Notre prochaine destination est le petit village de Loksado. Au bord d’une rivière, perdu au milieu de la forêt, ce petit havre de paix est connu pour ses nombreuses randonnées et son rafting sur un radeau en bambou.
Avant d’y arriver, nous décidons de faire une halte pour la nuit à Kandangan, la jonction. On prend un petit angkut (transport urbain) après le marché flottant très matinal de Banjarmasin. Dedans, nous rencontrons une petite madame tout sourire qui était toute heureuse de nous voir. Elle tente de communiquer avec nous, mais on ne comprend pas grand-chose, ça la fait rire. Quitte à ne pas avoir de discussion, elle demande des selfies 😉
Le angkut est sensé nous déposer au terminal des bus, mais c’est bien étonnés que nous sommes lorsqu’il s’arrête en plein milieu d’une grande route en nous disant qu’on est arrivé. De fait, sur le bord de la route attend un mini van direction Kandangan.
Les transports en communs indonésiens ont bien des horaires, mais leur politique c’est de partir s’ils estiment que le véhicule est assez plein. Vu que nous sommes que 4 pour l’instant, nous devons attendre une durée indéterminée que le van se remplisse. Pas de soucis, nous on n’a bel et bien aucun horaire 😉 On s’assied alors sur les gravats en bord de route en regardant les voitures passer. On attire encore une fois les curieux qui viennent nous demander quelques photos ou taper la discussion (pour ceux qui parlent anglais). On apprend qu’on aurait pu aller visiter une mine de diamants avec logement gratuit. Haaan waw ! Un autre monsieur est tout étonné et nous demande ce qu’on peut bien faire là. Il l’est d’autant plus lorsqu’il comprend qu’on a qu’un seul téléphone, pas de 3G et qu’on a juste nos sacs à dos. Ah oui ? On se croyait pourtant chanceux !
Après une longue attente et avoir même eu le temps d’aller diner, on démarre enfin ! Le van est plein et on meurt de chaud. Alors qu’on sue à grosses gouttes et que la brise apportée par la fenêtre ouverte est du pain béni, le monsieur devant décide de fermer la fenêtre. Toujours fermer la porte du four quand il chauffe ! Tchu ti il pense à quoi donc ?
Arrivé en fin de journée à Kandangan, on cherche notre hébergement. Mmmh pas facile, les infos du bouquin ne sont pas toujours justes ou claires. On tournicote puis Francé va demander le chemin à un petit stand de rue. Le Monsieur ne parle pas anglais alors il appelle les jeunes ! Tout heureux de pouvoir nous aider, ils nous font monter sur leurs deux mobylettes avec nos gros sacs à dos. Premier logement, complet… Deuxième, ouf il y a de la place. Teri makasih (merci) les jeuns ! Et un petit selfie pour la route.
Nous logeons dans une grande maison traditionnelle avec un grand balcon très agréable, il nous manque qu’une petite bière 😉 Les hôtes ne parlent pas un mot d’anglais, mais ils sont tout gentils. Les deux autres grands atouts sont le méga wifi et le méga buffet au petit dèj (indonésien évidemment, donc riz, poulet, poisson, piment… Bref tout ce qu’on mange au souper).
Après une bonne nuit en ayant profité du wifi pour télécharger quelques nouveaux films (ben oui, faut bien s’occuper de temps en temps), on cherche à se faire comprendre auprès de la réceptionniste. Nous devons aller à Loksado, mais nous ne voulons pas prendre de taxi. Comme indique le Lonely Planet (le guide), il y aurait des pickups qui font la navette à 800 mètres au Sud-Est du village. Très vague comme infos et pas facile d’expliquer ça avec des gestes. D’autant plus qu’aucun des hôtes ne sait lire une carte correctement. On part du coup un peu à l’aveugle vers le Sud-Est et tadaaaa, comme par magie, un petit angkut nous attend sur le bord de la route à 3 minutes de marche (pas un pickup finalement). Ici, pareil qu’à Banjarmasin, on attend qu’il se remplisse et on fait encore des photos avec le conducteur et les différents passagers. Même un scout à l’uniforme impeccable fait demi-tour en vélo pour faire une photo, figé comme un militaire.
Qu’il y fait calme, on entend uniquement le son de la rivière au pied de notre auberge, quelques chiens qui aboient, des coqs et de temps en temps une moto.
La vue de notre chambre donne sur la grande rivière et on a un grand balcon/terrasse avec un hamac pour profiter de l’environnement paisible.
On ne fit pas grand-chose le premier jour, juste un tour du village tout mignon. On passe des ponts en bois et bambou, on se fait saluer par les petits enfants qui jouent dans les rues et on profite de l’atmosphère campagnarde. Dans le village il y a une mosquée et une église.
Le soir, on toque à notre chambre, c’est la gérante de l’auberge. Elle ne parle pas anglais, mais Francé comprend qu’elle a fait à manger. Waw quelle belle surprise ! Il faut savoir que nous nous étions résignés à ne pas souper car tout était fermé dans le village. Francé la suit et tombe nez à nez avec un guide… Ben zut, son ventre affamé a dû lui jouer un tour… Elle décline gentiment les services que le guide lui propose.
Le ventre vide, on se fait bercer par le son de la rivière (il est tellement fort qu’on pense qu’il pleut) et le matin on se fait réveiller par le chant des coqs.
Après un bon petit déjeuner, on se donne comme objectif de balade les Air Panas (sources chaudes) à 7 km. On démarre sous un soleil de plomb et on avance sur les routes sinueuses de montagnes. La vue est splendide.
On croise sur la route des transporteurs de bambous. Les perches font 10 mètres de long et sont attachées en équilibre de part et d’autre d’une simple moto. Nous on manque de se faire embrocher et eux, s’ils touchent quelque chose, ils risquent de partir en vrille. Un danger publique ! Mais ici c’est normal 😉
La propriété est grande et tout autour il y a des maisonnettes avec des tourelles qui font un peu disneyland. Tout à l’air vide, il y a tout ce qu’il faut comme installations mais elles sont défraichies. On se demande si cet endroit est parfois complet. A notre arrivée il y avait juste une seule petite famille dans tout l’espace, mais quelques autres personnes sont arrivées en cours de routes, dont des petites vielles qui font leur lessive et un groupe d’hommes qui font un photo shooting (ça doit être des élus pour les élections ou quelque chose du genre).
On est dans la piscine (Francé habillée, comme doivent faire les femmes ici), et tout le monde se poste autour et nous regarde. C’est un peu bizarre. Au finale la glace se brise après quelques selfies.
Au retour on se fait avoir par la pluie. Ça drache et on doit encore faire 6km ! En plus Francé a oublié son KW… Bon ben il faut bien qu’on avance de toute manière. Francé met le KW de Paul pour protéger le sac à dos, enlève ses slaches qui glissent, Paul affronte la pluie de face et on y va ! On croise encore les transporteurs de bambous qui n’ont pas peur de la route glissante.
Enfin arrivé, Paul trempé jusqu’aux os, on va chercher un peu de réconfort à l’épicerie juste en face de notre logement. Paul teste notamment la Bintang 0%, il y a des catholiques mais toujours pas de vraie bière.
Les gens sont tout heureux de nous accueillir et nous servent les meilleurs plats qu’on ait jamais eu depuis longtemps ! C’est tout simple, en bonne quantité, pas cher et tellement bon ! Particulièrement le poulet rôti qu’a choisi Paul.
Deuxième jour complet, direction la cascade. On traverse des petits villages Dayak. On y croise des poules, des chiens et même des cochons ! De plus, les femmes ne portent pas le voile. Ça montre bien que la religion musulmane n’est plus présente dans ce coin ci.
Les garçons autour de 10 ans roulent déjà en moto et nous dépassent à toute vitesse.
On arrive à la cascade derrière un petit village et on y fait nos petites brasses. Des groupes de jeunes arrivent au fur et à mesure et veulent encore faire des photos. On est trop bien sur notre petit rocher, on ne veut pas bouger… Du coup ils traversent le bassin, smartphone en main, en tentant de garder le bras tendu en l’air dans les zones où ils n’ont pas pied. Ils sont sympas, on discute un peu. Ouff aucun gsm n’est tombé à la flotte (même si secrètement on aurait un peu aimé que ça arrive 😉 ). Notre baignade au pied de la cascade est aussi l’occasion de faire une lessive dans la rivière avec le savon de Marseille.
Le retour se passe également sous la drache, avec nos deux KW cette fois, mais tous les deux pieds nu (les slaches de Paul ayant rendu l’âme sur le trajet).
On quitte déjà Loksado le lendemain très tôt matin avec le angkut qui nous ramène vers Kandangan. Prochaine aventure, la longue traversée vers Balikpapan !