Nous quittons donc Kuching de bon matin pour prendre un car qui passe la frontière et va jusqu’à la première grande ville Indonésienne à 7h de route, Pontianak.
Quelques heures après avoir quitté Kuching, nous arrivons à la frontière où notre bus nous fait descendre pour passer les douanes. On pourra remonter dedans 300 mètres plus loin, en Indonésie.
Le passage des douanes malaises se font en toute tranquillité mais celui auprès des douaniers indonésiens n’est pas des plus classiques.
Nous avons l’intention de rester deux mois sur le territoire, nous avons donc besoin du visa adéquat, le VOA « Visa on arrival ». Celui-ci offre la possibilité de faire une extension d’un mois supplémentaire durant le voyage après un paiement à la douane. On arrive au guichet, où il y a de belles affiches au sujet des VOA. On se dit ouff, on est au bon endroit. On se fait tamponner le passeport et on demande où on doit payer. Oups, gros malentendu… il nous a donné le mauvais visa… Eh oui, nous arrivons au Kalimantan, région peu touristique et donc peu de personnes parlent anglais, même à la douane. A voir les regards étonnés des gens, on ne pense pas qu’il y ait souvent de blancs par ici.
Heureusement, un mec sympa du stand d’information arrive et parle très bien anglais. Il explique au douanier notre situation et celui-ci met un gros « CANCELLED » rouge sur notre tampon. Yeah ça fait cool dans notre passeport 😉
Le mec du stand info nous demande de le suivre afin de nous amener chez la personne adéquate. On cherche, on tourne dans les couloirs et bureaux trop secrets de l’immigration, on rencontre des douaniers, des policiers, tout le monde à l’air amusé de nous voir. Au final, cette personne tant recherchée n’est pas là et nous devons l’attendre dans un petit bureau. Pendant ce temps, notre bus nous attend aussi.
Une bonne demi-heure plus tard, le monsieur arrive, nous fait nos papiers, mais il faut payer le visa en Roupie Indonésiennes ! Ben zut, on n’a pas encore de monnaie locale sur nous évidemment. Pas grave qu’il nous dit. On le suit, il nous fait passer les postes de sécurités dans l’autre sens pour aller à un ATM qui est dehors, en Indonésie. Pour ensuite revenir en arrière, repasser la sécurité dans le bon sens cette fois, et retourner en « zone neutre ». Ouff, c’est bon, on repasse la douane encore une dernière fois et ça y est on est en Indonésie pour de bon ! Notre bus est toujours là avec tous les passagers qui nous regardent d’un air très curieux.
Nous voyons des danseurs déguisés en chien, des dragons qui serpentent les rues, des tambours, de la musique… Tout ça en plein milieu de la circulation, quelle drôle d’idée, mais ça nous plait !
On tente d’avancer dans la foule pour atteindre notre logement à 1km, tout le monde nous salue, nous souris. C’est un bel accueil.
Besoin d’un peu de calme et de se rafraichir après cette longue journée. On se pose un peu dans notre chambre où surgit une méga araignée d’un bon 10cm de diamètre avec de grosses pattes ! Francé n’est pas trop peureuse des petites bêtes généralement, mais là ça dépasse ses limites. De l’autre côté de la chambre, elle hurle à Paul de sortir la bête de la pièce. Elle est rapide avec ses longues jambes, on la perd de vue derrière notre lit…
On la retrouve le soir mais on ne parvient pas à la faire sortir de la chambre. Paul n’a qu’une seule solution, l’éclater sur le plafond. Sprouatch, fin de l’histoire.
Cette fois, les rues sont fermées et il y a encore plus de monde. Les lanternes chinoises éclairent les rues, mais surtout la tonne de feux d’artifices qui explose. Ici, pas de périmètre de sécurité, les caisses d’explosifs sont mises sur une estrade au milieu de la rue autour de laquelle tout le monde s’affaire, puis tout le monde s’enfuit aussi vite à cause du bruit et des retombées de cendres. Le ciel est rouge et enfumé tellement il y en a. Nous, on reçoit quelques cendres sur la tête.
Chaque groupe à son dragon et le fait danser dans la rue, le fait courir, sauter. Parfois ils s’arrêtent pour faire des selfies avec les gens, parfois ils entrent dans les hôtels et restaurants chics pour demander de l’argent. Le tout sous le son de musiques, tambours et les feux d’artifices qui raisonnent. Ainsi que sous les lanternes, spots et néons en tous genre.
On voit aussi d’autres animaux volants, des chiens qui dansent, des déguisements de dieux ou déesses.
Un réel spectacle ! C’est magique !
On remarque déjà qu’il fait vraiment chaud (encore plus qu’avant) ! Ben oui, on est pile sur l’Equateur.
Le décor change, on retrouve un petit côté philippin car le pays est plus pauvre. N’oublions pas que la Malaisie est considérée comme un pays riche en Asie du Sud-Est, notamment grâce à l’entreprise pétrolière Petronas.
Les routes sont cabossées, les trottoirs cassés ou inexistants avec parfois des trous dans lesquels on pourrait tomber tout entier.
Les routes sont bondées par des masses de motos principalement. Ici on va y réfléchir à deux fois avant de louer un deux-roues, car il faut être un maitre de la route pour s’en sortir. On est impressionné de leur agilité. En plus tout le monde porte son casque ! Motos, voitures, becak (des petit pousse-pousse à vélo ou moto) tout le monde se bouscule et se dépasse en se frôlant tout juste, mais on n’a encore vu aucun accident.
Ce jour-là on décide d’aller voir le palais d’un Sultan qui se trouve sur l’autre rive. On peut prendre une petite navette en bateau mais on décide de faire le grand tour à pied pour voir du pays.
Ici les piétons ne sont pas vraiment les bienvenus, on marche donc sur des bordures accidentées le long des grandes routes jusqu’à arriver à un grand pont. Ce pont contient une bande voiture et un passage pour les piétons, sauf que ce dernier est devenu la bande pour les motos. Comment on fait alors ? Eh ben on y va ! L’un dernière l’autre, serré contre la barrière du pont, on avance en fermant les yeux sur les 300 mètres. Les gens sont toujours aussi étonnés de nous voir et nous font des coucous de leur moto, parfois ils s’arrêtent même, provoquant des embouteillages.
On fait des photos et encore des photos. Avec voile, sans voile. Avec lunettes, sans lunettes. Francé se fait caresser de toute part par les mamas. Il y a aussi une jeune fille enceinte qui lui demande de caresser son ventre pour transmettre à son bébé ses gènes caucasiens (surtout son nez). Ils ne parlent pas anglais et parlent indonésien dans tous les sens en espérant qu’on comprenne, on rigole bien. On s’en va après une dernière photo de famille en faisant des grands signes d’au revoir.
Sur le retour, encore une surprise. On passe devant un petit café d’où surgit un homme autour de la soixantaine qui nous propose de nous inviter en échange d’une discussion en anglais, car il n’a plus souvent l’occasion pratiquer la langue. Comment dire non ? On se retrouve donc à table au café du coin avec Monsieur et deux de ses copains de comptoir. On discute longuement, c’est un ancien professeur universitaire. Un thé, deux thés, des pâtisseries. On tente de dire non, mais il nous sert quand même. Après une bonne heure, on décide de prendre congé et on remercie bien notre nouvel ami.
La suite de la journée fut consacrée à la planification du voyage. On réalise que c’est nettement moins facile de se déplacer dans le Kalimantan. Les distances sont très longues et les villes pas très bien desservies. On pense aller voir les orang-outangs dans une réserve naturelle, mais pour y arriver il faut enchainer deux bus de 12 heures et on en a déjà vu en Malaisie.
On décide alors de faire un bond de puce en avion pour aller dans le Sud-Est, à Banjarmasin. De là, les autres lieux qui nous intéressent se succèdent plus facilement.
L’avion est le surlendemain, on découvre donc la ville de Pontianak un jour de plus, avec par exemple une grande église pour les chinois catholiques. Francé en profite aussi pour enfin couper un peu les cheveux de Paul qui commencent à être un peu hirsutes.
Mousti says:
Moi aussi je veux un selfie avec le geant 🙂