Qu’il est dur de quitter
Malacca après tout le temps qu’on y a passé, à profiter de son ambiance posée et de ses nombreuses curiosités. Mais il faut continuer la route et découvrir ce que la Malaisie a à offrir !
Le car jusqu’à Kuala Lumpur dure deux heures environ et bientôt, nous arrivons à la grande capitale malaise, dominée par les tours jumelles de l’entreprise nationale pétrolière Petronas.
Littéralement traduit du malais par « confluent boueux », Kuala Lumpur est situé à la confluence de deux grandes rivières largement envasées. S’il s’agissait auparavant d’un endroit sans importance, la découverte d’étain par des prospecteurs chinois a permis le développement et la croissance de la ville qui fut plus tard faite capitale de la Malaisie.
Arrivés au terminal de bus, on prend un premier « RER » vers le centre et notre auberge. En raison de travaux cependant, notre train s’arrête une station plus tôt, à KL Sentral, nous poussant à finir à pied les 3 km sous la pluie jusqu’à notre logement.
Rapidement, la traduction de Kuala Lumpur prend son sens en longeant les berges bétonnées mais envasées (et encombrées de déchets). La ville s’est d’ailleurs lancé dans un projet ambitieux « River for Life » visant à transformer les berges des rivières en promenades, tout en éradiquant la pollution de l’eau. Si le résultat est remarquable dans le cœur historique, les travaux sont omniprésents ailleurs.
Une fois nos quartiers pris à Chinatown dans le dortoir d’une grande auberge de jeunesse, on court avaler un bon nasi goreng à un petit stand de rue (on n’avait pas mangé de la journée). Un touriste nous invite à sa table pour faire un peu connaissance.
Le nasi goreng c’est un genre de salade de riz frit, un peu comme une paella (nasi veut dire riz, goreng veut dire frit et un autre mot désigne en général la garniture). On en trouve facilement en Belgique, mais ici c’est nettement meilleur et il y a plein de recettes différentes 😉
On se promène un peu sur l’allée marchande de Petaling Street et après cette longue journée mouvementée on file au lit récupérer de notre nuit de nouvel an.
Kuala Lumpur est en certains points similaire à Singapour. Si la ville est certainement moins propre et moins ordonnée, les shophouses et les temples côtoient de façon similaire les hauts buildings et les bâtiments modernes. Les nombreux chantiers témoignent d’ailleurs des investissements entrepris en vue de rattraper la cité-état.
Après une bonne nuit, on se trouve donc à se promener au milieu des shophouses (maisons typiques d’Asie avec un magasin au rez-de-chaussée et habitation au-dessus), temples et buildings de Chinatown. C’est l’occasion également d’admirer l’art urbain et les fresques locales.
Vers l’après-midi, on se dirige ensuite vers le centre historique et les magnifiques bâtiments hérités de la colonisation britannique, bâtiments dont l’architecture fut assez remarquablement inspirée du style oriental. L’édifice Sultan Abdul Samad plus particulièrement nous impressionne.
On finit la journée par un tour au petit musée relatif à la ville actuelle et ses projets. Difficile de ne pas se rendre à l’évidence : la ville a beaucoup d’ambition et est en pleine transformation. Les gratte-ciels poussent comme des petits pains, ils ont comme objectif de construire 300 buildings en 5 ans ! Et en 2020, la construction d’une tour plus haute que les célèbres Petronas Towers devrait être achevée. Ça promet !
Petite récompense à la fin du musée, le ticket d’entrée offre un bon de réduction au bar. Et hop deux kopi-O « gratuits ». (Kopi-O voulant dire café sans lait, on vous expliquera dans un prochain article)
Encore une nuit et on continue notre découverte de la capitale. A la recherche d’un peu de nature, on s’aventure cette fois dans l’éco-parc de quelques hectares, en plein cœur de la ville. Il s’agirait de la plus ancienne réserve naturelle du pays (officiellement depuis 1906). On marche, on grimpe, et on parcourt les sentiers suspendus dans la canopée de la jungle, dans l’humidité caractéristique de la végétation dense. Pas d’animaux mais une belle brochette de spécimens végétaux. C’est moins folichon mais c’est sympa aussi.
Un bon petit repas plus tard, on passe à un autre registre puisqu’on décide d’aller voir la grande mosquée nationale de Kuala Lumpur (Masjid Negara) et le musée islamique adjacent. La mosquée est immense et peut accueillir jusqu’à 15 000 fidèles ! Afin de ne pas choquer les sensibilités, nous nous voyons prêté de belles tenues mauves nous permettant de couvrir nos corps séduisants et de parcourir sans problème les longues esplanades de ce lieu datant des années 60 (l’architecture ne trompe pas !). Un gentil monsieur prend même la peine de nous donner quelques explications très intéressantes sur la religion musulmane et sur le lieu, tout en soulignant les similarités entre les religions musulmanes et chrétiennes. On en profite pour prendre quelques fascicules : « Qui est Allah ? », « Embrasser l’Islam »,… (Il faudrait qu’on les lise un jour, on ne l’a toujours pas fait…).
On finit la journée par l’immaculé et magnifique musée islamique de Kuala Lumpur, un musée riche en objets islamiques en tout genre et retraçant notamment l’histoire de la propagation de l’islam dans le coin. Le musée est superbe, très fourni, et serait l’un des plus beau du genre. Après avoir parcouru les collections et transis par la climatisation, on retourne finalement à l’auberge pour un repos bien mérité.
Le soir venu, déjà notre dernier à la capitale (3 nuits au total), il est décidé de se rendre à une célèbre rue bondée de stands de nourriture et de boissons.
La marche en valait la chandelle ! Devant nous se dresse une longue allée bordée de cuisines sur rue avec leurs grandes terrasses bondées ! Le spectacle de toute cette animation fait plaisir à voir et les plats de toutes sortes aux tables nous mettent l’eau à la bouche. Il y a du monde partout, difficile d’avancer surtout quand les tenanciers nous brandissent leurs menus sous les yeux comme dans la rue des Bouchers à Bruxelles.
Cependant, si les plats et restaurants sont nombreux, ils sont également chers et on préfère donc s’installer à un petit stand sans prétention au bout de la rue pour un petit burger qui serait la spécialité « officieuse » des malais et un nasi lemak, la spécialité « officielle » (et très pimentée pour le coup !). Nasi voulant dire riz et lemak gras, ce plat est simplement du riz cuit dans du lait de coco. Il est servi dans une feuille de bananier et est accompagné d’une sauce sambal, de cacahuètes et d’anchois séchés.
Il y a aussi plein de stands de durians, ce fameux fruit à picots célèbre pour son odeur. En effet, il parait qu’il sent très mauvais lorsqu’on l’ouvre. On voit même de temps en temps des pictogrammes « Interdit aux durians » dans les lieux publics et transports. Nous n’avons malheureusement pas encore goûté car c’est un fruit assez cher.
On se balade encore un peu et on trouve un magasin de sucreries encore ouvert. Il y a toute sortes de choses, du calamar confit en passant par l’ananas séché et aux bonbons. Et le mieux dans tout ça, c’est qu’on peut TOUT gouter !!!
Demain, c’est le départ pour Kuala Selangor, un petit village tranquille juste en dehors de la périphérie de la capitale. Mais on reviendra à Kuala Lumpur en fin du mois pour le Thaipusam, la grande fête hindoue !
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Mamoune says:
Je vois que les sandales de Fée tiennent toujours !!!
Bravo pour vos reportages, c’est top !!!
Hélène says:
Un petit cadeau discret pour juju polo? 😉