Remontée du fleuve vers Sibu et Kapit

Le 16 mars 2018

L’idée, en quittant Kuching, est de remonter la côte vers le nord-est avant de s’enfoncer dans les terres au niveau de la ville de Sibu en suivant l’un des fleuves de la région, le Sungai Rajang. Histoire de voir un peu Bornéo de l’intérieur !
Nous sautons donc dans un bus à destination de Sibu pour un trajet de 8 heures environ, arrivant sur place sous la pluie. Un court trajet de taxi plus tard, on rejoint un petit hôtel sympa au bord du fleuve. Notre chambre est au 4ème étage de l’immeuble et fait le coin, ce qui nous donne une chouette vue sur la statue géante d’un cygne, l’animal représentant Sibu.

Si Kuching était une ville où la population chinoise était très présente, Sibu l’est encore plus, au point que l’une des spécialités culinaires de la ville soit à base de porc ! Nous ça nous va, ça fait longtemps qu’on en a plus eu. Les bières aussi sont un peu plus présentes, étant même vendue dans les shophouses. On a prévu deux nuits à Sibu, le temps de faire un tour de la ville avant de filer vers l’amont du fleuve.
Chose qu’on remarque, les gens ici semblent moins habitués que les habitants de Kuching à voir des touristes et on est très bien accueillis. Certains nous posent quelques questions ou veulent un selfie. D’autres nous demandent de revenir à leur échoppe de nourriture. En s’essayant ainsi au plat local, on se voit offrir des oranges et des petits trucs à grignoter par des petites dames chinoises à casquette ne parlant pas anglais mais faisant de grands sourires. Sympa 🙂
 

Le genre de food-court où on mange régulièrement. Bon marché, toujours bon, typique et bonne ambiance
Parmi les curiosités de Sibu, on peut citer un des plus grands marchés de Malaisie, deux musées et un temple chinois, même si en soi, il est déjà assez agréable de se balader dans le parc le long du fleuve.

Avant de quitter Kuching et sachant qu’on y retournerait, nous avions proposé à Myra de lui rapporter quelque chose de Sibu. Elle nous avait alors demandé du « belacan », sorte de sambal (pâte de piment et crevettes) local. C’est l’occasion parfaite pour profiter de l’ambiance de l’énorme marché tout en cherchant le fameux belacan.
 

Un stand du marché
Quelques ringgits et un bloc de belacan plus tard, nous continuons notre visite de la ville en rejoignant le temple le long du fleuve. Un temple de plus, sauf que celui-ci a une pagode ! Manque de bol, l’accès aux niveaux supérieurs de la pagode sont justement fermés… Pas grave, on se promène un peu. Enfin, avant de retourner un peu au frais de notre chambre, on marche jusqu’à l’un des musées qui aurait pu plaire aux André : c’est un musée sur la médecine et sur l’ancien hôpital de Sibu, reprenant toute une série de vieux matériel d’époque, des costumes aux écarteurs lugubres en passant par les machines à rayons X. Brrrr.
 
Un temple chinois
Un temple chinois
Les énormes batons d'encens
De grands batons d'encens brulent dans le parc
La tortue est pour les Chinois le support du monde, un symbole de longévité et de sagesse
Le soir venu, on prend la direction du marché de nuit où se bouscule stands de nourriture et stands de vêtements. Tout a l’air super bon ! Plein de barbecs, des jus, de dumplings et tout et tout ! On craque pour plein de choses et une fois le ventre bien plein, on rentre pour un bon dodo car le lendemain, on part pour Kapit, une ville cernée de jungle et porte d’entrée sur le coeur de Bornéo.

Afin de se rendre à cette première ville dans la jungle, il faut emprunter l’un des « cercueils volants ». Rassurez-vous, il ne s’agit pas de vrais cercueils. Rassurez-vous encore, on ne les appelle pas comme ça en raison d’éventuels accidents récurrents. Non, on les appelle comme cela en raison de leur forme fine et allongée, comme des suppositoires.
A moins de rester sur le toit du bateau (auquel cas il faut bien s’accrocher et espérer qu’il ne pleuve pas, on ne s’y est pas risqué), la traversée de 2 à 3h est l’équivalent d’un vrai séjour à la montagne. Si vous aimez la clim, vous serez servi ! Ici, la climatisation va à fond et il est plus que nécessaire d’avoir un pull, une écharpe, voire un bonnet à portée de main pour le trajet. Un peu abusé quand on voit comme il fait chaud dehors. Finalement, le terme cercueil pourrait se justifier tellement qu’on meurt de froid.
Au bout de quelques heures sur le long fleuve boueux à croiser d’énormes cargaisons de bois, on sort donc avec les os glacés de notre embarcation sur le petit quai de Kapit.
 

Le cygne de Sibu
Les cercueils volants à Sibu
Embarcadère des cercueils volants à Kapit
Si on s’attendait à une ville isolée au milieu de la jungle, le cadre est un peu moins pittoresque même s’il ne manque pas de charme à certains endroits. Il s’agit bien d’une petite ville avec tout ce qui va avec (marché, hôpital, hôtels, pompes à essence…). Seule la rive en face rappelle le cadre moins urbanisé, quelques maisons isolées seulement émergeant au milieu de la forêt.

Qui dit petite ville dit aussi peu de choses touristiques mais ce n’est pas grave, nous ce qu’on aime, c’est se promener. On flâne au marché, sur les quais, dans la bonne petite boulangerie sur la place ou encore sur le marché du soir (à peine protégés de la pluie battante par quelques bâches et l’aide de quelques gentilles dames). Après une nuit, nous voulons visiter la seule attraction de la ville, un vieux fort de bois peint en blanc mais un jardinier nous fait un signe devant la porte fermée « Pas aujourd’hui, demain ! ». Sauf qu’on part demain, dommage. Alors à la place de visiter, on boit une bière à l’ombre d’un kiosque au bord de l’eau, comme tout le monde ici, à regarder des locaux, casque sur la tête, se relayer à bord d’un bateau monoplace qui fonce sur la rivière.

Le soir nous entendons des tambours et cris venant du temple chinois, comme une célébration. On tente d’aller voir, mais on dirait des répétitions. C’est seulement une semaine plus tard qu’on comprendra de quoi il s’agissait 😉
 

La rive de Kapit
Comme font les habitants, on se pose pour regarder les bateaux passer
Style d'indications qu'on a vu à plusieurs reprises devant les logements. Interdit aux animaux dont les poules et les tortues ainsi qu'au durian
Au départ, nous voulions rester deux nuits à Kapit avant de remonter encore le fleuve jusqu’au village de Belaga, bien plus en amont. De là, nous aurions été visiter des maisons longues des fameux Dayak. Mais voilà, on a un peu le cafard, ça arrive, et qu’on ne sait plus trop ce qu’on veut. En plus, c’est bientôt l’anniversaire de Francé et on préfèrerait être à Kuching à ce moment-là. On décide donc de faire demi-tour, de ne pas aller à Belaga mais de retourner à Sibu puis à Kuching.
Un ancien guide rencontré plus tard à Kuching nous apprendra que les plus authentiques maisons longues se visitaient justement au départ Kapit. Ce sera pour notre prochain voyage !
 
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