Entrée au Vietnam
Après un mois passé au Cambodge dont deux bonnes semaines sous la pluie, il est enfin temps de rejoindre la prochaine étape, le Vietnam, où nous retrouverons notre amie Gaëtane pour un bout de chemin. Un bus de 8h fait la jonction entre Phnom Penh et Hô Chi Minh Ville, anciennement appelée Saigon. Contrairement à la frontière Thaïlande/Cambodge où nous redoutions les arnaques, le passage de cette frontière devrait se passer de bien meilleure façon étant donné que l’on possède déjà notre visa vietnamien.
4h après notre départ de la capitale cambodgienne, nous arrivons à la limite du pays où l’employé du bus collecte les passeports des passagers pour s’occuper des formalités. Il nous est demandé de patienter dans le hall de l’immigration en attendant que l’on cite notre nom et prénom. Pendant ce temps, des employés de compagnie de bus ou des officiels passe d’un comptoir à l’autre baladant des piles de passeport, des liasses de dollars ou les deux. On dirait un vrai trafic. On est tout de même inquiet, on se demande si tout est bien réglo mais au final, nos noms sont appelés et nous rejoignons le bus direction HCMV sans autre soucis. Ouf !
4h encore plus tard, nous voici à la célèbre métropole du sud-Vietnam, parmi ses 8 millions d’habitants ! Et sans doute autant de motos… Les rues (et les trottoirs) sont colonisées par les deux roues et nous tentons notre première traversée de passage pour piétons, en prenant notre courage à deux mains. Yes ! Easy ! Il faut faire tout de même attention : même si les pays d’Asie du Sud-Est peuvent sembler avoir les mêmes habitudes de conduite, certaines différences notoires peuvent se révéler dangereuses si on ne les prend pas en compte (attitude des conducteurs de voiture, attitude vis-à-vis des piétons,…). Arrivés à notre mignonne petite auberge, il n’y a plus qu’à attendre Gaëtane qui vient d’atterrir.
Découverte de HCMV
Premier matin et première journée complète au Vietnam ! Ici, le déjeuner est compris et c’est tant mieux ! Un boooon buffet sur la terrasse du toit avant de commencer le tour de la ville.
Rien de bien contraignant au programme, surtout de la balade et deux musées. Après un bref tour dans l’un des seuls temples hindous de la ville, nous commençons véritablement notre tour par le petit musée de Hô Chi Minh Ville, un peu poussiéreux, mais qui nous permet d’avoir un premier aperçu de la ville et de son histoire. Il y a même des avions militaires dans la cour et un bunker sous le bâtiment ! On verra au final souvent des vestiges semblables de la guerre du Vietnam, surtout à Hô Chi Minh ville, l’ancienne capitale du Sud-Vietnam où s’est achevée la guerre.
Les tunnels de Cu Chi
Réveil tôt aujourd’hui ! On se lève, on s’habille et on s’achète des Banh Mi pour le petit déjeuner (le déjeuner de notre auberge n’ouvre que plus tard malheureusement). On s’achète des Banh quoi ? Les Banh Mi sont de petits sandwichs à la viande et à un peu tous les goûts dont le Vietnam, et particulièrement le sud, s’est fait une spécialité ! Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils sont presque tout le temps délicieux ! Et pas chers ! En avalant donc notre déjeuner, nous attendons le car qui vient nous chercher avec un groupe d’autres touristes. C’est parti !
Premier arrêt, c’est une fabrique d’objets laqués. Bon, nous on s’en fout un peu, c’est les tunnels qui nous intéressent, mais vu que c’est un tour pas cher, ils nous font passer par des activités lucratives. Heureusement qu’on n’est pas obligé d’acheter. C’est quand même intéressant de voir le processus au final.
Les tunnels souterrains de Cu Chi s’étendent sur une zone immense et ont une longueur cumulée de près de 250km. Ils ont été créés par le Viet Minh sous l’Indochine française mais ont été principalement exploités face aux américains. Durant les années de guerre, il y avait jusqu’à 16 000 habitants dans ces galeries, constituant ainsi une réelle ville souterraine dotées d’hôpitaux, de fabriques et d’autres commodités.
Au milieu de la jungle, les accès étaient conçus pour rester indécelables, fournissant un réseau de transport, de communication et de matériel fiable pour les résistants. Les vietnamiens y confectionnaient leurs mines et leurs pièges avant de les disposer en surface une fois hors de vue des américains.
Les tunnels et les accès à ces réseaux sont des originaux certains ont simplement été agrandis pour que les touristes puissent y accéder plus facilement.
Le guide nous présente les pièges d’époque ainsi que toute l’organisation des résistants vietnamiens face aux armes américaines. Nous avons même l’occasion de revivre un instant leur quotidien, Gaetane se faufilant par l’une des entrées de tunnel, puis en parcourant à nous trois les tunnels. Ils sont si étroits qu’on doit se mettre « en canard ». Après quelques minutes, on n’en peut déjà plus… Dire qu’ils ont déjà été agrandis pour nous… Qu’est-ce que c’était à l’époque alors.
Tout au long de la visite, nous entendons des coups de feu résonnant dans la forêt : notre guide nous explique qu’alors qu’il est possible, sous la supervision de l’armée, de tirer à la Kalachnikov ou à la mitrailleuse montée au stand de tir. Le prix est par balle et pas vraiment donné… Très peu pour nous de toute façon, rien que le bruit nous crispe.
Accueillis par de nombreuses carcasses d’avions, d’hélicoptères, de chars et autres reliques, nous pénétrons dans l’enceinte du musée. Sur plusieurs étages, le focus ici est plutôt sur les conséquences de la guerre, le rôle des journalistes, les exactions commises ainsi que le contexte international de l’époque.
Les photos des journalistes ainsi que les portraits des victimes de l’agent orange (un produit chimique répandus à l’époque par les américains) sont très marquantes et nous permettent de nous rendre compte de la brutalité et du côté impitoyable du conflit. Vietnamiens ou américains, tout le monde y perd. Chaque image étant plus insoutenable que la précédente, il est difficile de les regarder. Ames sensibles s’abstenir…
La soirée sera tranquille car demain, nous prenons le large vers un peu de quiétude, au parc national de Cat Tien !