Se perdre dans le village de Chéngkǎn

Le 7 novembre 2018

Hier, notre lieu de visite était un peu particulier car c’était un lieu de pèlerinage. Aujourd’hui, l’endroit où nous nous rendons est un peu plus classique : il s’agit d’un petit village, celui de Chéngkǎn.

Une fois de plus, le choix de Chéngkǎn a été assez pragmatique. Le village est l’un des plus accessibles à partir de Túnxī, sans être l’un des plus fréquentés. Contrairement à hier, nous sommes partis un peu plus tard de telle sorte que nous arrivons en début d’après-midi au petit village. Il ne faudra pas tarder car le dernier bus est à 16h ! Cela nous laisse 2h en tout et pour tout. C’est bon, l’alarme est mise sur le smartphone, on peut y aller.
 

Comme hier, le soleil brille bien haut dans le ciel ce qui rend la balade agréable comme il faut. Quelques dames interpellent Francé en lui montrant qu’elle ferait bien de se couvrir. Il faut cacher nos épaules ici ? Ah mais non, c’est parce que le soleil tape et pourrait bronzer sa peau blanche.
 
Il y a un peu plus de monde mais ce n’est toujours rien comparé à Wuzhen. Ici, les groupes sont plus parsemés et surtout, il est possible de se perdre dans le village, hors du sentier conseillé aux touristes et emprunté par tous. Se perdre étant le mot adapté car le village est un vrai labyrinthe ! Et ce n’est pas une coïncidence, la disposition chaotique des étroites ruelles visant à désorienter les éventuels ennemis qui se seraient attaqués à l’endroit. Le structure globale du village est aussi dessinée selon un schéma bien particulier. La rivière en forme de S qui traverse le village sépare celui-ci en Yin et Yang, tandis que l’aménagement général est orienté en fonction des 8 trigrammes du I-Ching.
 
Après une entrée par la grande porte et un début de parcours dans la partie indiquée du village, nous voilà donc à errer dans le labyrinthe de Chéngkǎn. Les maisons de part et d’autre de chaque ruelle sont un peu moins jolies et typiques que les maisons qui jalonnent le sentier touristique mais elles sont habitées et plus « réelles » dans le sens où elles ne sont pas reliftées. A gauche, à droite, à droite encore, à gauche, nous tournons où bon nous semble, là où la ruelle a l’air chouette.
 
Un moment à serpenter plus tard, le chemin s’ouvre sur l’extérieur du village, où champs et potagers foisonnent sous le soleil. Car si Chéngkǎn est bien connu pour le tourisme, il s’agit aussi d’un village agricole, activité qui se reflète bien aux abords des maisons des agriculteurs. En effet, grains, maïs et autres produits sèchent en ballots ou étalés sur des bâches devant les habitations.
 
Mais le temps passe et il serait dommage de passer à côté des sites intéressants. Zoup, fini de longer le village, il faut re-rentrer dedans ! Difficile de se situer du coup, par rapport à l’itinéraire touristique. Nous suivons donc grosso modo une direction, passons de nouveau devant de nombreuses habitations, à côté de vaches, de chiens et de canards, le long de la rivière qui traverse le village, puis nous débouchons finalement sur le parcours. Ouf ! A ce croisement, sur un petit pont en bois, des villageois discutent tranquillement et regardent les groupes de touristes passer.
 
A Chéngkǎn, les quelques sites notoires (au-delà du village en général) se résument à un temple (datant du 16-17 ème siècles et dont la construction dura 71 ans) et aux habitations de certains célèbres marchands ou certaines célèbres figures que le village a vu vivre, l’une ou l’autre habitation étant vieille de près de 600 ans.

Le temple aux boiseries complexes et raffinées et les demeures labyrinthiques converties en exposition : nous aurons finalement eu l’occasion de presque tout voir avant de prendre la direction de la sortie, alertés par l’alarme de notre téléphone. La visite n’aura pas été la plus longue mais elle aura été tranquille et agréable.
 

Bon, retour à Túnxī maintenant. Quelques bus, un peu différents de celui qui nous a amené, sont stationnés à la sortie du site. « Túnxī ? », nous demandons au chauffeur une fois l’heure fatidique arrivée. Le chauffeur rigole, nous dit non de la tête puis monte à bord, démarre son bus, et part… Ben… et le bus vers Túnxī alors ? On l’aurait raté ?

Tandis que nous commençons à nous inquiéter sérieusement de ce que l’on va faire pour rentrer, un minibus arrive devant l’entrée du parc. « Túnxī ? ». Cette fois c’est un oui de la tête. Ouf ! Gros soulagement ! Sinon, ça aurait probablement été le taxi jusque-là… (fallait encore en trouver un). Minibus, bus, et nous sommes de retour pour une dernière nuit à notre ville-base. La suite, ce sera aux célèbres montagnes du parc de Huangshan qu’elle se déroulera, l’une des merveilles de la Chine !
 

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