Georgetown, un coup de coeur

Le 14 février 2018

Fini le froid (tout relatif comparé à la Belgique) des hauteurs des Cameron Highlands, on redescend au niveau 0, la mer ! Après 6h de car, on débarque à un embarcadère pour 20 min de ferry jusqu’à la célèbre Georgetown (ou Penang), une ville dont le centre est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, et qui est l’un des points d’orgue de notre voyage en Malaisie. On y restera 4 nuits.

De même que Malacca et Singapour, Georgetown fut l’un des comptoirs de la Compagnie des Indes britanniques avant la deuxième guerre mondiale. A ce titre, l’île fût déclarée zone franche et Georgetown prospéra de façon aussi spectaculaire que ses deux voisines, jusqu’à à la guerre puis son rattachement à la Malaisie qui lui fit perdre son statut. Cet ancien statut de comptoir se traduisit également par l’immigration massive d’indiens et de chinois dont les descendants sont aujourd’hui présents partout dans la ville (Penang est d’ailleurs le seul état à avoir eu un premier ministre d’origine chinoise en Malaisie).
Aujourd’hui, grâce à son inscription au patrimoine culturel de l’Unesco en 2008, en raison de son architecture et de sa diversité culturelle, le centre-ville est devenu un haut lieu touristique.
 

Penang
Nous voici donc, arrivant vers 19h à quai de cette splendide cité. Fatigués par notre voyage, on parvient à se dégoter une petite auberge toute mignonne tenue par Paul, un indien sympathique, dans une ancienne « shophouse », située dans la « Love lane » (ou « Avenue de l’amour » pour les anglophobes). Parfait pour nous !
 
Le mix parfait du voyageur : Le célèbre suparmarket 7-eleven ouvert 24h/24 présent dans toute l'Asie (que très peu en Europe), la représentation d'un backpacker un peu perdu et la rue "Love Lane"
On est parés pour une bonne nuit mais avant ça, on aimerait souper. Et ça tombe bien car Georgetown est la capitale de la gastronomie ! Partout des petits stands de nourritures envahissent les rues le soir tandis que les petits restaurants occupent une bonne partie des shophouses de la ville, tenus par des chinois, indiens ou malais. Ajoutez à tout ça que les prix sont plus bas encore qu’ailleurs et vous êtes au paradis des amateurs de nourriture (comme nous par exemple) ! On commande dès lors un délicieux curry mee (soupe de nouilles au curry) à un stand de la rue d’à côté puis on file dormir.
 
Une vielle petite madame qui vend ses petits gateaux
Un stand de brochettes en rue. Chaque brochette a un prix et on paye à la pièce. On peut les cuire dans l'eau bouillante et prendre de la sauce
Le style de petits sands de rues où on mange régulièrement
Comme souvent durant notre voyage, notre première journée dans une ville se résume à flâner et à se promener (vous devriez être habitués maintenant qu’on le dise !). Le centre classé au patrimoine est suffisamment grand pour y passer tout notre temps et vaut bien plus la peine que le reste de la ville où les buildings sont nombreux.
 
La vie normale
La vie normale
Si Penang est si réputé, c’est avant tout pour ses mignonnes petites shophouses bien tenues qui constituent quasi l’essentiel des bâtiments ici.
 
La vie normale
Les belles maisons de Penang
Les belles maisons de Penang
Les belles maisons de Penang
Les trottoirs face aux maisons de Penang
Mais il est autre chose qui attire l’attention des visiteurs : c’est l’art urbain ! Partout dans la ville se cachent de nombreuses fresques murales et autres montages artistiques à partir du mobilier urbain. Certaines œuvres sont d’ailleurs mondialement connues, notamment grâce à l’intervention de l’artiste de street-art Ernest Zacharevic qui s’est approprié quelques flancs de maisons.
 
Enfants sur bicyclette - Fresque très connue de Ernest Zacharevic
Mais voici comment c'est en vrai... On fait la file pour poser dessus (à force ça abime la fresque...)
Un gros tiiiig pour Fée
Il faut rester attentif à tout instant et ne pas hésiter à se retourner, à investir les petites ruelles apparemment sans intérêt pour trouver un petit clin d’œil griffonné sur un coin de mur ou une fresque couvrant tout le côté d’une shophouse.
 
Une petite madame qui met de l'encens
Le street art se cache partout
Lors de notre flânerie-du-premier-jour (appelons-la comme ça) de Georgetown, nous pouvons retrouver quelques-uns de nos chers temples chinois, admirer les grandes maisons de clans chinois également (de nombreuses sociétés secrètes chinoises, gérant l’arrivée de migrants et le commerce d’opium notamment, étaient présentes dans la ville du temps de la colonisation britannique).
 
Un temple chinois
Les belles maisons de Penang
Les belles maisons de Penang
Nous avons aussi fait des allées et venues sur les jetées le long des quais, chaque jetée appartenant autrefois à un clan chinois. Se balader sur ces dernières, où peu de touristes mettent les pieds est particulièrement agréable, l’atmosphère étant restée très tranquille.
Le soir venu, on rejoint un chouette food court qu’on a repéré pendant la journée et on goûte quelques autres spécialités du coin avec un jus d’ananas et un thé tarik pour changer de notre habituel thé « o ». On a aussi testé le jus de noix de muscade, il paraît qu’il faut en boire une fois par semaine pour ne plus être la proie des moustiques. On n’a rien à perdre d’essayer, et c’est étonnamment très bon en plus !
 
Les jetées tranquilles
Fée essaye d'avoir une photo de Paul ;)
Les habitations sur les jetées
Déjà notre deuxième jour à Penang et on a droit à une « manifestation sur la voie publique » pour dire ça proprement ! Alors qu’on traverse le Little India local au petit matin, environ 1h avant midi (On a dit au petit matin ? Bon, ptet un peu plus tard), on assiste à une célébration indienne, devant l’un des temples du quartier. Un char couvert d’offrandes auquel sont attelés deux buffles stationne tandis que des fidèles se pressent tout autour. On reste un peu, on fait des photos puis on continue notre petit chemin.
 
Célébration hindoue face au temple
Célébration hindoue, des musiciens
Les vaches sacrées
Les indiens attendent de donner leurs offrandes
Le "prêtre" qui récolte les dons
Bénédiction d'un bébé
Après un bon diner, on part fait un petit tour dans un parc, auprès d’une école en ruine, dans un cimetière protestant et on atterrit finalement à l’auberge pour une micro-sieste avant LA visite de la journée ! En effet, aujourd’hui, il est décidé de visiter la merveilleuse maison de Cheong Fatt Tze. Si vous ne connaissez pas encore Cheong Fatt Tze, nous vous l’introduisons. Il s’agit d’un très riche marchand chinois qui, bien que né pauvre, monta un immense empire financier au travers de l’Asie orientale, lui valant de nombreux surnoms comme le « Rockfeller de l’Orient » ou encore le « Dernier Mandarin » vers la fin du 19ème. Pas mal hein ? Sa maison n’est pas mal non plus (ce n’est qu’une de ses maisons évidemment). Toute de bleue, la maison comporte 38 pièces en tout et est richement décorée. C’est joliiii !
 
Maison de Cheong Fatt Tze
Maison de Cheong Fatt Tze
Maison de Cheong Fatt Tze
Après la visite, on se pose pour la fin de journée avec une bonne bière fraîche à notre auberge avant… le match ! Quel match ? Celui de Liverpool pardi ! Il faut dire qu’à notre auberge réside depuis presque un mois un vieil anglais supporter à vie de Liverpool. Il n’a jamais raté aucun match de sa vie et était même présent à la catastrophe du Heysel ! Il ne ratera donc pas le match de ce soir, à minuit (à cause du décalage horaire). Paul décide de l’accompagner dans un petit bar indien tandis que Francé les laisse entre hommes. Score final : 4-3 pour Liverpool ! Il jubile l’anglais, surtout que c’était contre Manchester City, LE club à battre.
 
Des mariées dans un parc pour le salon du mariage
"La dernière voiture garée ici n'a toujours pas été retrouvée"
Cette ville est un peu trop petite pour Paul
Réveil un peu plus dur à cause de la nuit longue et changement de plan de dernière minute. Alors qu’on devait visiter le temple de Kek Lo Si puis prendre le car de nuit pour Kota Bahru, on décide finalement de prendre le car de jour, le lendemain pour mieux dormir. Mais comme on a déjà fait le check out de notre auberge et que note chambre est déjà quasi nettoyée, on n’ose pas redemander une nuit. Du coup, on va à une autre auberge, moins conviviale mais très confo.
Une fois la chambre réservée pour la nuit, c’est parti pour le grand temple de Kek Lo Si, un temple gigantesque sur les contreforts de la colline de Penang, surmontée d’une immense statue de Guanyin. Un court trajet en bus, et nous y voilà. Ça monte, ça monte, et on admire tandis que l’orage menace. Afin de soulager les problèmes de dos et l’eczéma de Francé, un don de 1 RM est fait pour poser un ruban « pour la santé du corps » sur l’arbre à vœux du temple. Elle ne peut qu’aller mieux après ça ! Enfin, on s’autorise à payer pour un mini funiculaire jusqu’à la grande statue. Pas de bol par contre, l’estrade de la grande statue est justement fermée, le funiculaire ferme derrière nous et il commence à pleuvoir… Bingo. Heureusement, un gentil monsieur nous prend en pitié, deux autres touristes et nous, et nous descend en voiture jusque l’arrêt de bus. Terima kasih ! (Merci)
 
Le grand temple Kek Lo Si vu de loin
L'entrée du temple Kek Lo Si
Un voeu pour être en bonne santé
L'immense statue (on ne se rend pas très bien compte ici)
Le temple Kek Lo Si
Le temple Kek Lo Si
Un trajet en bus, une petite soirée, et une nuit plus tard, on part de bon matin pour reprendre le ferry et aller attraper notre car. 7h de trajet pour Kota Bahru, c’est parti.
 
Petit dej dans le ferry
On a tellement aimé cette ville qu’on y repassera deux semaines plus tard pour deux nuits chez ce cher Monsieur Paul 🙂
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