Notre périple jusqu’à Ulaanbaatar se déroulera dès lors de la manière suivante : une journée de train jusque Jining dans la province chinoise de Mongolie Intérieure avec nuit sur place, puis une journée de train jusque Erlian du côté chinois de la frontière avec nuit sur place, traversée de la frontière, puis train de nuit jusqu’à la capitale mongole. C’est bon, vous avez suivi ? Alors en route !
De Beijing à Jining
Puisque les tickets des trains partent très rapidement, nous n’avons pas pu nous procurer des places assises mais uniquement des tickets « Standing ». Il nous faut donc attendre que des passagers descendent du train pour prendre leur place. Pas grave. Comme les autres « Standing », nous trouvons donc un coin tranquille pour nous poser (en fin de train), et nous asseyons sur nos sacs pour le début du voyage.
Des étrangers dans le train de Pékin à Jining, ça n’a pas l’air d’être une chose très courante. De nombreux regards se posent régulièrement sur nous et tout le monde semble très curieux quant à notre présence. Certains tentent de lancer une discussion, mais sans parler chinois, c’est quand même peu évident pour nous. Heureusement, une petite madame assise sur la banquette à côté de Paul parle anglais et commence donc à converser avec lui. Elle et le reste des voyageurs en fait, car ces derniers utilisent la pauvre dame comme interprète pour poser toutes leurs questions. D’où viennent-ils ? Où vont-ils ? Ils ne parlent pas chinois ? Que parlent-ils ? Sont-ils américains ? (quand on est étranger, on est presque toujours américain) Sont-ils mariés ? Pourquoi n’ont-ils pas encore d’enfants ? De son côté, Francé doit faire face au regard captivé d’un homme qui scrute son smartphone et son livre durant une bonne partie du voyage. Ne parlant pas anglais, on se demande bien ce qu’il pouvait bien regarder dans la grosse brique qu’elle lisait.
Finalement, juste avant de quitter le train, la dame nous donne son numéro WeChat en nous demandant de l’appeler si nous avons le moindre problème. Décidément, les gens sont tout de même adorables !
Un hôtel, deux, trois, quatre, cinq,… Partout où nous allons, nous nous faisons remballer aussi sec, parfois même à peine le seuil franchi par de grands gestes pour que nous rebroussions chemin « Pas ici ! Pas d’étrangers ! ».
Progressivement, on devient agacés, c’est quand même terrible qu’aucun endroit ne puisse nous accueillir, pas même des chaînes d’hôtels. Certains renvois désagréables comme si on était des malpropres nous dépitent encore plus. Avec tout ça, l’heure tourne et la nuit est bien tombée. De tous les endroits où ça aurait pu arriver durant le voyage, il fallait que ça tombe là où il fait froid ! Ailleurs on aurait pu envisager de dormir dehors sans problème, mais ici pas possible vu la température.
En demandant conseil aux réceptionnistes, la plupart nous indique le Yingshan Hotel pouvant apparemment accueillir les étrangers. Bon ben allons-y, pas le choix. Arrivés sur place, nous demandons donc une chambre au comptoir mais une fois de plus, et malgré toutes les indications des autres hôtels, nous nous faisons refuser. « Désolé, nous n’acceptons pas les étrangers ». Mais enfin, tous les autres ont dit que c’était bon ici ! Non, c’est non. Nous essayons encore d’autres hôtels et commençons à désespérer.
Au final, un autre hôtel nous est indiqué par deux jeunes filles, le Wulanchabu Hotel. « Prenez le taxi, ça coûte 5 yuan, et voici l’adresse ». Oui mais on n’a pas envie de se retrouver une énième fois jetés dehors… Grâce à Google translate, on demande aux filles d’appeler l’hôtel pour confirmer ce qu’elles disent. Ouff c’était bien juste et elles préviennent même l’hôtel de notre arrivée. Merci !
Quelques yuans pour le taxi et nous arrivons dans un grand hôtel presque luxueux selon nos critères. Cette fois, c’est la bonne, après presque 2h de recherches. Par contre, la chambre sera bien plus chère que d’habitude… Francé râle au milieu de tout ce luxe ! 😉
Après une dernière cuillère de viscères élastiques, au lit dans notre méga confort. Demain, on a buffet petit-dej compris !
De Jining à Erlian
Train suivant, c’est vers Erlian, à la frontière ! Pendant que Francé va faire les courses, Paul se fait aborder par un monsieur en attendant à la gare. Le monsieur insiste pour lui passer une cigarette, bien que Paul ait bien tenté de lui expliquer qu’il ne fume pas. Bah merci quand même.
Pour éviter la mauvaise surprise d’hier, nous avons réservé un petit hôtel. Mais pas de soucis ici, la ville étant frontalière, de nombreux hôtels sont ouverts à tous.
Une bonne soupe chaude de nouilles au goût de pain d’épice dans un établissement du coin et enfin une vraie bière, puis au dodo car demain, nous passons la frontière !
Sur le chemin vers l’hôtel, une jeune fille nous souhaite « Welcome in China ! » Plus pour longtemps !
Passage de la frontière chinoise vers la Mongolie
Jour-J ! Aujourd’hui, nous quittons la Chine ! D’un certain côté, ça nous soulage un peu ; plus de foules, de problèmes de logements, ou de zones touristiques ressemblant à Disneyland. D’un autre côté, c’est une page de l’Asie qui se tourne, l’Asie « chaude », l’Asie aux baguettes et l’Asie de bien d’autres choses. Maintenant, place à la Mongolie !
Pour traverser la frontière, nous nous rendons à l’une des places de la ville où vieilles jeeps soviétiques et minivans japonais croulants attendent leur lot de marchandises et de passagers pour effectuer le transfert. Difficile de faire le tri dans tout ça. Heureusement, un monsieur mongol parlant un anglais parfait nous donne un coup de pouce et demande un peu à gauche à droite qui a de la place pour nous. C’est bon, c’est arrangé, nous ferons le trajet en minivan (c’est moins cher). En avant !
De Zamiin-Uud à Ulaanbaatar
Un dernier trajet avec le minivan et nous sommes à Zamiin-Uud, première ville de Mongolie !
On regarde l’animation sur la place centrale de la ville, les vendeurs de rue, les gens qui arrivent au compte-goutte pour prendre aussi leur train. Paul part se balader et faire les courses pour le souper dans le train. Première supérette mongole !
C’est là que nous dormirons, du côté couloir, en haut et en bas. Le lit du bas est une table et deux sièges qui se transforment en lit, donc on peut profiter un peu de s’asseoir pour l’instant. Et profiter du superbe coucher de soleil, tandis que le train s’élance toujours plus vers le nord. Nous avons droit à du café gratuit et nos voisins nous filent plein de morceaux de saucissons et de pâtisseries. Trop sympa ! C’est comme ça en Mongolie, tout le monde partage ce qu’il a, et il y a toujours des quantités industrielles.
Détails pratiques pour les voyageurs à petit budget :
Au moment d’effectuer ce voyage, un ticket de train Beijing-Ulaanbaatar coûtait 250€, ce qui est une grosse somme. Ce voyage de 3 jours nous a fait économiser 200€ chacun, logement compris !
(Il existe aussi un bus bon marché reliant Beijing à Erlian. Préférant cette petite aventure de 3 jours, nous n’avons pas pris d’info à ce sujet)
Voici en détail nos dépenses pour deux personnes :
- Train Beijing – Jining, classe « Standing » : 144¥ / 18,30€
- Taxi vers hôtel à Jining : 5¥ / 0,64€
- Chambre double à l’Hôtel Wulanchabu à Jining (standing élevé mais c’est le seul acceptant les étrangers) : 228¥ / 28,96€
- Train Jining – Erlian, classe « Standing » : 77¥ / 9,80€
- Chambre double à l’Hôtel Huameng à Erlian : 156¥ / 19,70€
- Minivan passage de frontière (prix négociable, les jeeps sont plus chères) : 120¥ / 15,25€
- Train de nuit Erlian – UB : 50 200₮ / 17,70€
Total : 104,35€ pour deux ! Donc 52€ par personne au lieu de 250€ !
Mamoune says:
Zuuuuuuuuuuuuuut, c’est bientôt fini vos magnifiques reportages…..
MAIS, VIVEMENT, vendredi prochain….. 🙂 🙂 🙂