Au sommet des escalier de Huángshān

Le 7 novembre 2018

En route pour des kilomètres d’escaliers !

Parc naturel classé à l’Unesco, les montagnes granitiques de Huángshān sont indéniablement un incontournable pour tous les touristes et voyageurs passant dans ce coin de la Chine. Egalement appelé « montagnes jaunes », le site couvre de nombreux kilomètres carrés et est parcouru de myriades de chemins aménagés, ce qui permet aux assidus de passer plusieurs jours à gravir des dénivelés. Car il est possible de camper ou de loger dans des hôtels tout au sommet des montagnes ! Et oui, tout est possible en Chine. Evidemment, c’est hors de prix, donc bien trop cher pour notre portefeuille. Nous ne ferons donc qu’un seul jour de randonnée, mais de l’intensif, histoire de voir quand même quelques trucs.

Afin de préparer au mieux notre expédition « extrême », nous logerons d’abord une bonne nuit dans la ville en contrebas, dans la vallée. C’est là que nous nous reposerons ensuite le jour d’après. La veille de l’ascension, nous prenons donc la direction de cette ville avec un bus à partir de Túnxī, puis marchons jusqu’à notre auberge. Déjà, les montagnes apparaissent à l’horizon, majestueuses et dominant la ville de toute leur grandeur. Ca va pas être de la tarte ! Aujourd’hui, contentons-nous de faire un petit tour, de prendre des forces, et de faire des provisions pour demain. Pâtisseries, plats préparés instantanés, encore pâtisseries, eau, eau et eau,… Nous voilà prêts ! Au dodo à présent, réveil demain vers 6h !
 

Notre objectif de demain !
Beuheu, pourquoi se faire du mal ? Pourquoi se lever tôt de soi-même pour faire de l’effort ? On se demande bien. Allé, courage ! Le soleil peine aussi à se lever tandis que nous sortons de notre logement, direction les navettes qui rejoignent le pied de la montagne. Il doit être 6h30 et déjà, des groupes entiers de chinois, jeunes et vieux, tous mega équipés et avec des batons de marche pour la plupart, attendent pour entrer dans les bus, guidés par les hauts-parleurs de leur guide. Et ben, ça commence ! Le ticket en poche, un bus arrive bientôt pour nous prendre. Ca ne traîne pas, c’est une machine bien huilée, les bus s’enchaînent.
 
Les groupes de chinois.
Concrètement, à Huángshān, les sentiers sont partout au sommet des montagnes, les reliant les unes aux autres. Seulement, il faut déjà y arriver au sommet de ces montagnes. Et pour y parvenir à partir de la base, les options sont limitées. Il existe deux accès : le côté ouest et le côté est.
Chaque côté dispose d’un téléphérique payant, permettant de rejoindre rapidement et sans effort le sommet et son réseau de sentiers. Chaque côté dispose aussi d’escaliers interminables qui joignent les deux extrémités des téléphériques, mais d’une façon qui est bien plus longue et fatigante forcément. C’est un peu comme au ski : il y a deux pistes qui relient la station aux autres pistes du domaine, en altitude.

Comme on est radins et qu’on n’est pas des mauviettes, nous allons évidemment éviter les téléphériques pour monter directement avec nos bonnes jambes. Nous allons monter par le côté est (le plus facile) et redescendre par le côté ouest (le plus long et le plus difficile). Fraîchement débarqués au côté est, nous contournons les hordes de touristes locaux qui se rassemblent près des téléphériques (des groupes de vieux principalement) et nous dirigeons vers le guichet pour acheter notre ticket pour le parc national. Ca va, il n’y a que deux personnes devant nous…mais ce sont des guides qui achètent pour tout leur groupe ! Il nous faut donc attendre un bon moment pour acheter nos deux malheureux tickets. Voilà, c’est fait. En route !

Les escaliers de l’est, ce sont 7,5 km, 900 m de dénivelé et environ 2h30 de marche. C’est parti ! Directement, on est mis dans le bain. Les marches s’enchaînent et ne s’arrêtent que parfois sur quelques mètres, avant de recommencer de plus belle. Il est environ 8h du matin et déjà, quelques groupes de courageux compagnons chinois (et de très rares occidentaux) sont aux prises avec l’interminable escalier. Heureusement, le soleil est bien présent dans le ciel et le décor est agréable, le sentier serpentant dans la forêt.

Lors de notre ascension, nous croisons un porteur, puis un autre, puis encore d’autres, tous amenant des produits de toute sorte aux hôtels et échoppes du parc. Sac de riz énormes, packs d’eau, matériaux de construction… tout y passe. Comme au Rinjani, les charges sont énormes (parfois plus de 40 kg), portées à bout de bambou et les porteurs en petites baskets s’arrêtent régulièrement pour reprendre leur souffle. On ne peut qu’être impressionné par ce qu’ils font et par ce qu’ils parviennent à hisser sur un tel dénivelé. Nous nous écartons donc au maximum lorsque nous les dépassons.
 

Un porteur courageux
Tandis que nous gagnons progressivement en altitude, les montagnes se font de plus en plus grandes et proches. Même si nous sommes sur le côté le plus facile, il faut s’arrêter régulièrement pour reprendre son souffle et s’éponger un peu.
 
Enfin, 2h30 après le début de l’ascension, nous parvenons au premier sommet. Ouf ! Ça mérite une bonne pause au soleil, sur un bord avec une belle vue, avant de reprendre la route.
 
Sommet atteint ! On a chaud !
Qui dit sommet dit aussi retour des groupes de chinois, arrivés via le téléphérique. Et c’est la foule ! Il y a tellement de gens que l’on se croirait un jour de solde chez Primark ! Tout le monde se bouscule, se presse le long des chemins, tout en prenant des selfies. Un groupe où tout le monde a une casquette orange, un autre où tout le monde a un t-shirt Adidas,… Ca n’arrête pas.
 
C'est pas ici qu'on vient chercher le calme de la nature
C'est pas ici qu'on vient chercher le calme de la nature
Paul au sommet !
Puisque nous ne sommes là que pour la journée, nous n’aurons malheureusement pas l’occasion de parcourir les sentiers qui rayonnent entre les sommets des montagnes. Dommage car ils seraient parmi les plus intéressants. Ce que nous allons faire, c’est traverser les sommets jusqu’au côté ouest de la montagne, d’où nous redescendrons.
 
Sur le chemin vers le début de la descente, quelques points de vue sont délimités où des masses de locaux prennent déjà des photos. Tant bien que mal, nous rejoignons chacun d’eux pour prendre aussi quelques clichés. Depuis certains, la vue est vraiment époustouflante, tous les pics de granit émergeants parmi la forêt dense. Avec le soleil en plus s’il vous plaît, rappelons-le.
 
C’est face à cette vue, dans un coin isolé, que nous nous arrêtons pour un pic-nic bien mérité. L’occasion de découvrir d’autres plats instantanés chinois que les nouilles instants ! Un repas à construire soi-même. On ajoute les petits ingrédients lyophilisés, on dépose une pochette de granulés chimiques sous le plat, puis on verse l’eau du sachet sur la pochette, prévue également. Et paf ! La réaction commence, ébouillantant l’eau et cuisant notre petit plat. Pas mal hein ! Ya plus qu’à attendre puis à table ! C’est ça aussi la Chine.
 
La magie chinoise
Comme une vraie !
Notre repas dans le bidou et les sommets montagneux derrière nous, il va être temps de redescendre. Le côté ouest est long de 15 km, soit le double du côté est, mais vu qu’on est en descente, ça devrait aller relativement vite, 3 à 4h tout au plus ! Et il faudra être en bas à temps car les bus cessent de circuler après 18h30. En avant alors.

Sur ce côté de la montagne, le paysage est encore plus intéressant. Le chemin aussi est plus plaisant, passant par des crevasses, dans des tunnels et à flanc de montagne. Qui dit chemin plus plaisant dit aussi un peu plus de monde que de l’autre côté.
 

Pour arriver en bas de la montagne, il est possible de faire un détour par l’un des pics montagneux. Ca nous tente bien, jusqu’à arriver au pied du monstre : un escalier raide et interminable est l’unique accès au pic. Gloups ! Aurons-nous seulement le temps de passer par là puis d’être à temps pour le bus ? Chaud chaud quand même… Tant pis pour le pic, redescendons simplement à notre aise.
 
Le pic qui nous fait changer d'avis
Avec toutes les marches déjà derrière nous, on sent bien les cuisses ! Nous ne sommes pas les seuls d’ailleurs il semblerait. Quelques madames chinoises semblent aussi avoir du mal, bien plus que nous, même. Elles rigolent, se tiennent les jambes à chaque marche et se raccrochent à la rampe. Elles finissent même par adopter une technique particulière : elles se retournent pour être face aux marches et descendent à reculons. Et comme tenir la rampe ne suffit pas, elles se mettent à quatre pattes en plus. Donc à reculons et à quatre pattes. Le spectacle est assez marrant mais du coup, tout le monde est bloqué sur le chemin car elles ont décidé de descendre de front de cette manière. C’est un peu surréaliste ! Au bout d’un moment, elles s’écartent tout de même, heureusement.

La marche à reculons n’est pas la seule manière de descendre pour les dames à bout de force. En effet, à intervalles réguliers sur les nombreux chemins, des chaises à porteurs sont disponibles à condition d’en payer le prix. Si certaines chaises sont occupées à bon escient par des personnes âgées ou handicapées, nous nous faisons aussi dépasser par les mêmes dames qui descendaient à reculons. Cette fois à bord de chaises à porteurs, elles sont en train de faire des selfies et de se parler l’une à l’autre par conversation téléphonique, à quelques mètres près. C’est du joli !
 

Les porteurs de madame
L’après-midi touchant à sa fin, notre balade s’achève finalement lorsque nous atteignons le complexe de temples situé au bas du téléphérique du côté ouest. Ouf, nos jambes sont en feu ! Il ne nous reste plus qu’à reprendre le bus et se prendre un bon souper, avant de sombrer dans un profond sommeil. On l’a bien mérité !

Huángshān a vraiment été une sortie étonnante, autant concernant le paysage que le public. A refaire, on camperait sans aucun doute sur place afin de profiter des sentiers moins peuplés. Il parait qu’ils sont encore plus époustouflants. Demain, retour à Túnxī pour une nuit avant de retourner à Shanghai !
 

Retour à Túnxī

A Túnxī, nous profiterons de notre après-midi de libre pour découvrir ce que nous n’avions pas eu le temps de voir auparavant, à savoir le centre touristique de la ville. Boutiques à souvenirs et magasins de nourriture logés dans d’anciennes maisons dans la vieille rue marchande ; le tour est relativement vite fait. La flânerie y est tout de même agréable et nous y passons tout notre temps jusqu’à la nuit tombée, avant de rentrer dormir. Francé se fait même prendre pour une voleuse en pensant goûter à des échantillons gratuits. Helà madame ! La nuit sera un peu triste car nous dormons dans des dortoirs séparés par genre. Bouhou…
 

Bye les provinces de Zhejiang et Anhui, place maintenant pour de bon aux métropoles de Shanghai puis de Pékin.
 
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