même acheté des chaussures trop petites en solde pour l’occasion. Il faut dire que tous nos vêtements sont usés et pas très classes, on fait comme on peut. (Par précaution, on avait demandé par sms à Jay quelles étaient les coutumes dans ce genre de situation. Il nous a répondu, soyez à l’aise, mais ne mettez juste pas vos fliflop ! 😉 )
La soirée se passe à merveille et nous permet notamment d’en apprendre un peu plus sur la Chine. Le repas succulent est composé de plusieurs plats à partager avec entre autres du poisson cuit dans un bouillon de piment (le Sichuan étant une province de Chine où on cuisine très épicé). On se régale ! Puis c’est retour à la casa pour la nuit, non sans avoir chaleureusement remercié le filleul de Jean-Marie.
 

Jour-J pour deux raisons aujourd’hui : de un, nous tentons d’obtenir notre visa russe et de deux, nous revoyons Jay !
Première étape, le visa. Si ça marche, on célèbre avec notre ami, et si ça foire, on se console avec notre ami.
Direction le centre des visas. C’est une belle organisation ! Chaque étage est attribué à plusieurs pays, leurs bureaux y traitant le nombre conséquent de demandes de visas venant des citoyens chinois et autres. C’est chouette de voir tous les bureaux avec des drapeaux à chaque fois différents l’un à côté de l’autre. Quelques étages plus haut, nous voici au bureau russe, avec notre numéro d’attente. Rien à voir avec l’ambassade chinoise, ça va plus vite ici.

« Bonjour madame, on voudrait un visa touristique, voilà nos documents ! » La jeune dame parle bien anglais et est toute gentille, ça commence bien. Elle lit attentivement nos documents puis pointe quelque chose du doigt : sur la lettre d’invitation de Francé, son deuxième prénom a mal été réécrit par l’organisme… Shit, il faut la faire refaire. De plus il faut ajouter une information supplémentaire au formulaire d’application avant de le re-imprimer.
Zou, dehors donc. Vite, nous changeons les formulaires et faisons re-envoyer l’invitation corrigée par email. Heureusement qu’on a acheté une carte sim chinoise pour faire tout ça depuis le smartphone ! Une imprimante maintenant. Voilà, c’est fait, retour au Centre des visas. La file est un peu plus longue maintenant mais nous attendons. Notre ami Jay est arrivé et attend en bas. Allé vite !

C’est à nouveau notre tour et coup de bol, c’est encore notre gentille madame. Elle relit les documents mais il manque encore quelque chose dans le formulaire qu’elle n’avait pas vu avant. Prise sans doute de remords de ne pas l’avoir vu au premier passage, elle nous fait signe de ne rien dire et va discrètement changer le formulaire pour nous dans le bureau du fond. Merci ! « Voilà, tout est en ordre, vous pourrez venir récupérer vos passeports lundi prochain ». Yes c’est bon ! Mais aïe… Nous partons samedi à Pékin. Il n’y a pas une formule express ? « Je vais voir. ». Discussion animée avec sa supérieure en russe. Puis elle revient vers nous dépitée. « Désolé mais les belges ne peuvent pas appliquer à ce bureau, ça n’ira pas. Je suis désolée. » Boum ! Alors que nous étions tout guillerets l’instant d’avant, nous voici brutalement de retour sur terre.
Bon, on verra plus tard alors. La petite madame est toute désolée pour nous. Merci quand même ! Allons voir Jay maintenant.

Tout sourire comme à son habitude, il nous attend dehors. « Félicitations pour vos visas ! » Oui mais en fait non. Mais c’est pas grave, ça nous fait surtout plaisir de revoir notre ami. Pour nous consoler, il décide de nous amener à un petit vendeur de nouilles en plein centre où il allait régulièrement plus jeune. « Here no tourist! » Une bonne soupe de nouilles avec une cuisse de canard, voilà qui fait du bien !
On demande un peu des nouvelles à notre ami qui nous explique qu’il a décroché un job dans le restaurant de son ex-patron, à Pékin. Car Jay est cuistot, et un tout bon ! Il a même fait un stage dans le meilleur restaurant d’Asie à Bangkok ! Il commence son travail la semaine prochaine, ce qui veut dire que nous le retrouverons à Pékin ! Trop chouette !
 

Un quartier réaménagé récemment que Jay apprécie
Pour l’instant cependant, c’est bien Shanghai qu’il nous fait visiter. Un tour rapide dans le centre puis direction un coin plus tranquille, au bord de l’eau, où siroter une bonne bière. Mais laquelle ? Au Beer Lady où il nous emmène, le choix est énorme ! Les frigos aux bouteilles de toute les couleurs s’étalent sur des dizaines de mètres ! La plupart des bières sont belges (avec des dimensions parfois inconnues chez nous, comme ce magnum de Saint-Feuillien) ! Pour nous ce sera une bière chinoise mais pour lui, c’est nous qui choisissons une bière de chez nous ! Une Triple Karmeliet pour lui faire goûter une bière culte que tout le monde aime ! « Oh c’est fort, mais c’est bon ! »
 
Le paradis du Beer Lady
Wow, même en Belgique jamais vu ça !
L’après-midi avançant ensuite, nous nous rendons au lieu emblématique de la ville : le Bund, là où les sièges des plus puissantes banques et autres institutions sont rassemblées sur le front du fleuve, dans de grandioses bâtiments du 19 et du 20ème siècle. En face, de l’autre côté de la rivière, le quartier des affaires, Pudong, n’est pas moins impressionnant, avec ses buildings interminables, son immeuble en forme de décapsuleur et sa célèbre tour de médias en boules.
 
Le Bund
Vue depuis le Bund de Shanghai
La suite de la visite nous conduit d’ailleurs dans ce quartier des affaires. Un court trajet en ferry plus tard, nous sommes, à la nuit tombée, de l’autre côté. Une fois de plus, Jay nous emmène à un restaurant qu’il apprécie.
En tant que cuisinier, Jay nous explique un peu la cuisine chinoise et nous dit que la cuisine de Shanghai est très sucrée et a nettement plus de saveur que celle de Pékin. « Je n’aime pas la nourriture de Pékin, ça ne goûte rien ».
Nous clôturons la soirée en beauté, chacun commandant un plat différent à partager. On y mangera notamment une spécialité de la région, le mapo tofu. Le tout avec encore de la bière ! Santé et on se revoit à Pékin, Jay !
 
Thank you for this day ! See you in Beijing Jay :D
Les jours qui suivent, nous prenons enfin le temps de visiter la ville pour de bon. A commencer par les innombrables musées. Tout d’abord le « Shanghai Urban Planning Exhibition Hall », un musée de plusieurs étages détaillant l’évolution de la ville au cours des années, ses chantiers et projets phares, ainsi que de nombreuses statistiques exposées de manière interactives. Sans oublier les galeries de photos, l’exposition de laques de Weng Jijun que Francé verrait bien dans son salon et la maquette gigantesque de la ville. De quoi perdre Paul pour la journée entière.
 
Photo aérienne de la ville
Photo des tireuses de bateaux
Les laques de Weng Jijun
Un autre jour, nous passerons également beaucoup de temps dans le « Shanghai Museum », un musée plus « classique », doté d’impressionnantes collections de bronzes, de sculptures, de céramiques, de pièces de monnaie, de bijoux, ou encore d’œuvres calligraphiées.
 
Shanghai Museum
Shanghai Museum
Shanghai Museum
Au-delà des musées, nous nous rendons également dans le quartier français, où certains pâtés de maisons ont été savamment rénovés afin d’accueillir aujourd’hui ce qui semblerait être la population hipster de Shanghai. Dans le labyrinthe de ruelles où les bars et échoppes de souvenirs se disputent l’espace avec des boutiques de couture et d’artisanat, nous déambulons tranquillement le regard passant d’un édifice à l’autre. On aurait bien pris un verre mais les prix sont un peu exagérés malheureusement. Une glace à l’entrée de la zone nous contente bien assez !
Nous retrouvons également le Bund que nous avions parcouru avec Jay, mais cette fois, de nuit, avec la vue de tous les gratte-ciels étincelants de publicités ou autres effets lumineux.
 
Enfin, tant que nous sommes toujours à Shanghai, il faut tout doucement se préparer à la suite du voyage. La première chose, c’est de récupérer nos billets de train vers Pékin, billets que nous avons réservés il y a longtemps maintenant. Un sac scan au rayon X, une bonne file au guichet, comme d’habitude, puis les billets en poche, c’est fait !
Ensuite, direction le Decathlon ! Puisque nous nous dirigeons tout doucement vers le nord et la Mongolie, il faut commencer à se fournir en vêtements plus chauds que nos quelques shorts, débardeurs et t-shirts. Nous passons donc pas moins de 2h dans le magasin de sport à essayer tout type de vêtement pour le froid, des sous-pulls aux pulls en passant par des pantalons et des leggings. Tout n’y est pas encore mais ça commence bien ! On verra la suite à Pékin et le gros sur place, en Mongolie.

Avant de quitter la ville, nous profitons une dernière fois de l’une des fameuses spécialités de Shanghai, les Shengjianbao. Ce sont les demoiselles du début du séjour qui nous ont fait goûter ces merveilles et depuis on est fan ! Ce sont de genre de gros raviolis de pain (bao) avec à l’intérieur une bonne farce de porc et du jus ! Ces baos, il faut les boire ! On les prend à la baguette, on perce la pâte avec nos dents et on aspire le jus. Succulent !
Les chinois les adorent et les mangent régulièrement au petit déjeuner, mais on peut en trouver partout à toute heure du jour. A partir de la fin d’après-midi, ils se feront plus rare.
 

Les Shengjianbao, les baos à boire
Session Décathlon
Une semaine après notre arrivée, la date fatidique arrive et nous remettons une fois de plus nos lourds sacs à dos sur les épaules. De la gare de Shanghai, nous prenons le train de nuit, direction la capitale de la Chine, Pékin !
 
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  • Tonton Louis. says:

    Coucou…..super vos reportages…..aussi bien les commentaires, que les photos…qu’avez-vous comme appareil….? Plus nécessaire d’aller en Asie après avoir lu votre reportage….bonne continuation…..et au 30 novembre….kiss à vous deux….Louis.

    • Francé & Paul says:

      Merci Louis ! Et bienvenue sur la Bougeotte 😉
      Comme appareil on a compact, le Lumix TZ80. Très agréable, mais il faut de temps en temps rectifier la luminosité des photos.
      Gros bisous !

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