Nous sautons donc dans un bus à destination de Sibu pour un trajet de 8 heures environ, arrivant sur place sous la pluie. Un court trajet de taxi plus tard, on rejoint un petit hôtel sympa au bord du fleuve. Notre chambre est au 4ème étage de l’immeuble et fait le coin, ce qui nous donne une chouette vue sur la statue géante d’un cygne, l’animal représentant Sibu.
Si Kuching était une ville où la population chinoise était très présente, Sibu l’est encore plus, au point que l’une des spécialités culinaires de la ville soit à base de porc ! Nous ça nous va, ça fait longtemps qu’on en a plus eu. Les bières aussi sont un peu plus présentes, étant même vendue dans les shophouses. On a prévu deux nuits à Sibu, le temps de faire un tour de la ville avant de filer vers l’amont du fleuve.
Chose qu’on remarque, les gens ici semblent moins habitués que les habitants de Kuching à voir des touristes et on est très bien accueillis. Certains nous posent quelques questions ou veulent un selfie. D’autres nous demandent de revenir à leur échoppe de nourriture. En s’essayant ainsi au plat local, on se voit offrir des oranges et des petits trucs à grignoter par des petites dames chinoises à casquette ne parlant pas anglais mais faisant de grands sourires. Sympa 🙂
Avant de quitter Kuching et sachant qu’on y retournerait, nous avions proposé à Myra de lui rapporter quelque chose de Sibu. Elle nous avait alors demandé du « belacan », sorte de sambal (pâte de piment et crevettes) local. C’est l’occasion parfaite pour profiter de l’ambiance de l’énorme marché tout en cherchant le fameux belacan.
Afin de se rendre à cette première ville dans la jungle, il faut emprunter l’un des « cercueils volants ». Rassurez-vous, il ne s’agit pas de vrais cercueils. Rassurez-vous encore, on ne les appelle pas comme ça en raison d’éventuels accidents récurrents. Non, on les appelle comme cela en raison de leur forme fine et allongée, comme des suppositoires.
A moins de rester sur le toit du bateau (auquel cas il faut bien s’accrocher et espérer qu’il ne pleuve pas, on ne s’y est pas risqué), la traversée de 2 à 3h est l’équivalent d’un vrai séjour à la montagne. Si vous aimez la clim, vous serez servi ! Ici, la climatisation va à fond et il est plus que nécessaire d’avoir un pull, une écharpe, voire un bonnet à portée de main pour le trajet. Un peu abusé quand on voit comme il fait chaud dehors. Finalement, le terme cercueil pourrait se justifier tellement qu’on meurt de froid.
Au bout de quelques heures sur le long fleuve boueux à croiser d’énormes cargaisons de bois, on sort donc avec les os glacés de notre embarcation sur le petit quai de Kapit.
Qui dit petite ville dit aussi peu de choses touristiques mais ce n’est pas grave, nous ce qu’on aime, c’est se promener. On flâne au marché, sur les quais, dans la bonne petite boulangerie sur la place ou encore sur le marché du soir (à peine protégés de la pluie battante par quelques bâches et l’aide de quelques gentilles dames). Après une nuit, nous voulons visiter la seule attraction de la ville, un vieux fort de bois peint en blanc mais un jardinier nous fait un signe devant la porte fermée « Pas aujourd’hui, demain ! ». Sauf qu’on part demain, dommage. Alors à la place de visiter, on boit une bière à l’ombre d’un kiosque au bord de l’eau, comme tout le monde ici, à regarder des locaux, casque sur la tête, se relayer à bord d’un bateau monoplace qui fonce sur la rivière.
Le soir nous entendons des tambours et cris venant du temple chinois, comme une célébration. On tente d’aller voir, mais on dirait des répétitions. C’est seulement une semaine plus tard qu’on comprendra de quoi il s’agissait 😉
Un ancien guide rencontré plus tard à Kuching nous apprendra que les plus authentiques maisons longues se visitaient justement au départ Kapit. Ce sera pour notre prochain voyage !