Le quotidien chez les filipinos

Le 20 décembre 2017

Après presque deux mois aux Philippines, on commence à avoir nos petites habitudes et à comprendre aussi celles des filipinos, parfois étonnantes. En voici quelques-unes, en sachant bien qu’on pourra en retrouver certaines dans les prochains pays de notre itinéraire.
 

Les langues

La langue la plus parlée est le tagalog qui a des sonorités faisant penser à l’espagnol. Mais le pays est tellement grand, avec tellement d’îles qu’on y parle de nombreuses autres langues officielles.
De plus, quasi tout le monde parle couramment anglais. Super facile en tant que voyageur ! Et vu le nombre de langues parlées, toutes les indications sont en anglais aussi afin que tout le monde comprenne. On devrait en prendre exemple…
Dans leur langue native, certains mots basiques sont restés en anglais (hello, sorry, thank you, les chiffres …)

Nous n’avons pas appris beaucoup de mots vu qu’on change régulièrement d’île et donc de langages, mais le peu qu’on connait fait sourire les gens 🙂
Merci : Salamat (po) / Délicieux : Masarap (en tagalog) ou Lami (en cebuano) / Kumusta : Comment vas-tu ? / Mabuti : Je vais bien
Le petit mot « po » donne la forme polie à la phrase ou insiste sur le mot, du coup ils nous diront en anglais « Sorry po » ou « You’re welcome po »
 

Les plats filipinos

La nourriture

Le régime philippin n’est pas des plus sain. Oui, ils mangent beaucoup de riz, mais il sera toujours accompagné d’une bonne dose de gras et de sucre. C’est ça qu’on veut !
Ici c’est un duo riz + viande/couenne du petit dej au souper. De plus, ils mangent très souvent un 5e repas qui n’est autre que des brochettes de viandes ou saucisses cuites au BBQ dans la rue.

Être végétarien est quasi une honte ! (Un filipino que nous avons connu durant notre trek dans les rizières, nous a raconté que ses parents étaient plus choqués après qu’il ait annoncé qu’il était végétarien qu’après son coming out)

Quand on a soif, c’est du soda ! Pepsi, Sprite, Fanta (appelé Royal ici)… ou une bière (on retiendra la Red Horse, extra forte comme ils disent avec ses 6,9% 😉 )
Dernière bonne découverte alimentaire, le ube, un tubercule bien mauve utilisé dans les desserts et biscuits.

Il y a évidemment beaucoup de fruits, mais étonnements chers, comparés à d’autres produits. Ici on mange des bananes, des mangues, de la noix de coco, des oranges, des ananas, des papayes, des pastèques… Les pommes sont importées de Chine.
 

Une boulangerie

Notre petit dèj

Comme expliqué ci-dessus, les philippins mangent un plat complet le matin aussi. On en a parfois un peu marre… Du coup on s’est trouvé une petite alternative trèèèès bon marché.
Partout il y a des petites boulangeries avec des genres de croissants et pains fourrés aux goûts pas très prononcés et parfois indescriptibles (farces à base de riz, de coco, de ube ou autres). Il semblerait que c’est principalement pour les enfants, car on voit très peu de gens en acheter. Mais nous ça nous convient 🙂 On se fait un petit dej à maximum 5 pesos la pâtisserie càd 0,08€ oui oui !
 

Une canteen typique

Les canteens

Les canteens ou eatery sont des genres de mini restaurants locaux. Généralement c’est un petit comptoir donnant sur la rue avec quelques casseroles. A côté on y trouve 4-5 tables avec des chaises en plastiques.

Dans ces casseroles on y trouve les plats du jour. Uniquement de la nourriture filipino, donc des morceaux de viande, des morceaux de gras, des plats mijotés, des tripes, des soupes de viande ou poisson, des œufs et un ou deux plats de légumes (mais toujours avec au moins un peu de viande).
En tagalog on appelle aussi ces enseignes des « turo-turo », ce qui veut dire « pointer-pointer ». En effet, on choisit son plat tout simplement en montrant la casserole du doigt et on prend une ou deux portions de riz avec.

Ces plats sont en petites quantités, ça tient dans une sous-tasse. Le riz, lui, est dans une assiette normale.
Aux philippines, on ne mange pas avec des baguettes, c’est fourchette cuillère, mais jamais de couteau ! On coupe donc tout avec la cuillère, même si ce n’est pas toujours facile.

Dans ces canteens on y mange pour quasi rien, 10 pesos la portion de riz et de 30 à 50 le plat choisi. Ça revient donc à plus ou moins 1,70€ pour deux 🙂 (Record eu récemment : 1€ !)
En ayant pris cette habitude, on trouve que tout est cher quand on va dans des lieux touristiques 😉

On peut aussi commander à emporter, les philippins le font très souvent et pour nous c’est pratique si on fait une petite excursion. Ils vont tout simplement verser le riz, les plats ainsi que les boissons dans petits sachets en plastiques, haha. Faut faire gaffe quand il y a de la sauce !

Ce sont des endroits toujours très conviviaux où on peut taper la discussion avec les locaux.
Par contre on n’a pas encore compris leurs heures d’ouvertures, on dirait que c’est chacun à sa guise. Ca peut être de 7h à 22h comme de 10h à 17h.

Ce qu’on aime commander :

  • L’adobo, plat national, souvent au porc ou poulet, c’est une façon de cuisiner l’aliment en petit morceau avec une sauce au vinaigre, ail et d’autres choses…
  • Le pinakbet : une genre de ratatouille souvent à base de potiron, aubergines, haricots et autres.
  • Le pancit : nouilles sautées avec légumes et viande
  • Les aubergines : différentes de chez nous, elles sont toutes fines et très bonnes avec un autre goût.
  • Le batchoy : une soupe de nouille avec des légumes, un œuf et quelques morceaux de viande.
  • Du lechon : porc ou poulet cuit à la broche.
  • Et simplement les plats à base de viandes où on arrive à distinguer les aliments, car on est souvent tombé sur des préparations avec des morceaux de foie ou des tripes qui avaient l’air bonnes pourtant de loin.

 

Une commande à la canteen, du pancit, des algues (pour tester) et un adobo d'aubergines

Les fast-foods

Il y en a partout ! De tous genre ! Les filipinos adorent aller manger dans les grandes chaines de restaurations rapides. On y trouve les classiques internationaux comme MacDo, KFC, Pizza Hut, Burger King, Dunkin Donuts… Et puis il y a aussi les fasfood locaux comme le Jollibee (genre MacDo qui fait aussi du poulet frit typique philippin et qui est littéralement partout), le Greenwich (pizza), le Inasal (recette filipino de poulet rôti à la citronnelle), Chowking (cuisine chinoise), …
Toutes ses enseignes sont en fait bien chères pour un philippin moyen.
Mais ici on se montre ! Il faut aller au fast-food ! Ils sont toujours bondés du petit-dej au soir.
Il parait que dans certaines familles aisées, les nounous vont au Jollibee chercher un menu à emporter pour l’amener sur le temps de midi aux enfants à l’école.
Nous on les teste un par un, ça fait partie de la culture 😉
 

Un mall

Les centres commerciaux

On est en plein dans le pays des « malls ». Des énormes centres commerciaux pouvant parfois atteindre 4-5 étages sur 1km de long ! Certains sont même appelés SM, « Super Mall ».
Ils regroupent une multitude de boutiques de marques et enseignes bien connues, mais surtout toutes les grandes chaines de restauration.
Il peut y avoir un grand nombre de malls de ce genre dans une même ville et parfois plusieurs dans une rue.

La question qu’on se pose c’est, comment peuvent-il avoir besoin d’une telle quantité d’enseignes alors que la majorité de la population n’aurait pas les moyens de s’offrir ce genre de choses. Malgré tout, ces centres sont quand même relativement fréquentés. Il ne faut pas oublier que même si beaucoup de philippins sont pauvres, beaucoup sont aisés également, la population étant très importante.

Nous on y passe généralement pour profiter de la climatisation 🙂 et chaque fois être un peu plus étonnés de la folie filipino.
 

Les terraces d'un centre commercial à Cebu

Les courses

Les filipinos vont faire leurs courses de produits frais au marché du quartier et achètent le reste dans des sari-sari. Ce sont des mini boutiques avec un comptoir donnant sur la rue qui vendent le strict minimum de la vie de tous les jours.
On y passe généralement pour un chips ou une boisson.

Dans les malls, il y a toujours un supermarché. Considérés pour la population aisée car c’est un peu plus cher que les sari-sari, mais au moins il y a tout. Nous on y achète les bières locales qu’on n’a pas encore testé, du papier toilette, shampoing, pain de mie et confiture pour le pti dej et parfois une crasse filipino pour goûter.

Parfois on peut trouver un autre type de supermarché de qualité un peu plus basse où on y vend TOUT ! Du papier toilette au casque de chantier ! C’est souvent un peu le bordel pour trouver ce qu’on cherche, mais c’est amusant. Francé les appelle les supermarchés en plastique, car tout n’est que de qualité « chinoise » et on y vend énormément de choses en plastique roses, bleues, vertes (accumulations de poubelles, boites de toutes tailles, bassines etc).
 

Deux sari-sari
Les rayons de plastiques
Un sari-sari

Les déchets

Ici les gens jettent leurs crasses par la fenêtre du bus sans se gêner. On croise régulièrement des gros tas de poubelles en pleine rue. On a même vu quelqu’un vider ses poubelles directement dans la rivière.

Par contre, dans les lieux publics on voit souvent des indications telles que « Ne laissez pas vos déchets », mais il n’y a aucune poubelle aux alentours pour les jeter…

Parfois on voit des poubelles devant des magasins ou restaurants avec un petit mot dessus disant « Poubelle pour les clients seulement ». Donc pour pouvoir jeter son papier, on doit être consommateur.

A côté de ça, beaucoup de philippins passent très régulièrement le balais soit sur leur propriété, soit même dans des endroits publics. Des crasses oui, mais pas chez soi ou dans les endroits qu’on fréquente !
 

La sécurité

Ici on a droit aux contrôles de sécurités en tous genres.

Tout d’abord, chaque établissent a son propre policier. Que ce soit un fast-food ou un hôtel, il y aura toujours quelqu’un de la sécurité à l’entrée.
Parfois ils s’occupent du service en même temps, ils peuvent être portier comme homme de ménage.
Souvent ils ne servent pas à grand-chose, on a vu des hommes de la sécurité devant des hôtels sur des plages… Faire la sieste à l’ombre est leur plus grande activité.
De plus, ils sont armés jusqu’aux dents avec un gros fusil bien lourd à la main.

Dans les grands établissements comme les malls, on doit même passer un portique où c’est ouverture des sacs et fouille au corps. En tant que blancs, on passe tout sans se faire interpeller. Il nous est déjà arrivé que les hommes/femmes de la sécurité s’écartent en nous voyant (leur cible étant des terroristes philippins, on n’y ressemble pas trop).

Et enfin, pour prendre un ferry de 2h, on passe des contrôles comme dans un aéroport, les contrôles étant un peu aléatoires. Parfois on peut entrer avec de l’alcool mais pas de couteaux, parfois on ne peut entrer avec aucun des deux (adieu les bières qu’on voulait emporter pour tuer le temps durant nos 30h de ferry…), parfois tout est interdit mais on passe avec tout sans un regard…
 

Le sens de la musique

Les filipinos adorent la musique, même un peu trop.
Tout d’abord il y a les karaokés, sport national. Chaque petit bar a sa télé pour faire chanter ses clients (étonnement, ce sont en grande majorité des hommes). A toute heure du jour et de la nuit on entend des chants romantiques ou des reprises des années 90. Et attention, on ne peut pas rire ! Cette activité est prise très au sérieux, même si la personne chante faux (ce qui est souvent le cas), on ne peut pas rigoler. Beaucoup de personnes espèrent être filmées afin de faire le buzz sur Internet, la plupart des artistes locaux ayant connu la renommée comme ça.
En tout cas, ce n’est pas encore arrivé jusqu’à chez nous…

Leurs goûts musicaux sont assez différents des nôtres. S’ils écoutent un artiste local, ce sera de la romance, des voix langoureuses. S’ils écoutent quelque chose de plus international, ce sera rarement quelque chose de très récent (à part Despacito qui parvient à nos oreilles chaque jour).

Mais alors le plus éprouvant, c’est lorsqu’ils passent en mode « électro ». Ici on y va à fond et sans gêne. On prend des enceintes de qualité relative, on les met au maximum et on fait passer des chansons électroniques épileptiques que vous entendrez même du fin fond de votre lit comme si vous étiez à un concert.
On trouvera ces musiques dans des soirées organisées par le village dans lesquelles presque personne ne dansera.
Ce qui est étonnant aussi, c’est de les avoir dans les supermarchés ! On fait ses petites courses au son de Tomorrowland, on sent les basses dans notre corps. Etonnant que les bocaux en verre n’aient pas encore explosés.
 

Les salutations

Chose très sympathique ici, les gens nous disent tout temps bonjour.
Hello, Hi, Good-morning, Good-afternoon, Good-evening à tout bout de champ 🙂 Et toujours avec un grand sourire.
On peut aussi avoir un “What’s your name ?” ou « Where are you from ? ».
 

Un chien chien

Les chiens

Au grand bonheur de Francé, il y a des chiens partout ! Parfois même des petits chiots.
La grande majorité sont des batards errants qui ronflent à l’ombre.
Ici, comme dans la plupart des pays d’Asie, les chiens ne sont pas considérés comme chez nous. Ils ont quelque part dans le village un maître, mais il n’y aura ni complicité ni affection. Le chien est plus l’animal qui mangera les restes.

Parfois on voit un chien de race, celui-là aura toujours un collier et sera tenu en laisse.

Nous sommes allés dans une région où ils mangent du chien (on voulait tester mais on n’a jamais trouvé). Ces chiens destinés à être mis à la poêle sont aussi des chiens errants à qui on donne tous les restes de riz pour qu’ils grossissent.
 

L’homosexualité

Ici c’est sans tabou et sans discrimination ! Entièrement assumés, nettement plus que chez nous. Ici la gays sont d’un style très féminin, parfois on a même du mal à distinguer le genre de la personne.
Les plus classiques auront juste comme coiffure un petit palmier sur la tête.
Paul a même droit à quelques interpellations de temps en temps 😉
 

Les regards

Ici c’est sans scrupule, on vous regarde ! Il arrive régulièrement qu’on se retrouve dans un lieu moins/pas touristique où les gens se retournent pour nous déshabiller du regard.
Ils fixent droit dans les yeux et ne vous lâchent pas jusqu’à ce qu’ils vous perdent de vue. On essaye parfois de faire une « bataille de regard », mais ils gagnent haut la main.
Sur la petite île de Cuyo, des enfants se sont même mis à 1m devant nous pour nous fixer sans rien dire pendant quelques minutes, assez déroutant.

Mais dans ces situations, il suffit souvent de faire un grand sourire ou un bonjour pour qu’ils vous retournent la pareille et rigolent 🙂 N’oublions pas que Les Philippines, c’est le pays du sourire ! Ca on peut vous l’assurer 😀
 

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