Retour à Kuala Lumpur pour Thaïpusam

Le 22 février 2018

Après un séjour sur l’île de Langkawi et un bref 2e passage à Georgetown, nous voilà de nouveau à Kuala Lumpur. Depuis le début de notre voyage on avait prévu ce retour à la capitale, notamment pour pouvoir prendre un avion vers Bornéo, mais surtout car ça va être la célébration du grand festival Hindou : Thaïpusam !

Avant le festival, nous avons consacré deux jours pour faire les dernières choses qu’on avait pas eu le temps de faire à Kuala la fois passée.
Nous arrivons donc de Georgetown en bus. Maintenant qu’on « connait » la ville, tout nous semble plus simple et on trouve très vite notre nouvelle petite auberge. Le choix de cette dernière ne fut pas une grande réussite. Si vous vous rappelez, nous avions surpris une punaise de lit dans nos affaires, on avait donc très peur d’en balader d’autres. Nous en avons retrouvé plusieurs par la suite dans la chambre de cette auberge… On était bien embêté que ça vienne de nous évidemment. De ce fait, on a prévenu le gérant qui a eu une réaction très bizarre et nous a fait changer de chambre sans nous poser de questions. Malgré ça, on en a retrouvé de nouvelles !
C’est après maintes fouilles de nos affaires, emballage complet de nos sacs à dos dans des sacs poubelles, etc qu’on a compris que ces punaises ne venaient pas de nous, mais bien du bâtiment ! C’est en analysant un peu mieux les lieux qu’on a remarqué qu’il y avait des fissures dans tous les murs, plafonds creux, d’autres petites bêtes allaient et venaient régulièrement et le matelas était moucheté par d’anciens passages de punaises.
Bref n’allez pas à l’auberge Oasis à Kuala Lumpur.
Depuis plus rien, on dort tranquille !
 

Vue du rooftop de notre auberge (il y avai quand même du positif :D)
Lors de notre premier passage à la capitale, nous n’avions pas eu l’occasion d’aller voir les fameuses Petronas Towers de près. Nous nous baladons jusque-là en traversant par hasard l’énorme rue commerçante de la ville avec ses galeries démesurées et écrans géants.
 
Les grandes rues commerçantes
Les grandes rues commerçantes
Un peu de joujou dans le parc, pose photos et hop on va sous les fameuses tours jumelles pour aller souper en attendant que le soleil se couche afin de voir les illuminations.
 
Lapinou
Les Petronas Towers !
Les Petronas Towers
Le lendemain, une journée bien remplie nous attend, nous comptons envoyer un colis en Belgique. Avant ça on doit encore acheter quelques dernières choses à mettre dans la boîte. On fait tout le tour de la ville pour trouver cartes postales, souvenirs, épices pour la cuisine…
 
Quel beau sac-poubelle
Surprises pour la Belgique !
Durant notre repas de midi dans une petite cantine de rue, un vieil indien vient s’asseoir à côté de nous. Il nous apprend qu’il est prêtre hindou et qu’il est « Mystique » ! Très bavard, il inspire notre curiosité. On reste tout de même vigilant, car il a plus l’air d’un charlatan qu’autre chose. Mais il nous fait tout de même bien rire avec ses dialogues très décousus et très spontanés.

  • Il propose notamment à Francé de le payer 10 centimes (càd rien, même pour les locaux) car LUI seul connait l’UNIQUE remède pour son eczéma.
  • Il dit qu’il est Shiva, le dieu hindou et nous offre des petites images à son effigie.
  • Il nous dit qu’il n’a pas besoin de carte sim, que lui seul capte le meilleur réseau sans rien payer.

Et encore plein de sottises. Mais on n’oubliera pas qu’il a dit qu’il sentait que Francé est une très bonne personne et que Paul l’est encore plus (plus de 100% de bonté parait-il !). Nous voilà repartis sur de bons pieds alors 😉
 

Thaïpusam, âmes sensibles s’abstenir…

6h du matin, lever tôt pour Thaïpusam ! Bien que les infos du déroulement des festivités ne soient pas très claires, on décide de partir avant le lever du soleil afin de voir l’évènement sous une chaleur supportable

Thaïpusam c’est un festival hindou dédié au second fils de Shiva, Muruga. Il est célébré principalement par la communauté tamoule durant la pleine lune du mois Thaï (janvier-février). On fête la naissance de Muruga ainsi que le jour où sa mère, Parvati, lui a donné une lance pour vaincre le démon Surapadam.
C’est aujourd’hui un jour férié (dans certains pays) où des milliers de pélerins vont au temple de Muruga. Ça se passe notamment en Inde, au Sri Lanka, en Afrique du Sud, à Singapour, en Malaisie et d’autres encore. Nous avons choisi de voir ça aux Batu Caves de Kuala Lumpur.

Arrivé à la gare, on monte dans un train bondé d’hindous. Une fois sur place, c’est encore pire alors qu’il n’est que 8h du matin ! Faut faire gaffe de ne pas se perdre de vue, heureusement Paul est grand.
Au début du site, on se croirait à un réel festival (de musique), plein d’étalages de nourritures, musiques à grosses basses, des déchets partout et surtout une vraie foire !
 

On peut se perde dans les allées remplies de stands
De la nourriture en tous genres
Des stands et des tas de crasses déjà partout dès 8 du matin
Il y a même la grande roue !
C'est la foire ! Musique à fond alors que de l'autre côte il y a des rites religieux
On se balade un peu dans tout ce remue-ménage de bon matin, mais nous ce qu’on veut c’est voir les célébrations ! On entend au loin des tambours et des chants. On suit le bruit et on arrive sur une grande esplanade pleiiine de monde et surplombée des fameuses grottes de Batu avec son grand escalier et son immense statue dorée de 42 mètres de Murugan.
 
D'autres temples bordent les allées
Batu Caves, la statue de Muruga
En avançant un peu, on réalise qu’il y a un cortège qui traverse toute cette plaine et qu’il va jusqu’aux escaliers. Il faut savoir que les fidèles ont fait un pèlerinage durant une bonne partie de la nuit et sont toujours en train d’arriver à cette heure-ci.
 
En plein soleil, des pèlerins arrivent toujours au temple après leur nuit de marche
Les pèlerins tombent de fatigue après leur longue marche nocturne
Parmi eux de nombreuses personnes sont habillées en jaune ou orange et portent sur leur tête des fruits ou des pots remplis de lait. Des personnes se font aussi raser les cheveux, aussi bien hommes, femmes qu’enfants.
 
Toutes les personnes se suivent pour entrer dans le temple
Même les enfants portent leurs charges
Mais l’attraction du spectacle sont les dévots, portant durant cette longue marche de grandes armatures métalliques (kavadee) et parfois percés d’aiguilles dans le corps et le visage. Certains portent des charges très lourdes ou les tirent grâce aux crochets dans leur peau. Ils sont dans un état de transe, ils s’y sont préparés pendant 48 jours (régime végétarien, méditation, privation…).
Leur kavadee sont offerts au dieu Murugan en échange d’un vœu fait par le dévot. Plus la douleur est forte, plus il a de la chance qu’il soit exaucé.
Durant tout le pèlerinage, ils sont entourés de leurs proches et leur famille qui les soutiennent durant cette épreuve.
 
Cette femme dansait dans tous les sens au rythme des tambours, elle avait l'air totalement ailleurs
Beaucoup d'entre eux se percent les joues
Un dévot portant son kavadee
Les kavadee sont parfois attachés à même la peau
Cet homme a des offrandes attachées partout
Tout le monde se suit et se bouscule pour aller près des dévots avec leurs armatures et les voir danser, sauter aux rythmes des tambours qui les suivent. Certains ont l’air totalement ailleurs avec des regards vides, d’autres s‘expriment dans tous les sens et sont presque possédés. On dirait qu’ils crient vers des dieux que nous ne voyons pas.

Nous suivons le cortège et montons vers les grottes. Toute la foule doit passer dans l’escalier, pourtant large, provoquant des embouteillages. Il faut faire attention aux dévots qui prennent de la place avec leurs armatures en métal. Leurs familles les aident à rester en équilibre durant les 272 marches à gravir. Parfois on leur amène un tabouret pour qu’ils puissent souffler 2 minutes.

Durant la montée, le soleil commence déjà à bien taper alors qu’il n’est que 10h. Les dévots l’endurent aussi et ce sera encore bien pire l’après-midi.
 

Embouteillages devant les escaliers
Les pèlerins retirent leurs chaussures pour entrer dans le temple, il ne faut pas espérer les retrouver un jour
Parfois les devots sont totalement en transe, presque possédés. Ici c'est homme criait dans tous les sens et ne savait plus marcher
Ici cet homme a su atteindre le haut des escaliers en portant son armature, il est épuisé
Une fois en haut, on débouche sur une immense grotte pouvant accueillir des milliers de personnes. Au fond, une autre chambre succède en haut d’un deuxième escalier, il y a toujours autant de monde et aussi plein de singes.
C’est ici que les les pèlerins patientent dans une longue file pour déposer leurs offrandes. C’est le moment où mes dévots se font retirer leurs broches du corps.
 
Les pèlerins font la file pour donner leurs offrandes
Deux hommes enchainés
Le haut de la cave
La file pour donner les offrandes
Un enfant et son papa portant un de ces pots rempli de lait
Cet homme se fait retirer les offrandes piquée dans son corps, il est en transe
Lorsqu’on décide de redescendre, la foule d’en bas est encore plus grande. On commence à avoir très chaud et on se demande comment font tous ces pèlerins en plein soleil avec leurs enfants.
 
Une foule immense
On se balade encore un peu pour voir les nombreux stands d’articles indiens : vêtements, bijoux, tapisseries, … On dîne et puis, accablé par la chaleur, on décide de lever le camp.
On en a eu plein la vue et on est impressionné de voir ce qu’on peut faire pour sa religion, à quel point elle peut être présente dans la vie de certaines personnes.
 
Les bijoux indiens
Demain décollage pour l’autre moitié de la Malaisie, Kota Kinabalu sur la 3e plus grosse île sur cette planète : Bornéo.
 
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