Autour du lac de Hangzhou

Le 7 novembre 2018

La ville-attraction de Wuzhen derrière nous, nous prenons la direction de notre prochaine étape chinoise, la métropole de Hangzhou. Forte de 9,5 millions d’habitants, Hangzhou n’est pas moins qu’une ancienne capitale de la Chine, qui aurait d’ailleurs été considérée comme « plus belle ville du monde » au XIII ème siècle.
Si elle est de taille considérable, la ville bénéficie néanmoins d’un côté plus paisible que d’autres grandes cités chinoises grâce à l’emplacement du Lac de l’Ouest en son cœur. Un lac bordé de monuments, de sites historiques et de lieux de culte qui attire depuis toujours de nombreux visiteurs. Il s’agit d’ailleurs d’un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco, c’est dire !

Pour se rendre à Hangzhou, un bus direct part heureusement de Wuzhen. Contrôle de sécurité au terminal des bus, jusque-là, rien d’inhabituel. Sauf que cette fois, nous nous faisons interpeller. On redoute un instant que l’Opinel et/ou le Leatherman (genre de canif suisse) ne passent pas, mais la raison de cette interpellation est toute autre : les agents de sécurité ont décelé au rayon X la présence d’une bombe atomique de déodorant ! Pour prendre le bus ? Ben oui, ça pourrait exploser ! Criminels que nous sommes ! Zoup, la petite madame saisit l’objet du délit et nous pouvons continuer notre route. Pour la suite du voyage, il faudra prendre un déodorant en rouleau du coup.

Deux heures plus tard, nous voilà à bon port ! On doit prendre le métro, mais quelque chose cloche encore dans nos bagages. Pourtant on n’a plus de déo ?! Ah ce serait l’Opinel ou le Leatherman cette fois. Francé décide de faire l’innocente et sort le Leatherman en dépliant la pince à métaux sans montrer le reste du canif : « Regardez, ce n’est pas grand-chose… ». « Pourquoi se baladent-ils avec ce truc ? Enfin bon ok passez. » Ouff ça marche, et ça marchera encore les autres fois 😉

Deux métros plus tard, nous voilà dans le centre-ville. Etant donné l’étendue de la ville et la quantité de sites à découvrir, nous planifions un séjour de quelques jours à Hangzhou. Les seuls logements accessibles sont des hôtels un peu plus chics que nos habitudes : pas trop le choix, il va falloir débourser ! Un hôtel dans le centre, check. On voit rapidement que le standing est un niveau au-dessus ! En effet, nous disposons d’un ordinateur fixe dans notre chambre (un vieux c’est vrai mais un ordinateur quand même !) et des petits pétales de roses ont été délicatement déposés sur l’eau du fond de la cuvette des WC. Si ça c’est pas du standing ! Vous avez déjà eu des pétales de rose au fond de vos toilettes ? On parie que non ! Maintenant bien installés, la ville est à nous.

La journée étant déjà avancée, nous garderons le lac pour demain. Aujourd’hui, c’est repérage des environs et achat d’une carte de téléphone chinoise. Elle sera nécessaire pour contacter via l’application WeChat notre ami chinois Jay (rencontré à ThaBarWa au Myanmar) à Shanghai. La carte achetée, il ne reste « plus qu’à » installer l’application. Et une fois de plus, la chinoiserie de l’affaire rend tout plus compliqué. Car pour pouvoir s’enregistrer et envoyer des messages, il faut se faire inviter par un autre contact chinois, qui lui-même n’a pas déjà invité plus de X personnes en un mois, et qui, et qui, et qui. Au final, on s’en sort quand même en demandant à la réceptionniste de l’hotel. On est paré ! Plus qu’à aller manger un bon plat de nouilles du coin et faire une balade dans le centre.

De nouveau, comme les deux villes précédentes, les centres commerciaux disproportionnés se succèdent, laissant tout de même place à un Apple Store gigantesque. Et si en Europe, il y a toujours plus d’employés Apple que de clients, ici, c’est l’inverse, et de loin ! Ca fourmille de clients ! Enfin, nous rentrons nous mettre au lit pour être en forme demain, car les visites commencent !
 

Petite aubette classique chinoise
Un super bon plat de la région. On le mangera souvent mais on en connait toujours pas son nom
Un lac, c’est toujours grand. Du coup, faire le tour d’un lac à pied, ça prend du temps. C’est pourquoi, on aimerait louer des vélos. Mais il semblerait que : de un, les heures pour aller chercher une carte magnétique pour pouvoir louer un vélo soient très limitées (c’est raté pour aujourd’hui) et de deux, les chouettes allées bordant le lac ne sont pas accessibles aux vélos (les vélos, c’est juste sur la route). Pas de vélo alors, va pour la marche. Et c’est tout aussi bien ! Ca nous laisse le temps de bien profiter des allées aménagées au bord du lac où les nombreux locaux se promènent tranquillement.
 
A plusieurs endroits le long de la berge, des complexes religieux, récents ou plus anciens, sont dressés et visitables pour un certain tarif. Allons donc en voir un pour commencer ! Très propre et tranquille ce premier complexe nous fait faire la connaissance d’une riche famille, vieille de plusieurs siècles, qui aurait fondé ce sanctuaire et l’aurait entretenu au gré des années, jusqu’à nos jours. Des portraits des membres de la famille, aux jardins, en passant par les statues géantes de divinités : il y en a pour tous les goûts ! En route vers le prochain site maintenant.
 
En s’éloignant un peu du lac, nous arrivons ensuite à un musée que nous avions repéré : le musée de la soie. Très richement illustré, gratuit, voilà un musée qui en vaut la peine. La route de la soie, l’héritage historique de la province en ce qui concerne ce tissu, la biologie des vers à soie, des tenues en tout genre et des métiers à tisser, tout y est ! De quoi passer encore du temps. Si bien que l’après-midi file.
 
Le musée de la soie
Le musée de la soie
Le musée de la soie : les chaussures des femmes à pieds bandés
Le musée de la soie
Il ne faut pas trop tarder pour voir notre dernière étape du coup ! Et cette dernière étape, c’est le monastère de Jìngcí, situé à flanc de colline, au bord du lac, et en place depuis le 10 ème siècle. Lorsque nous arrivons, il reste tout au plus une demi-heure d’ouverture. C’est un peu dommage de consacrer si peu de temps mais on se console comme on peut avec le beau spectacle qui s’offre à nous. La lumière commençant à être rasante et les foules étant déjà reparties, c’est un moment parfait pour profiter de l’endroit. Mais déjà un moine commence à fermer certains des sanctuaires.
 
Les gens prient au monastère de Jìngcí
L'ombre des bambous au couché du soleil
Vue sur Hangzhou depuis le monastère
Il est temps de rentrer. Encore quelques photos depuis le bord de l’eau et puis c’est fini pour aujourd’hui. On verra le reste plus tard. On ne loupera par contre pas la horde de photographes attendant le couché du soleil avec tout leur matériel.
 
Les photographes sont prêts
Les allées paisibles autour du lac
Nouveau jour, nouvelle mood. Contrairement à hier où nous avons beaucoup marché et visité, ce sera différent pour cette journée. En effet, nous ne parvenons pas à nous décider pour la suite du voyage, sans compter que la fatigue pèse un peu. Ne forçons pas et consacrons la journée au planning. Francé reste à l’hotel tandis que Paul va chercher ce qui seraient parmi les meilleurs baos de la ville (des pains fourrés cuits à la vapeur). De quoi se motiver pour planifier.
Rien de bien excitant du coup mais au final, le job est fait : on sait ce qu’on fera plus tard. Et dans un premier temps, nous allons rester un jour de plus que prévu à Hangzhou, pour visiter le reste de la ville. Mais notre hôtel est complet pour les jours à venir, il faudra changer d’endroit, pour un coin quelques kilomètres plus loin. Ce sera pour demain. Ce soir, nous nous contenterons d’admirer les bateaux-restaurants extravagants (certains en forme de dragons) qui naviguent tranquillement sur le lac.
 
Le soir, les bateaux restaurants sont de sortie
Le changement c’est maintenant ! Sacs sur le dos, on marche les quelques rues qui nous séparent de notre nouveau logement à Hangzhou. Ca c’est fait.
Il est temps dès lors de s’attaquer une fois de plus au lac ! Tandis que nous avions fait la rive sud la fois passée, nous ciblons la rive nord cette fois. Ou plutôt, les hauteurs de la rive nord dans un premier temps. Le sentier pour grimper sur la colline se cache mais un peu de persévérance nous récompense, le coquin apparaissant enfin. Montons ainsi ! Ca monte et ça chauffe, marche après marche. Nous transpirons depuis un bon moment à grosses gouttes lorsque le sommet s’offre à nous. Presque le sommet. Car le point le plus haut semble être au-dessus de gros rochers que les gens escaladent, malgré les vigiles et les indications « Interdit d’escalader ». Nous aussi on veut aller tout en haut ! Escaladons ! Ca donne un peu le vertige quand même… mais la vue vaut le coup ! Tout le lac est à nos pieds et les buildings de Hangzhou se pressent les uns aux autres au-delà des rives.
 
Vue panoramique en haut du rocher
Vue panoramique en haut du rocher
Quelques photos puis c’est la redescente, même si Francé a un peu de mal dans un premier temps pour descendre des gros cailloux. Heureusement une gentille famille chinoise l’aide. Eeeet c’est bon, retour au bord de l’eau. Il est déjà temps de retourner vers le centre, en se baladant lentement via l’une des îles du lacs (reliée par des ponts à la terre ferme).
 
Pour notre dernier soir à Hangzhou, il reste une zone de la ville où nous aimerions aller jeter un œil, au sud de notre hébergement. Il s’agit d’un quartier touristique, où restaurants et boutiques d’artisanats se disputent l’espace tandis que quelques vestiges historiques apparaissent ça et là. Avec la nuit tombée, les rues sont toutes jolies et pleines de lumières. Mais si la scène est belle, l’odeur elle, est loin d’être aussi plaisante. En effet, de nombreux stands de nourriture proposent l’une des spécialités de la ville, le « stinky tofu » ou littéralement tofu puant ! Imaginez une odeur de purin qui envahit la rue et vous y êtes. Après quelques hésitations, nous renonçons finalement à braver le fétide aliment. Petits joueurs aujourd’hui… Il paraîtrait que le goût n’est pas aussi détestable.
 
Un magasin theme "cochon"
Le tofu, ce sera pour une prochaine fois. Maintenant, retour à la case dodo car demain, nous quittons Hangzhou. Direction Túnxī, base idéale d’où visiter les villages de la province de Anhui.
 
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