Durant le séjour on ne se baladera quasiment uniquement à pied, allant jusqu’au marché situé à 8 km, tellement la circulation est bloquée.
On pourrait croire que c’est à cause de tous ces pots d’échappements, mais pas uniquement, car les voitures sont majoritairement des Prius hybrides. La raison principale est qu’une grande partie de la population se chauffe au charbon, notamment dans les yourtes. Et ça provoque un smog durant tout l’hiver sur la ville située dans une cuvette. Si bien que ça cause des problèmes de santé pour les habitants et particulièrement les bébés et personnes âgées durant ces longs mois.
Quel contraste avec le reste du pays, d’où la Mongolie tient son titre de pays du Ciel bleu.
Notre auberge « The Garage » est située dans un quartier résidentiel hors du centre-ville. La vie y est donc plus calme et certains voisins habitent dans des yourtes, ces maisons/tentes traditionnelles mongoles (mais on vous en parlera bien mieux dans les prochains articles).
Uyuanga nous accueille avec enthousiasme, c’est une jeune maman très spontanée parlant bien anglais. Ça fait deux ans qu’elle et son mari ont ouvert leurs portes aux backpackers et l’affaire marche bien.
Arrivant en fin de saison, la maison est en travaux, mais pas de problème pour nous. Il y a une cuisine avec tout le matériel nécessaire et un grand supermarché en bas de la rue. Ça, ça fait plaisir ! Cuisiner, ça nous avait manqué. L’atmosphère très relax des lieux nous fait du bien, on se sent comme chez soi.
A notre arrivée toutes les chambres sont prises, mais rapidement, l’hiver approchant, les gens partent vers d’autres horizons, nous laissant à 4 dans la maison durant notre deuxième passage.
Même Uyuanga s’en ira pour l’hiver, nous laissant avec son mari. Elle préfère être à la campagne pour la santé de son petit bébé.
La plupart des voyageurs trouvent une voiture avec un chauffeur, la remplissent avec le plus de monde possible et partent dans d’autres régions du pays pendant une dizaine de jours. Voiture ? Chauffeur ? Eh oui, en Mongolie, la plupart des lieux ne sont pas facilement accessibles en transports en commun, principalement car il n’y a pas de route 😉 ! C’est pourquoi les gens louent les services d’un chauffeur/guide connaissant tout le pays et ayant des contacts pour dormir dans des camps de yourtes sur le chemin.
Beaucoup d’organisations se font sur des groupes Facebook où les gens proposent leur projet ou demandent de rejoindre d’autres groupes.
Mais nous, comme d’hab, nous n’avons pas envie d’un chauffeur et de suivre un groupe. On choisira la solution peu confortable, mais très bon marché, de prendre les transports locaux, même dans les zones sans routes ! (Cette belle épopée fera partie d’un prochain article).
Après ces quelques jours à organiser notre voyage, nous décidons de partir vers le nord-ouest. Notre hôte nous conseille de faire le nord en premier, puis le sud ensuite, étant donné que les températures sont en train de baisser jour après jour. C’est même dès le 3e jour à UB que nous avons nos tous premiers flocons ! Nous qui avons transpiré pendant 11 mois, qu’est-ce qu’on est heureux de sentir le froid et la neige.
Durant notre deuxième passage à Ulaanbaatar, une nouvelle amitié nous réchauffe un peu dans cet environnement. Nous sommes en train de souper tranquillement lorsque notre hôte vient nous rendre visite. Il est accompagné d’un petit chiot trooooop mignon qu’il vient de recevoir. Et c’est une race belge ! Au plus grand bonheur de Francé, mais de Paul aussi, elle restera dans la cour de la maison tout le séjour. Son nom est Arya et nous sommes prêts à l’adopter tellement qu’elle est chouette. On a surtout fort pitié d’elle à la voir dehors alors qu’il neige et fait si froid la nuit. Heureusement c’est une race résistante à ce genre de climat. Tous les jours on va la cajoler, on la sort pour qu’elle fasse ses besoins et on la nourrit (un peu trop même).
Comme certains doivent le savoir ou l’avoir lu dans nos articles précédents, il n’est quasi pas possible de faire une demande de visa touristique russe à l’étranger, car il faut être résident du pays.
Cependant nous avons entendu une astuce…
C’est lors de notre premier passage à UB, que nous allons à l’ambassade de Russie. Celle-ci nous remballe encore une fois, mais ils ne nous laissent pas partir les mains vides. Il parait qu’on peut appliquer pour ce visa si on arrive à obtenir une lettre de la part de notre ambassade supportant notre application. Cette info ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd et c’est directement qu’on appelle notre consulat belge en Mongolie. « Désolé, Monsieur le Consul est en Belgique pour l’instant, mais essayez de contacter l’ambassade en Chine ». Ben zut, mais pas grave car nous avons encore tout le temps devant nous.
On contacte l’ambassade en Chine ainsi que le Consul belge de Mongolie par email qui tous deux nous répondent négativement. Comment ça ? Mais pourquoi ? « Nous ne pouvons pas intervenir dans des cas privés. » Ben ça veut dire quoi ça ? Ce n’est pas justement le but de l’ambassade ? Non c’est non et notre espoir retombe à zéro.
Ben tant pis alors, on appliquera pour un visa de transit dans ce cas… Mais nous n’avons rien à perdre et nous décidons tout de même de contacter l’ambassade de Belgique en Russie cette fois.
Nous n’avons pas d’Internet pendant plusieurs jours et c’est en fin de séjour que nous recevons une réponse positive !!! Waw on n’y croyait plus ! Mais il est trop tard malheureusement, plus le temps d’appliquer pour le visa avec le peu de jours qu’il nous reste en Mongolie…
C’est en revenant à Ulaanbaatar que nous entendons un voyageur de notre auberge dire qu’il va aller prolonger son visa mongol. C’est possible aussi et c’est même très facile ! Voilà la solution !
On va au bureau d’immigration à Ulaanbaatar, on tombe sur un fonctionnaire parlant français (le choc !) qui en 10 min nous rend notre passeport tamponné pour une semaine supplémentaire en Mongolie. Facile !
Nous allons à l’ambassade russe une deuxième fois, mais cette fois avec en main, notre lettre de support de l’ambassade de Belgique en Russie. « Désolé, vous être belges donc vous ne pouvez pas appliquer ici » « Oui mais ! blablabla, vous aviez dit que blablabla, lettre de support, blablabla » « Ah oui vous avez cette lettre ? Parfait alors vous aurez vos visas touristiques russes dans 4 jours ! » YAHOUUUUUU ENFIN !
Les nomades
Nous disions que la moitié de la population vivait à Ulaanbaatar, mais où est donc l’autre moitié ? Et bien dans les campagnes bien sur ! (A part UB et quelques cités, toutes les autres villes du pays peuvent être qualifiées pour nous de petites bourgades.)
Une fois que nous quittons la ville, le vide se fait très rapidement et nous nous trouvons très vite au milieu des grandes plaines quasi désertes. « Quasi », car au loin, on peut toujours apercevoir une petite yourte ou un grand troupeau de bêtes. C’est ici que vit une grande partie de la population, en pleine nature. Les nomades peuvent installer leur yourte où ils le souhaitent et profiter du terrain pour faire pâturer leurs bêtes. Une fois que les bêtes ont tout mangé, ils déplacent leur yourte ailleurs (ce n’est pas forcément beaucoup plus loin). Ainsi, plusieurs fois par ans, ils déménagent. Toutes les yourtes étant standardisées, c’est facile à ranger, facile à remplacer, et facile à transporter.
Ces familles vivent de leurs troupeaux et peuvent même se contenter de vivre de manière autonome. Les bêtes fournissent de la viande et du lait, tandis que l’eau des rivières (ou la glace en fonction de la saison), est bouillie pour le reste. Pas très varié mais suffisant pour s’en sortir. De nos jours cependant, les éleveurs varient leur quotidien et leur alimentation grâce à la vente ou troc de la viande, du lait, des peaux ou des bêtes en elles-mêmes. Ils élèvent des moutons, des yacks, des chevaux, des chameaux, des rennes, …
Les nomades sont reconnaissables grâce à leurs vêtements traditionnels. Une grande et longue veste colorée appelée deel attachée avec une ceinture en tissus et de bonnes bottes en cuir ayant vécu déjà des années. En ville il n’est pas rare d’en apercevoir venant faire du ravitaillement pour leur camp.
Nous aurons la chance de passer plusieurs jours dans une communauté nomade durant notre voyage.
Le Chamanisme
Le chamanisme est une religion populaire datant de la préhistoire et basée sur le culte de la Nature. Le Chaman est le représentant d’un clan ou d’une tribu dans la communication avec les esprits des ancêtres de la Nature. Lors de cérémonies il communique avec « l’autre monde » et traduit les messages à la communauté. C’est à la fois une personne religieuse, guérisseuse et protectrice. On en trouve dans la plupart des communautés, de manière parfois assez anonyme (entendez qu’ils n’ont pas nécessairement de signes distinctifs et qu’ils vivent comme n’importe quel mongol).
Interdit au même titre que le bouddhisme tibétain durant l’ère soviétique, le chamanisme a de nouveau émergé à l’indépendance de la Mongolie.
L’alcoolisme
Depuis l’ère soviétique, la vodka est arrivée en Mongolie et est devenue un vrai fléau. Nous savions que l’alcoolisme était un problème fréquent, mais nous ne savions pas à quel point. Notre hôte nous le confirme en nous expliquant que chaque famille à « son ou ses alcoolique(s) ».
Touchant principalement les hommes, il n’est pas rare d’en voir allongés au sol dormant ou ne pouvant plus se relever, à toute heure de la journée. Ce problème serait principalement concentré à la capitale, même si la vodka est consommée partout en général, certains mongols la considérant comme sacrée et murmurant quelques prières avant de la consommer. On la retrouve même dans les rituels chamaniques.
La cuisine mongole
A la capitale, on peut évidemment goûter aux mets traditionnels. Partout on y trouve des petites cantines servant à peu près toujours les mêmes plats.
La viande en Mongolie est omniprésente et est quelque chose de grande qualité étant donné le grand nombre d’élevages en plein air tenus par les nomades dans les plaines. On y mange une grande quantité de mouton. Faut aimer, mais nous on adore alors on est bien content. Grâce à ça, les cuisines des cantines et restaurants se sentent de loin vu l’odeur forte de cette viande.
La cuisine mongole est très grasse et épaisse. On mange de la viande, de la pâte et des féculents. Et on y boit du lait (ou de la vodka). Ce sera du lait de vache, de brebis, de yack, de chameau, de renne et sans doute encore beaucoup d’autres animaux.
Un des classiques qu’on aura mangé à de nombreuses reprises sont les buuz. Ce sont des genres de dumplings au mouton et oignons arrosés de jus de gras. Avec ça on vous met une tasse de thé au lait, le Suutei Tsai qu’on pourrait décrire comme du lait avec un goût de graisse animale. C’est d’ailleurs la boisson de base du mongol, et non pas l’eau comme chez nous. Disponible partout au plus petit prix, il faut un peu de temps pour s’y habituer, la mixture étant très riche et grasse.
Le Narantuul Market
Maintenant, parlons des lieux à visiter à Ulaanbaatar et dans les environs. Tout d’abord le Narantuul Market ou plus simplement, le Black Market, est LE marché de Mongolie. Ici on trouve TOUT ! Sauf de la nourriture (et encore peut-être qu’on ne la juste pas trouvée). Ce marché est immense si bien qu’il est très facile et de s’y perdre ou d’y passer une journée entière à flâner. Les articles sont classés par catégories où on trouve notamment le secteur qui regroupe tous les vêtements imaginables pour le froid ; celui des chaussures, celui des articles de couture, celui des articles liés au chamanisme, celui offrant toutes les composantes d’une yourte, celui des selles à cheval, celui des bidons en plastique, des casseroles, des jeux pour enfants, des ceintures pour le mal de dos, des produits d’entretien, … et on en passe.
Les lieux sont en plein-air, plus ou moins la moitié est couverte sous le toit d’un grand hangar. Il faut dire qu’il y fait bien froid et on plaint les vendeurs restant là toute la journée sans bouger. Heureusement des vendeurs de café ambulants circulent entre les allées. Il y a aussi les vendeurs de casse-croutes, les vendeurs de grands sacs pour ceux ayant fait trop d’achats, les vendeurs de semelles et cirage de chaussures, …
Ici nous achetons toute notre tenue pour le grand froid. Les articles étant pour la plupart des faux, les prix sont dérisoires. Si bien qu’il faut très peu marchander. Chacun se prend une grosse veste à 25€. Celle de Paul va même jusqu’à -35°C (en théorie) ! Chacun une paire de grosses bottines de marche pour le gel à 30€. Et puis toutes sortes de petites choses comme des chaussettes en laine de yack ou de chameau, des gants, des pulls et pantalons de « ski ». On achète aussi à une petite vendeuse ambulante deux paires de semelles pour encore plus isoler nos petits petons du froid.
Après un petit café offert par la vendeuse toute souriante, 4 instruments sont sélectionnés. On demande le prix à la dame, on négocie et c’est dans la poche. On a fait sa journée avec tant d’achats et elle si est contente qu’elle nous offre à chacun une guimbarde supplémentaire et des grelots. Trop chouette ! Ça nous fera de bons souvenirs !
Le Temple Musée du Choijin Lama
Une jolie surprise est le Temple de Choijin Lama. Situé en plein centre-ville et entouré de buildings, il fut construit en tant que monastère bouddhiste tibétain. Celui-ci est composé de plusieurs petits sanctuaires. Les lieux sont très peu restaurés, ce qui donne beaucoup de charme à l’endroit. Il y fait calme. Dehors, on regarde les petits moineaux qui se baladent.
Les différents bâtiments font aujourd’hui office de musées. On peut dès lors y voir de nombreux objets traditionnels, religieux et chamaniques. C’est un vrai temple aux curiosités.
La statue de Chinggis Khaan
Lors de notre 2e séjour à la capitale, nous voyons l’annonce sur Facebook d’un couple proposant de partager les frais d’une voiture + chauffeur pour aller voir la grande statue de Chinggis Khan hors de la ville et se balader dans le Parc National de Gorkhi-Terejl.
Mais qui est Chinggis Khaan ? Car non, ce n’est pas uniquement une marque de vodka. Chinggis est le fondateur de la Mongolie. Un réel leader toujours vénéré aujourd’hui avec grand respect. Lui et ses successeurs ont créé le plus vaste empire continu de tous les temps ! A son apogée, il a atteint plus de 30 millions de km/2, de la Méditerranée au Pacifique.
En 2008, une statue géante à son effigie a été réalisée là où selon la légende, Chinggis aurait trouvé un fouet d’or. Cette statue de 30m de haut est faite en acier inoxydable ce qui rend Chinggis et son cheval étincelant. Elle repose sur un socle, donnant un total de 40m de haut.
Après avoir rejoint le couple dans le centre-ville et 1h de route, on arrive au pied de la bête. La statue est immense ! Le socle sur lequel elle est posée est un musée dédié à Chinggis Khaan. Mais le mieux dans tout ça c’est qu’on peut monter dans la statue pour aller saluer Chinggis en personne sur son cheval.
Le Parc National de Gorkhi-Terejl
Après la visite de Chinggis, nous prenons la direction du Parc National de Gorkhi-Terejl. Nous n’avons malheureusement pas le temps de faire une grande balade. Mais nous pouvons voir un célèbre rocher en forme de tortue et nous promener dans les environs. Cet endroit est très réputé pour ses randonnées.
Le mémorial Zaisan
Après le parc, direction le Mémorial de Zaisan. Cet endroit a été construit pour honorer la mémoire des soldats mongols et soviétiques tombés au combat lors de la deuxième guerre mondiale. Le mémorial est en haut d’une longue série d’escaliers. Au sommet se trouve une grande fresque soviétique circulaire.
D’ici on a une vue spectaculaire sur Ulaanbaatar. C’est fou de voir comme les buildings sont uniquement concentrés au centre-ville et que toute la périphérie est composée d’une multitude de maisons à toits colorés.
En résumé, comment obtenir un visa russe touristique à l’étranger ?
Tout d’abord sachez qu’il y a deux types de visas : le touristique et le transit.
Le touristique peut s’étendre jusqu’à un mois et permet de se balader tranquillement dans le pays. Mais il est difficile à avoir car il faut normalement appliquer de son propre pays de résidence.
L’autre solution pour laquelle optent les voyageurs est le visa de transit qui permet de traverser la Russie en 10 jours et en permettant de rester une seule fois deux nuits au même endroit. Assez contraignant… mais c’est le plus simple à avoir depuis l’étranger.
Dès lors, nous avons appris qu’il est possible d’appliquer pour son visa touristique à l’étranger grâce à une lettre de notre ambassade supportant notre application.
Il suffit de contacter son ambassade/consulat dans le pays où vous vous trouvez ou en Russie. S’ils acceptent de vous aider, ils vous demanderont vos infos de passeport, vos dates, votre itinéraire et vous enverrons la lettre par email.