Bien que nous désirions ne nous y attarder que quelques jours avant de prendre la direction des magnifiques paysages du nord (que ne nous verrons finalement pas), nous y resterons de nombreux jours en raison du temps capricieux mais surtout en raison de nos démarches de visa.
Le visa chinois
Avant de parler de la ville en elle-même, commençons par le « pourquoi » nous restons si longtemps : notre demande de visa chinois ! Car pour continuer notre voyage, il nous faut ce visa, réputé compliqué à obtenir en raison du nombre de documents nécessaires et des comportements erratiques de l’administration.
Notre premier jour est d’ailleurs occupé à réunir tous les documents (itinéraire, réservations de logement, ticket d’entrée, de sortie, assurance, preuve de fonds suffisants, photocopies de passeport, de visa vietnamien, etc.). Bon, les réservations annulables et les autres documents, c’est fait. Il ne reste plus que les scans de nos passeports. Et déjà là, ça bloque un peu. Après avoir finalement trouvé un copy center ouvert en soirée, le jeune employé refuse de scanner le visa vietnamien car le sceau de l’état s’y trouve et que nous pourrions donc falsifier des documents. On insiste en expliquant via Google Translate qu’on en a besoin pour le visa chinois : rien à faire. Au final, il finira par accepter mais uniquement en noir et blanc alors. Bon, ça c’est fait, la première étape.
La deuxième étape, c’est pénétrer dans l’ambassade (ou plutôt le visa center). En consultant plusieurs blogs de voyage de voyageurs ayant suivi le même parcours, nous réalisons qu’il faut s’attendre à de longues files. Il faudra donc être là tôt. L’ambassade ouvre de 8h30 à 11h donc soyons là à 6h30, soit 2h avant l’ouverture ! Grosse désillusion… A notre arrivée, après un réveil difficile, près d’une centaine de personnes attendent déjà… gloups !
Durant les heures qui suivent, d’autres arrivent encore et tout le monde attend, dans la chaleur étouffante de la capitale, les premiers de la file sur des tabourets, les suivants (dont nous faisons partie) debouts. Puis c’est l’ouverture. Lentement, mais sûrement, les premiers rangs pénètrent dans le centre, plus proches que jamais du Saint-Graal ! Pour nous, c’est encore très loin. D’autant que l’heure fatidique de 11h approchant, la file devient plus anarchique, sous tension, et que de nombreuses personnes tentent tout pour passer devant, voyant leurs efforts injustement récompensés. 10h50. C’est trop tard, on ne passera pas. Dépités.
Ne crions pas victoire trop tôt. Car ça ne nous donne que le droit au ticket d’attente à l’intérieur du centre. Au moins, il y a la clim et un toit. Les numéros s’égrènent. Plus qu’un avant nous, un espagnol d’après son passeport. Il se fait recalé. Gloups, gloups, gloups !
A nous maintenant ! On donne tout et on prie en regardant la petite dame consulter les informations. Il nous manque la date sur notre ticket d’entrée en Chine ? Non madame, regardez bien là. Voilà là. Au final, c’est bon ! « Repassez la semaine prochaine avec l’argent pour retirer le passeport. » On l’a ou pas alors ? On saura à ce moment-là ? Enfin, on verra lundi prochain, ce n’est plus entre nos mains. Pour l’heure, une bière matinale ne fera pas de tort !
Une semaine plus tard, c’est le moment de la 3ème étape ; le verdict ! On a l’argent, on arrive en début d’après-midi, heure pour récupérer les passeports, et il y a encore une file ! Plus courte et rapide heureusement. Une à deux heures plus tard, on y est. Plus de ticket d’attente cette fois, on prend nos noms et on les appelle. Décidément, jamais deux fois la même chose ici… Encore quelques minutes puis c’est nous. On donne l’argent, on nous rend les passeports. Alors, on l’a ? Oui on l’a ! Nous irons en Chine !
La ville, les vieux quartiers et exercices au bord du lac
Tandis que notre passeport passe de main en main au sein de l’obscure administration chinoise, la ville s’offre à nous. Nous avons pris nos quartiers dans un coin de la cité pour le moins particulier. Un peu éloigné des artères très touristiques de la vieille ville, notre auberge est perdue parmi les rues marchandes de Hanoï. Ces axes, regroupés vers le nord, ont chacun leur spécificité, en lien avec les marchandises qu’ils proposent. Par exemple, une rue est parsemée de boutiques de matériel de cuisine en inox tandis qu’une autre, colorée au possible, ne comporte que des échoppes de guirlandes, de décorations, et d’objets vôtifs. On y trouve aussi la rue du matériel de couture, des poignées de portes, la rue « BRICO » ou encore celle des fleuristes pour pompes funèbres.
Avec la journée qui avance et la chaleur qui arrive, les sportifs sont progressivement remplacés par les promeneurs mais également par les danseurs. Sous un soleil de plomb, ces derniers, au look à la dernière mode, passent leur temps à filmer leurs chorégraphies jusqu’à atteindre la perfection, sous l’œil d’une foule de supporters. Impossible de comprendre comment ils ne transpirent pas plus, alors que nous sommes en nage simplement en marchant…
Les femmes dans l’Histoire et visite à Hô Chi Minh
Outre nos nombreuses promenades, visites d’anciennes maisons et petits temples, nous décidons de visiter quelques sites plus particuliers.
Parcours gustatif
Forcément, avec les jours qui défilent, il faut bien se nourrir. Le fait de rester à la capitale si longtemps, c’est une opportunité en or de se régaler des nombreuses spécialités culinaires. Dans ce rayon, impossible de ne pas commencer par le Phở (prononcer feu), ce plat si typique et renommé du nord du pays. C’est d’ailleurs un Phở, à 7h du matin qui constitue notre premier repas à notre arrivée à la capitale (les Vietnamiens, et une majorité des asiatiques en général, mangent des plats copieux et salés au petit-déjeuner). Pour ceux qui l’ignoreraient encore, il s’agit grosso-modo d’un bouillon qui doit mijoter pendant plusieurs heures dans lequel on met des nouilles de riz agrémentées de morceaux de viandes et de différentes herbes. Délicieux ! Comme chaque plat, chacun a sa recette évidemment.
Bien que moins courants que dans le sud, les Bánh mì, ces fameux sandwichs à la viande, sont également bien présents. En fait le Vietnam c’est surtout Bánh mì au sud et Phở au nord et l’inverse, un peu moins.
Tout comme nous avons cappuccino, expresso et autres, le café vietnamien se boit de manières différentes selon les envies. On peut le boire serré, avec du lait condensé-sucré, avec de la coco, chaud ou glacé, …
Parmi les différents types de café, nous avons pu entre autres goûter le fameux café à l’œuf, le cà phê trứng, au sein d’un petit café inattendu. En effet, au bord du lac Hoan Kiem se niche une petite devanture vendant des sacs, traversée par un étroit couloir un peu sordide. S’il prend la peine de traverser ce couloir, le visiteur débouche dans une cage d’escalier en béton d’où les marches mènent à un étage un peu plus amène. Car une fois l’escalier gravi, le visiteur débouche dans une mignonne petite salle de café aux minuscules tables et tabourets où habitués et touristes se côtoient pour déguster les fameux cafés de l’établissement, depuis la salle ou sur le balcon donnant sur le lac. Couvert d’une épaisse couche de blanc d’œuf battu préparé et sucré (meringué), le café à l’œuf est même agrémenté d’un petit dessin ! Heureusement qu’on a la petite cuillère pour le déguster ! Un vrai délice !
Une ligne de train particulière
Pour certains habitants d’Hanoï, il convient d’être particulièrement vigilants… encore plus qu’avec les motos on veut dire ! Car dans certains quartiers circule le train ! Nous ne savons pas trop qui était là le premier mais toujours est-il que maintenant, habitants et wagons cohabitent quotidiennement à heures fréquentes, lors du passage du train à travers la ville.
Si de notre côté nous sommes tombés dessus par hasard, il semblerait que la situation est même devenue quelque peu touristique, quelques bars s’étant installés aux bords de la voie avec les heures de passage des trains. Attention voilà un train ! Une vietnamienne nous crie de nous écarter ! Vite vite ! Ouf, toujours vivants, on peut continuer.