De
Shanghai à
Pékin, ce n’est pas vraiment la porte d’à côté. A peu près la même distance que de
Nanning à
Shanghai sans doute. Nous allons donc procéder de la même manière : prendre le
train. Sauf que cette fois, nous nous y sommes pris à l’avance. Plus de train rapide et cher, mais un train plus lent de nuit. Il s’agit du premier train de nuit que l’on prend depuis celui pour
Bagan au
Myanmar et on peut dire que ce n’est pas trop le même genre. C’est bien moins rock’n’roll, et il y a bien plus de couchettes cette fois, jusqu’à trois étages dans le même wagon. On les appelle
« couchettes dures », pourtant c’est bien confortable !
C’est parti ! On lit, on écrit, et Francé se fait même un petit pote. On profite aussi du temps imparti pour regarder le film « Le Dernier Empereur » pour se mettre dans l’ambiance.
Les innombrables immeubles de la périphérie interminable de Shanghai défilent. Puis c’est dodo, avec les pieds qui dépassent pour Paul car c’est des couchettes tailles chinoises !
Un tour d’horloge plus tard, le train arrive en gare dans la capitale du pays. Le sommeil n’a pas été super top mais bon, il ne faut pas vraiment espérer mieux dans un train. Déjà à la sortie du wagon, nous pouvons sentir que la température est plus fraîche que ce que nous avions eu auparavant durant le voyage (hors zone montagneuse évidemment). C’est le nord qui arrive progressivement ! Un t-shirt est néanmoins toujours bien suffisant.
Direction notre logement maintenant ! Comme à la métropole précédente, les contrôles de sécurité sont partout, pour pénétrer dans le métro entre autres. Celui-ci est plus vieillot et moins « user-friendly » que celui de
Shanghai, mais on ne va pas se plaindre ; le métro, c’est quand même une aubaine pour se déplacer.
Quelques minutes et lignes plus tard, nous pénétrons enfin dans le
hútòng où nous résiderons la semaine, le temps de nos visites et démarches administratives.
Un hútòng ? C’est quoi ? Hútòng, c’est le terme utilisé pour désigner ces vieux quartiers de Pékin où s’accumulent petites allées, cours et maisons ombragées. Grandement menacés ces dernières années par les politiques d’aménagement du gouvernement, les hútòngs seraient malheureusement en voie d’extinction, à l’exception de certains, rénovés et gardés comme sortes de musées à ciel ouvert. Notre auberge est donc située en plein cœur de l’un de ces quartiers, et c’est l’une des raisons pour laquelle nous l’avons choisie ! C’est une oasis de tranquillité, loin de toute circulation. Parfait ! Une bonne chose de faite !
Le lendemain de notre arrivée, il faut passer aux choses sérieuses. C’est lundi, et il faut sans tarder nous rendre à
l’ambassade de Mongolie pour y déposer notre passeport avec tous les documents nécessaires. Puisque nous quittons la capitale le vendredi, on croise les doigts pour que le visa soit prêt à temps. On pourrait toujours changer nos plans pour partir plus tard mais ce serait moche (billets de train déjà réservés, trajet direct vers la frontière au lieu d’une progression en quelques jours…). Arrivés sur place, nous éprouvons un premier soulagement. Il y a tout au plus 5 personnes qui sont là. Ce ne sera plus les files énormes de
Hanoï. Puis c’est le second soulagement. Notre passeport livré aux officiels, il nous faut revenir jeudi. Yes ! Tout roule ! Vite fait, bien fait, ça change !
L’ambassade derrière nous, la ville est devant nous ! Et pour commencer, allons au marché du Yashow, là où remontent les souvenirs de voyage de Francé, lorsqu’elle était venue avec sa famille. Mais pas moyen de trouver le bâtiment. On tourne un peu dans tous les sens, « Je suis persuadée qu’il était juste là ». La carte l’indique, toutes les informations semblent l’indiquer à l’endroit où nous sommes mais il n’y a qu’un centre commercial moderne.
En lisant un peu plus d’informations sur internet, nous comprenons enfin : le marché a tout simplement disparu, et a été remplacé par ce centre commercial, victime également de la frénésie d’aménagement du gouvernement. Trop triste ça…
Un autre souvenir de Francé, c’est la Cité interdite. Celle-là, c’est sûr, elle n’aura pas disparu ! Et effectivement, elle se tient là, devant l’énorme place Tiān’ānmén (la plus grande place du monde !). Contrôle des identités, check de sécurité, tout ça rien que pour simplement accéder à la place, puis à la Cité interdite. Ce ne serait pas un peu exagéré ?
Enfin, au moins, on y est. Par contre pour la visite, ce ne sera pas aujourd’hui car la Cité interdite ferme tous les lundis… Evidemment. Et bien va pour une photo proposée par un gentil monsieur voulant pratiquer son anglais, puis allons voir l’ancien parc impérial, le parc Zhongshan au sud de la Cité. Il parait que la visite vaut le détour, alors que la plupart des gens se contentent de pénétrer directement dans le célèbre monument.
De beaux arbres, de belles allées, de beaux petits temples, … Il n’y a rien à faire, même si ce n’est pas aussi impressionnant que des sites remarquables comme la Cité interdite, c’est toujours chouette.
D’ailleurs, en parlant de celle-ci, rien ne nous empêche de la voir de tout son long. Nous la contournons donc, avant de vite grimper sur
la colline du Charbon avant le coucher du soleil. D’ici, on peut profiter de la belle vue.
Assez de marche aujourd’hui, gardons des jambes pour la visite de demain ! Zou, retour aux hútòngs.
Cette fois c’est la bonne, la Cité interdite est ouverte. Après nous être promenés la matinée du côté de la Tour de la Cloche et de la Tour du Tambour, au nord de celle-ci, nous nous y rendons finalement. L’après-midi est déjà un peu entamée, il ne faudra donc pas trop trainer dans notre visite (il faudrait vraiment que l’on gère mieux le temps qu’il nous faut pour ce genre de choses…).
Comme à
Huángshān, les touristes locaux sont innombrables et se déplacent en meutes caractérisées par leur casquette et la qualité du mégaphone de leur guide.
Les ventes de tickets ne sont pas super bien indiquées mais après quelques allers-retours dans un sens puis dans l’autre, nous trouvons le point de vente et avons en main nos précieux sésames. Puis, c’est la sécurité, encore. Et enfin, nous pénétrons dans la Cité interdite.
Avec l’entrée du musée, nous avons opté également pour un audioguide. Plaquette électronique représentant la carte de la Cité, l’audioguide se met en route automatiquement aux points d’intérêts. C’est un GPS quoi. Pas mal !
Nous pouvons alors profiter et nous balader d’un bout à l’autre du site, tentant de retrouver les lieux de tournage qui ont servis pour le film « Le Dernier Empereur ». L’ensemble de la Cité est magnifique et démesuré. Il s’agirait tout de même du plus grand complexe palatial au monde !
Que ce soit les trois célèbres halls situés en plein centre du complexe (Harmonie Suprême, Harmonie Moyenne, ou Harmonie préservée), ou des constructions « plus discrètes » de la partie nord du site, tous possèdent leur histoire, racontée par l’audioguide en détail, nous faisant revivre à l’époque des empereurs.
Quelques heures après notre entrée, l’heure fatidique de fermeture approche. On tente de profiter des dernières minutes alors que tout le monde s’en va déjà. Mais nous tombons sur un rideau d’employés du site poussant les visiteurs vers la sortie, à l’arrière de la Cité interdite. Le temps de prendre rapidement quelques dernières photos, nous voici déjà dehors. Certains passent seulement quelques heures, nous, il nous aurait peut-être fallu un peu plus.
Le soleil commence déjà à se coucher, mais la journée n’est pas finie ! Ce soir, nous retrouvons
Jay, notre ami chinois de
Shanghai qui travaille depuis cette semaine à Pékin. Le lieu de rendez-vous est à la sortie de son restaurant,
un bistrot français chic au sommet d’un centre commercial chic, le
« China World ». Difficile de se sentir à sa place ici, avec nos habits un peu pouilleux, mais tant pis, ce n’est pas notre problème.
Et le voilà notre ami ! Nous prenons de ses nouvelles, profitons ensemble de la terrasse du centre commercial pour admirer Beijing by night, puis redescendons pour aller déguster une bonne bière avec quelques bonnes brochettes de viande. Ça fait toujours vraiment plaisir de le voir ! Mais nous ne nous éternisons pas ; il travaille tôt demain et nous, nous prenons d’assaut la muraille de Chine ! Au revoir pour de bon cette fois Jay, à bientôt en Europe ?
Il nous apprendra plus tard qu’il a rapidement quitté son job à Pékin pour revenir travailler dans sa ville natale, Shanghai.
Comme nous venons de dire,
Grande Muraille demain ! En effet, une française rencontrée à l’auberge a eu l’occasion de visiter celle-ci avec un randonneur chinois qui organise des excursions à la journée sur
une partie isolée de la muraille. Elle nous a dès lors convaincu de faire de même, et c’est donc ce que nous ferons, en compagnie de
deux autres français et d’un portoricain.
Le programme consiste à parcourir la muraille sur plusieurs kilomètres et d’ensuite terminer la journée dans une petite auberge faisant de la bonne cuisine locale et bio. Ça donne envie ! En plus le prix est vraiment bon marché et « all-inclusiiive ». Alors au dodo pour prendre des forces !
Réveil tôt. Ca n’avait pas manqué. Le portoricain qui fait partie du groupe est de la même auberge que nous. Nous faisons donc connaissance dans le métro et jusqu’au bus où est prévu le rendez-vous. Là, nous rencontrons également les deux français ainsi que Steven, notre guide chinois.
En avant ! Bus, puis taxi, Steven connait le chemin. Et voilà le groupe dans le fond de la vallée, au pied du sentier menant à la muraille. Au départ, assez légère, la pente s’accentue progressivement tandis que le chemin s’enfonce dans la forêt. Encore quelques mètres et… nous y voilà ! De nulle part, nous voici sur le sommet de la Grande Muraille !
Un moment de répit pour récupérer son souffle, puis il est temps de la parcourir. C’est tout simplement incroyable, il n’y a pas une seule personne visible sur les kilomètres de mur que l’on peut voir au loin. Nous sommes seuls.
La section que nous foulons est une section restaurée et elle est donc facile à parcourir… Même si ça monte et ça descend, comme des montagnes russes. Jamais avare d’explications, Steven nous donne un cours sur les origines du mur, sur ses spécificités, tout en répondant à nos nombreuses questions.
A l’heure de manger, il nous fait même une surprise : sa femme nous a cuisiné des cuisses de canard ! Trop sympa ! Il faut bien faire une photo avec nos cuisses pour la remercier ainsi qu’une vidéo où Steven nous demande de crier merci en chinois. 谢谢! Xièxiè ! Et c’est délicieux !
La section restaurée de la muraille, c’était facile. Quid de la version non-restaurée ? Steven nous emmène à l’une des extrémités de la zone en bon état afin de pénétrer dans la végétation qui a envahi la muraille sur la partie négligée. Et c’est tout de suite moins aisé ! D’autant que le sol du mur est déchaussé en de nombreux endroits, ce qui en fait un terrain instable lorsque le mur est incliné. Mais au moins c’est bien authentique hein ?!
Après quelques centaines de mètres, Steven nous arrête. « Il faut aller de l’autre côté maintenant, pour être à temps au village pour le souper. » Marche arrière donc. Partie non-restaurée, partie restaurée, retour à notre point de départ sur la muraille, puis c’est parti pour suivre la muraille dans l’autre sens sur
7 kilomètres.
A nouveau, la partie restaurée est remplacée à un moment par la partie plus dégradée, et cette fois pour de bon. Les kilomètres restants de muraille, ce sera là-dessus avec buissons et fleurs ornant les vielles pierres. Attention de ne pas glisser !
La vue est toujours aussi fascinante, le mur serpentant jusqu’au bout de l’horizon sous un soleil occasionnel, tandis que les montagnes sont progressivement dissimulées par la brume au loin. Ils n’auraient pas pu faire mieux dans Mulan. Et toujours personne sur la muraille, à part tout au plus 5 randonneurs que nous avons croisés. C’est trop bien !
L’après-midi touchant à sa fin, notre groupe quitte le mur, pour rejoindre un petit village en contrebas, dans le fond de la vallée. Après l’effort, le réconfort ! Là, au milieu des animaux de ferme incluant un hérisson et un gros chien joufflu, un énorme festin à volonté nous attend, le tout arrosé de bière. Il y a même des frites !
Un monsieur du coin vient aussi vendre quelques pommes, avec sa moto-benne et sa balance à poids. On en prendra quelques-unes monsieur ! Et par surprise, Steven nous les offre 🙂 Et enfin, il est temps de rentrer à Pékin. Taxi, bus, métro et au lit, pour un bon dodo.
Dernière journée complète à la capitale aujourd’hui, et nous avons des choses à faire. Première chose, aller faire des courses pour des
vêtements plus chauds, comme à Shanghai. Cette fois, ça devient urgent car ça va vite refroidir vers le nord. Et nous voilà donc chez H&M. Chacun un pantalon en velours, et pour Francé un bon pull. Voilà, ça c’est fait.
Etape suivante, nos visas mongols ! Il ne faudrait pas les oublier ceux-là, sinon, nous n’irons pas très loin. On dépose le reçu, récupérons les passeports et c’est… dans la poche ! Nos beaux visas roses et mauves pour la Mongolie sont là.
Ensuite, direction la poste. Nous profitons de nos derniers jours en Chine pour envoyer quelques souvenirs en Belgique, histoire de ne pas trop nous encombrer pour la suite. Un gros carton, l’adresse et c’est envoyé ! On a choisi le tarif le moins cher… qui peut prendre jusqu’à 3 mois !
Et enfin dernière étape, réserver les tickets des deux trains de ces prochains jours pour nous diriger vers la Mongolie. On aurait pu prendre un bus direct vers la frontière ou prendre le Transmongolien, mais on préfère s’y rendre doucement en deux jours et pour 5x moins cher.
On va donc acheter nos tickets à la gare, car c’est moins cher qu’en ligne. Et ce qui, en Chine, aurait pu être une chose très compliquée, se déroule au final très facilement. Car cette fois, il y avait un guichet de gare pour les anglophones ! Deux tickets pour demain Beijing-Jining et deux pour après-demain Jining-Erlian please.
On est alors paré pour le départ de demain. Il ne nous reste plus qu’une chose à faire : un bon restaurant avec la spécialité de Pékin, le canard laqué ! Nous avons repéré un petit restaurant qui a l’air renommé pour son canard. Notre réservation actée, nous nous y rendons avec déjà l’eau à la bouche. Et de fait, le repas sera tout simplement délicieux ! En plus avec une grosse bière ! C’est juste dommage que nous ayons dû partager notre table avec un autre couple en plein rendez-vous galant. Ca fait un peu bizarre mais bon.
Demain, nous prenons doucement la direction de la
Mongolie, train après train, à travers la province chinoise de
Mongolie intérieure (à ne pas confondre avec le pays). Bye, bye
Pékin et la
Chine !
On dit aussi adieu
aux affaires d’été portées durant ces
10 derniers mois. Maintenant il faut faire de la place dans nos sacs pour les gros pulls.
(Merci aux parents de Francé qui nous ont offert la visite de la Cité Interdite et le bon resto ! <3)
Et en bonus, un peu de personnel chinois
0
Mamoune says:
Que de souvenirs tout ça !!!! Faudra nous donner l’adresse dans les hûtongs !!! Biz à tous les deux