En route pour des kilomètres d’escaliers !
Parc naturel classé à l’Unesco, les montagnes granitiques de Huángshān sont indéniablement un incontournable pour tous les touristes et voyageurs passant dans ce coin de la Chine. Egalement appelé « montagnes jaunes », le site couvre de nombreux kilomètres carrés et est parcouru de myriades de chemins aménagés, ce qui permet aux assidus de passer plusieurs jours à gravir des dénivelés. Car il est possible de camper ou de loger dans des hôtels tout au sommet des montagnes ! Et oui, tout est possible en Chine. Evidemment, c’est hors de prix, donc bien trop cher pour notre portefeuille. Nous ne ferons donc qu’un seul jour de randonnée, mais de l’intensif, histoire de voir quand même quelques trucs.
Afin de préparer au mieux notre expédition « extrême », nous logerons d’abord une bonne nuit dans la ville en contrebas, dans la vallée. C’est là que nous nous reposerons ensuite le jour d’après. La veille de l’ascension, nous prenons donc la direction de cette ville avec un bus à partir de Túnxī, puis marchons jusqu’à notre auberge. Déjà, les montagnes apparaissent à l’horizon, majestueuses et dominant la ville de toute leur grandeur. Ca va pas être de la tarte ! Aujourd’hui, contentons-nous de faire un petit tour, de prendre des forces, et de faire des provisions pour demain. Pâtisseries, plats préparés instantanés, encore pâtisseries, eau, eau et eau,… Nous voilà prêts ! Au dodo à présent, réveil demain vers 6h !
Chaque côté dispose d’un téléphérique payant, permettant de rejoindre rapidement et sans effort le sommet et son réseau de sentiers. Chaque côté dispose aussi d’escaliers interminables qui joignent les deux extrémités des téléphériques, mais d’une façon qui est bien plus longue et fatigante forcément. C’est un peu comme au ski : il y a deux pistes qui relient la station aux autres pistes du domaine, en altitude.
Comme on est radins et qu’on n’est pas des mauviettes, nous allons évidemment éviter les téléphériques pour monter directement avec nos bonnes jambes. Nous allons monter par le côté est (le plus facile) et redescendre par le côté ouest (le plus long et le plus difficile). Fraîchement débarqués au côté est, nous contournons les hordes de touristes locaux qui se rassemblent près des téléphériques (des groupes de vieux principalement) et nous dirigeons vers le guichet pour acheter notre ticket pour le parc national. Ca va, il n’y a que deux personnes devant nous…mais ce sont des guides qui achètent pour tout leur groupe ! Il nous faut donc attendre un bon moment pour acheter nos deux malheureux tickets. Voilà, c’est fait. En route !
Les escaliers de l’est, ce sont 7,5 km, 900 m de dénivelé et environ 2h30 de marche. C’est parti ! Directement, on est mis dans le bain. Les marches s’enchaînent et ne s’arrêtent que parfois sur quelques mètres, avant de recommencer de plus belle. Il est environ 8h du matin et déjà, quelques groupes de courageux compagnons chinois (et de très rares occidentaux) sont aux prises avec l’interminable escalier. Heureusement, le soleil est bien présent dans le ciel et le décor est agréable, le sentier serpentant dans la forêt.
Lors de notre ascension, nous croisons un porteur, puis un autre, puis encore d’autres, tous amenant des produits de toute sorte aux hôtels et échoppes du parc. Sac de riz énormes, packs d’eau, matériaux de construction… tout y passe. Comme au Rinjani, les charges sont énormes (parfois plus de 40 kg), portées à bout de bambou et les porteurs en petites baskets s’arrêtent régulièrement pour reprendre leur souffle. On ne peut qu’être impressionné par ce qu’ils font et par ce qu’ils parviennent à hisser sur un tel dénivelé. Nous nous écartons donc au maximum lorsque nous les dépassons.
Sur ce côté de la montagne, le paysage est encore plus intéressant. Le chemin aussi est plus plaisant, passant par des crevasses, dans des tunnels et à flanc de montagne. Qui dit chemin plus plaisant dit aussi un peu plus de monde que de l’autre côté.
La marche à reculons n’est pas la seule manière de descendre pour les dames à bout de force. En effet, à intervalles réguliers sur les nombreux chemins, des chaises à porteurs sont disponibles à condition d’en payer le prix. Si certaines chaises sont occupées à bon escient par des personnes âgées ou handicapées, nous nous faisons aussi dépasser par les mêmes dames qui descendaient à reculons. Cette fois à bord de chaises à porteurs, elles sont en train de faire des selfies et de se parler l’une à l’autre par conversation téléphonique, à quelques mètres près. C’est du joli !
Huángshān a vraiment été une sortie étonnante, autant concernant le paysage que le public. A refaire, on camperait sans aucun doute sur place afin de profiter des sentiers moins peuplés. Il parait qu’ils sont encore plus époustouflants. Demain, retour à Túnxī pour une nuit avant de retourner à Shanghai !
Retour à Túnxī
A Túnxī, nous profiterons de notre après-midi de libre pour découvrir ce que nous n’avions pas eu le temps de voir auparavant, à savoir le centre touristique de la ville. Boutiques à souvenirs et magasins de nourriture logés dans d’anciennes maisons dans la vieille rue marchande ; le tour est relativement vite fait. La flânerie y est tout de même agréable et nous y passons tout notre temps jusqu’à la nuit tombée, avant de rentrer dormir. Francé se fait même prendre pour une voleuse en pensant goûter à des échantillons gratuits. Helà madame ! La nuit sera un peu triste car nous dormons dans des dortoirs séparés par genre. Bouhou…