La paisible colline de Qíyún Shān

Le 7 novembre 2018

La province d’Anhui doit son attrait à deux choses principalement. Tout d’abord, ses fameuses « montagnes jaunes », ou Huangshan. L’une des attractions de Chine les plus prisées, où des pics de granit s’élèvent par centaines, révélant un paysage époustouflant. Il s’agit d’ailleurs d’un site classé à l’Unesco, que nous irons visiter juste avant notre retour vers Shanghai. Pour l’instant, nous allons plutôt nous concentrer sur le deuxième attrait de Anhui ; les villages scéniques de la région de Túnxī, là où nous nous rendons.

Túnxī, également appelée Huangshan après les montagnes touristiques de la région, est la ville de base d’où préparer n’importe quelle expédition dans le coin. C’est donc sans surprise que nous y faisons notre première étape. Bus de 4h avant de prendre un bus de ville dont nous avons déchiffré tant bien que mal les caractères, et nous y sommes. Notre auberge toute mignonne sera notre point de départ pour nos excursions. Chaque matin, c’est le même plan ; petit bus jusqu’au terminal puis nouveau bus jusqu’à notre destination du jour avant de refaire l’inverse. Enfin, chaque matin, c’est un grand mot car nous ferons ça pendant deux jours. Ce soir, c’est préparation du lendemain et soupe de dumplings à la cantine du coin !

Excursion numéro un, c’est la colline de Qíyún Shān, connue pour être l’une des quatre montagnes vénérées par les taoistes. Difficile de choisir entre tous les villages et sites à aller voir dans la région. Qíyún Shān est rapide d’accès et a l’air un peu moins fréquenté que d’autres endroits d’où notre choix. Un bus, deux bus et nous voilà, seuls, au bord de la route. C’est le bon moment pour visiter le coin, car nous devons traverser des établissements touristiques en cours de construction au pied de la colline, ce qui promet un futur beaucoup moins tranquille.
 

Il existe un téléphérique pour monter au sommet mais ça c’est triché ! Et puis, ce qui est chouette, c’est de faire la balade jusqu’au sommet. Surtout ici, car les escaliers étant le chemin emprunté par les pèlerins depuis toujours, ils sont parcourus de pas moins de 13 pavillons sur leur long, chaque pavillon permettant de reprendre quelques forces et ayant une signification particulière.
 
Il n'y a pas un chat, il fait tout calme.
Nous traversons donc la rivière jusqu’au petit village au pied de la colline, prêts à gravir l’escalier. Déjà ici, nous sommes frappés par l’absence de touristes locaux (et même de touristes tout court), le village étant silencieux et à peine traversé par quelques habitants. Des vêtements sèchent là, un gigot sèche ici et les maisons blanches font face l’une à l’autre, bercées par le soleil du matin. Ils doivent être bien les gens ici ! Au bout du village, le petit sentier de béton tourne face à la pente et se transforme alors en un escalier interminable. Accrochez-vous, c’est parti !
 
Ambiance de village
Marche après marche, nous gagnons du terrain sur la colline. Des potagers établis en terrasses bordent en nombre les escaliers tandis que quelques patelins parsemés de poulets apparaissent ci et là. A intervalles réguliers, des pavillons plus ou moins grands interrompent les marches, offrant des bancs et de l’ombre pour se reposer quelques minutes avant d’enchaîner.
 
Des escaliers sans fin
Des escaliers sans fin
On croise aussi pour le plus grand plaisir de Francé des colonnes de fourmis, suivant les escaliers sur des dizaines de mètres afin de ramener sans doute des vivres à la fourmilière. Plus solitaires, des fourmis-guêpes-abeilles-en-tout-cas-insectes géantes côtoient leurs cousines de petite taille. Elles sont vraiment énormes et essayent de se glisser dans le t-shirt de Paul. « Aaaah nan ! »
 
13 pagodes se succèdent dans le long des escaliers
La mega abeille-fourmi qui s'est posée sur Paul (voyez sa taille par rapport aux petites fourmis à côté)
11… 12… et enfin 13e pavillon ! Au-delà de ce dernier, nous parvenons enfin au sommet. Pas trop tôt ! Après seulement 2h de marche, on est à bout de souffle et on transpire à grosses gouttes sous l’humidité de la forêt. C’est à se demander comment nous sommes parvenus au sommet du Mont Rinjani. Il n’y a toujours quasi aucun touriste, seules quelques personnes admirent la vue, c’est le rêve ! Même surprenant dans ce pays. C’est ici au sommet que nous achetons le billet d’entrée puis nous voici officiellement dans le parc.
 
Parcourant la montagne, les sentiers amènent les visiteurs à tout un nombre de sanctuaires, de tombes et de petits temples, parfois logés dans certaines cavités rocheuses. De grandes inscriptions en signes chinois sont également gravées sur les parois. Une grande mare est habitée par des poissons koï et des nénuphars tandis qu’au loin, on a la vue sur des plantations qui forment le signe du Ying et du Yang.
 
Plein de petits temples et sanctuaires bordent les allées
Un champ en Ying&Yang
Un site après l’autre, nous avançons le long des chemins en admirant chacun d’eux, jusqu’à un promontoire où les arbres sont couverts de rubans rouges attachés par les visiteurs précédents afin de réaliser leurs voeux. Avec le vent qui berce doucement les branches, on se croirait téléporté dans une autre époque. La vue d’ici est magnifique, que ce soit la vue de la vallée ou la vue de la montagne, où un village est accroché sur le flanc rocheux.
 
Au bout, un joli petit village à flanc de colline
Direction le village ainsi, car à 15h, il est plus que temps de dîner ! Nous arpentons les étroits passages en quête de nourriture et finissons par atterrir sur une terrasse avec vue sur la vallée où il semblerait qu’on puisse manger. On s’installe à table, mais la tenancière nous regarde de loin avec un air un peu hésitant. Francé passe en mission « communication » et parvient, avec les 3 mots de chinois qu’elle connait, à faire comprendre qu’on aimerait manger. Soulagée et contente, la petite dame se presse en cuisine. Légumes, riz et tofu face à la vallée, rien de tel !
 
Paul est trop grand pour la cuisine
Puis il est temps de repartir, une fois de plus. Il ne faut pas que l’on loupe le dernier bus de la journée. Mais on est encore large. Nous effectuons encore un arrêt au temple du village, profitant de l’opportunité pour s’abriter d’une brève averse.
 
Un style très particulier...
Et enfin, il est l’heure de redescendre. Un autre chemin que celui que nous avons emprunté pour monter redescend un peu plus loin et nous arrivons finalement à hauteur de la rivière, au milieu des champs de céréales et des coquelicots.

Cette visite fut un réel plaisir pour les yeux, du pied au sommet de la colline. Il y avait un calme très reposant qui nous a fait un grand bien après toute la foule des étapes précédentes. C’est ce genre d’endroit qu’on espérait trouver en Chine et c’est sans doute un de nos coups de coeur du pays jusqu’à présent ! On espère que ça ne va pas trop s’écrouler sous un tourisme de masse comme nous avons pu le constater ailleurs.
 

Encore un peu de route et la traversée de la rivière avant de revenir au bord de la route. Un bus arrive au loin ! Vite, on court et on saute dedans. Ouf, nous n’avons pas raté le dernier bus ! Retour à Túnxī maintenant, pour un repos bien mérité ! Demain, c’est un autre village !
 
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