Hanoï, une capitale restée authentique

Le 16 octobre 2018

Enfin il est temps de rejoindre la capitale de ce cher Vietnam : Hanoï ! De taille relativement similaire à l’ancienne capitale du sud, Hanoï a cependant conservé un caractère moins trépidant et plus authentique qui nous attire davantage.
Bien que nous désirions ne nous y attarder que quelques jours avant de prendre la direction des magnifiques paysages du nord (que ne nous verrons finalement pas), nous y resterons de nombreux jours en raison du temps capricieux mais surtout en raison de nos démarches de visa.
 

Le visa chinois

Avant de parler de la ville en elle-même, commençons par le « pourquoi » nous restons si longtemps : notre demande de visa chinois ! Car pour continuer notre voyage, il nous faut ce visa, réputé compliqué à obtenir en raison du nombre de documents nécessaires et des comportements erratiques de l’administration.

Notre premier jour est d’ailleurs occupé à réunir tous les documents (itinéraire, réservations de logement, ticket d’entrée, de sortie, assurance, preuve de fonds suffisants, photocopies de passeport, de visa vietnamien, etc.). Bon, les réservations annulables et les autres documents, c’est fait. Il ne reste plus que les scans de nos passeports. Et déjà là, ça bloque un peu. Après avoir finalement trouvé un copy center ouvert en soirée, le jeune employé refuse de scanner le visa vietnamien car le sceau de l’état s’y trouve et que nous pourrions donc falsifier des documents. On insiste en expliquant via Google Translate qu’on en a besoin pour le visa chinois : rien à faire. Au final, il finira par accepter mais uniquement en noir et blanc alors. Bon, ça c’est fait, la première étape.

La deuxième étape, c’est pénétrer dans l’ambassade (ou plutôt le visa center). En consultant plusieurs blogs de voyage de voyageurs ayant suivi le même parcours, nous réalisons qu’il faut s’attendre à de longues files. Il faudra donc être là tôt. L’ambassade ouvre de 8h30 à 11h donc soyons là à 6h30, soit 2h avant l’ouverture ! Grosse désillusion… A notre arrivée, après un réveil difficile, près d’une centaine de personnes attendent déjà… gloups !
Durant les heures qui suivent, d’autres arrivent encore et tout le monde attend, dans la chaleur étouffante de la capitale, les premiers de la file sur des tabourets, les suivants (dont nous faisons partie) debouts. Puis c’est l’ouverture. Lentement, mais sûrement, les premiers rangs pénètrent dans le centre, plus proches que jamais du Saint-Graal ! Pour nous, c’est encore très loin. D’autant que l’heure fatidique de 11h approchant, la file devient plus anarchique, sous tension, et que de nombreuses personnes tentent tout pour passer devant, voyant leurs efforts injustement récompensés. 10h50. C’est trop tard, on ne passera pas. Dépités.
 

Ouch, la file...
Il faudra revenir demain, encore plus tôt. Encore plus dépité. Le lendemain, ce n’est plus à 6h30 mais à 5h que nous arrivons, le couteau entre les dents. Cette fois, nous sommes dans les 30 premiers. Le trottoir « d’attente » est bientôt accessible et nous voilà au 5-6ème rang. Avec tabourets ! Il n’y a plus qu’à attendre. Si la veille, la chaleur et le soleil avaient même poussé certains à faire des malaises, cette fois, il pleut. Heureusement que Francé a pensé aux K-ways !
 
La pluie tombe devant l'ambassade
8h30. Heure fatidique. Les premiers pénètrent puis vers 9h30, c’est finalement notre tour. Difficile de décrire pareil sentiment… Joie, soulagement, excitation,… on vous le recommande !
Ne crions pas victoire trop tôt. Car ça ne nous donne que le droit au ticket d’attente à l’intérieur du centre. Au moins, il y a la clim et un toit. Les numéros s’égrènent. Plus qu’un avant nous, un espagnol d’après son passeport. Il se fait recalé. Gloups, gloups, gloups !
A nous maintenant ! On donne tout et on prie en regardant la petite dame consulter les informations. Il nous manque la date sur notre ticket d’entrée en Chine ? Non madame, regardez bien là. Voilà là. Au final, c’est bon ! « Repassez la semaine prochaine avec l’argent pour retirer le passeport. » On l’a ou pas alors ? On saura à ce moment-là ? Enfin, on verra lundi prochain, ce n’est plus entre nos mains. Pour l’heure, une bière matinale ne fera pas de tort !

Une semaine plus tard, c’est le moment de la 3ème étape ; le verdict ! On a l’argent, on arrive en début d’après-midi, heure pour récupérer les passeports, et il y a encore une file ! Plus courte et rapide heureusement. Une à deux heures plus tard, on y est. Plus de ticket d’attente cette fois, on prend nos noms et on les appelle. Décidément, jamais deux fois la même chose ici… Encore quelques minutes puis c’est nous. On donne l’argent, on nous rend les passeports. Alors, on l’a ? Oui on l’a ! Nous irons en Chine !
 

Ca y est ! On va en Chine !

La ville, les vieux quartiers et exercices au bord du lac

Tandis que notre passeport passe de main en main au sein de l’obscure administration chinoise, la ville s’offre à nous. Nous avons pris nos quartiers dans un coin de la cité pour le moins particulier. Un peu éloigné des artères très touristiques de la vieille ville, notre auberge est perdue parmi les rues marchandes de Hanoï. Ces axes, regroupés vers le nord, ont chacun leur spécificité, en lien avec les marchandises qu’ils proposent. Par exemple, une rue est parsemée de boutiques de matériel de cuisine en inox tandis qu’une autre, colorée au possible, ne comporte que des échoppes de guirlandes, de décorations, et d’objets vôtifs. On y trouve aussi la rue du matériel de couture, des poignées de portes, la rue « BRICO » ou encore celle des fleuristes pour pompes funèbres.
 

Un magasin de la rue "cuisine en inox"
Rue "cuisines en inox"
La rue des décorations et lanternes
Un magasin de la rue "jeux pour enfants"
Un magasin dans la rue "moteurs"
Aux abords de notre auberge, ce sont partout des échelles de bambous qui sont vendues. Ainsi, chaque rue de quartier est caractérisée par un type unique de produit, donnant à certaines un aspect très singulier.
 
Une enseigne dans la rue aux vendeurs de bambous
Ambiance générale
La petite terrasse de notre chambre pour prendre le petit dej.
Un peu plus loin, c’est le marché qui prend le pas en proposant cette fois un melting pot d’articles avec plus particulièrement des vêtements. Sur le côté, les articles vivants ont également leur place : des tortues tentent en vain de s’échapper de leurs cages, au milieu des bassins de poissons et de crustacés.
 
Plein de champignons séchés au marché
Des géants bâtons de cannelle ?
Les tortues veulent s'enfuir
Ambiance générale aux abords du marché
Trouver son bonheur à acheter, c’est facile ici ! En ce qui nous concerne, pour les achats, en plus de quelques souvenirs, nous profiterons du long laps de temps à notre disposition pour faire confectionner pour Paul des chemises et costumes. Ce n’est pas Hoi An, mais la qualité est au rendez-vous ! Nous avons trouvé sur des forums l’adresse de Bamboo Silk, une petite couturière très réputée dans la ville avec des prix très raisonnables. C’est parfait, qu’il est beau !
 
Prise de mesures pour les chemises et costumes de Paul
Bel homme !
Atmosphère générale
Une facade traditionnelle
Un peu plus au sud, c’est une autre forme d’agitation qui occupe l’espace. En plein cœur de la ville, le lac Hoan Kiem constitue le repère des sportifs, promeneurs et danseurs, surtout le week-end, lorsque la circulation est arrêtée autour du lac. Au petit matin, les séances d’aérobic sur fond de techno battent leur plein tandis que de nombreux autres vietnamiens s’adonnent à la course à pied et aux exercices musculaires.
Avec la journée qui avance et la chaleur qui arrive, les sportifs sont progressivement remplacés par les promeneurs mais également par les danseurs. Sous un soleil de plomb, ces derniers, au look à la dernière mode, passent leur temps à filmer leurs chorégraphies jusqu’à atteindre la perfection, sous l’œil d’une foule de supporters. Impossible de comprendre comment ils ne transpirent pas plus, alors que nous sommes en nage simplement en marchant…
 
Atelier caplas sur la route fermée autour du lac
Voitures électriques pour les enfants autour du lac

Les femmes dans l’Histoire et visite à Hô Chi Minh

Outre nos nombreuses promenades, visites d’anciennes maisons et petits temples, nous décidons de visiter quelques sites plus particuliers.
 

Des fruits étranges comme offrandes dans les temples
Des bières comme offrandes dans un temple
La rue "couture"
Tout d’abord, le musée riche en informations et en images des femmes vietnamiennes. Réparties sur plusieurs étages, les expositions mettent en avant le quotidien des femmes au Vietnam, leur place dans les différentes ethnies et leur rôle durant les derniers conflits. L’audioguide en main, le temps passe rapidement tant les récits sont intéressants. Notamment durant le chapitre sur leur implication dans la guerre contre les USA où on réalise à quel point les femmes étaient impliquées dans le conflit aux côtés des hommes. C’est finalement à l’heure de la fermeture que nous nous ferons gentiment pointer la sortie du doigt.
 
Les femmes labourent les champs, un fusil dans le dos
Affiches de propagandes illustrant les femmes durant la guerre du Vietnam
Un autre incontournable est le mausolée de Hô Chi Minh, star du pays. Après une courte marche nous découvrons la file énorme menant à la dépouille de l’ancien leader du Nord-Vietnam. Heureusement ça avance vite étant donné qu’on ne peut pas s’arrêter une fois à l’intérieur. Nous atteignons l’énorme bâtiment climatisé parsemé de gardes figés et imperturbables. A l’intérieur c’est silence imposé et photos interdites. Au final, nous ne passerons que quelques secondes devant la cage de verre où gît l’homme droitement allongé sous une lumière tamisée. Coucou Hô Chi Minh !
 
Comment poser comme un asiatique devant un mausolée
Pour une fois que c'est Paul
Parmi la série d’autres sites intéressants de la ville, nous effectuons encore un arrêt au temple de la Littérature. Bien plus calme que le mausolée, le lieu invite à la flânerie. L’occasion de parcourir les tranquilles jardins, cours et pagodes de cet oasis située en pleine ville.
 
Le temple de la Littérature
Le temple de la Littérature
Le temple de la Littérature
Le temple de la Littérature

Parcours gustatif

Forcément, avec les jours qui défilent, il faut bien se nourrir. Le fait de rester à la capitale si longtemps, c’est une opportunité en or de se régaler des nombreuses spécialités culinaires. Dans ce rayon, impossible de ne pas commencer par le Phở (prononcer feu), ce plat si typique et renommé du nord du pays. C’est d’ailleurs un Phở, à 7h du matin qui constitue notre premier repas à notre arrivée à la capitale (les Vietnamiens, et une majorité des asiatiques en général, mangent des plats copieux et salés au petit-déjeuner). Pour ceux qui l’ignoreraient encore, il s’agit grosso-modo d’un bouillon qui doit mijoter pendant plusieurs heures dans lequel on met des nouilles de riz agrémentées de morceaux de viandes et de différentes herbes. Délicieux ! Comme chaque plat, chacun a sa recette évidemment.
Bien que moins courants que dans le sud, les Bánh mì, ces fameux sandwichs à la viande, sont également bien présents. En fait le Vietnam c’est surtout Bánh mì au sud et Phở au nord et l’inverse, un peu moins.
 

A l'intérieur d'un petit resto classique
Lors de nos excursions nous aurons également l’occasion de goûter de nombreux autres plats : les Bánh Cuốn (des raviolis de poulets et de porc), des plats de nouilles en veux-tu en voilà avec toutes les garnitures et types de nouilles possibles ou encore de petits blocs de pâte à base de farine de riz à tremper dans de la sauce aigre au poisson. Pas évident de retenir tous les noms, surtout que la plupart proviennent d’étals de rue…
 
Des bons banh mi
Petit stand de street food aux abords du marché
Côté boissons, le café est à l’honneur. Introduit par les français durant la colonisation, le café est désormais intimement lié au pays. Le Vietnam est d’ailleurs le 2ème producteur au monde après le Brésil. Le goût de celui qui est consommé dans le pays est très particulier et très fort, totalement différent de chez nous, se rapprochant assez du chocolat noir 90%.
Tout comme nous avons cappuccino, expresso et autres, le café vietnamien se boit de manières différentes selon les envies. On peut le boire serré, avec du lait condensé-sucré, avec de la coco, chaud ou glacé, …
Parmi les différents types de café, nous avons pu entre autres goûter le fameux café à l’œuf, le cà phê trứng, au sein d’un petit café inattendu. En effet, au bord du lac Hoan Kiem se niche une petite devanture vendant des sacs, traversée par un étroit couloir un peu sordide. S’il prend la peine de traverser ce couloir, le visiteur débouche dans une cage d’escalier en béton d’où les marches mènent à un étage un peu plus amène. Car une fois l’escalier gravi, le visiteur débouche dans une mignonne petite salle de café aux minuscules tables et tabourets où habitués et touristes se côtoient pour déguster les fameux cafés de l’établissement, depuis la salle ou sur le balcon donnant sur le lac. Couvert d’une épaisse couche de blanc d’œuf battu préparé et sucré (meringué), le café à l’œuf est même agrémenté d’un petit dessin ! Heureusement qu’on a la petite cuillère pour le déguster ! Un vrai délice !
 
L'entrée du petit café
Deux cafés à l'oeuf
A l'intérieur du café
Côté bière, la bière fraîche est également à l’honneur avec quelques établissements servant de la bière du jour. C’est d’ailleurs à l’un d’eux que nous nous récompenserons d’avoir déposé nos passeports à l’ambassade chinoise.
 
Une petite bière fraichement brassée pour se remettre des visas chinois

Une ligne de train particulière

Pour certains habitants d’Hanoï, il convient d’être particulièrement vigilants… encore plus qu’avec les motos on veut dire ! Car dans certains quartiers circule le train ! Nous ne savons pas trop qui était là le premier mais toujours est-il que maintenant, habitants et wagons cohabitent quotidiennement à heures fréquentes, lors du passage du train à travers la ville.
 

C'est serré !
Aux abords de la voie, quasiment à portée de bras, les habitations se pressent, leur seuil faisant face aux rails et leurs motos/vélos étant stationnés juste au bord. C’est un peu une rue comme les autres, il faut juste se plaquer contre les maisons au son de l’avertisseur !
Si de notre côté nous sommes tombés dessus par hasard, il semblerait que la situation est même devenue quelque peu touristique, quelques bars s’étant installés aux bords de la voie avec les heures de passage des trains. Attention voilà un train ! Une vietnamienne nous crie de nous écarter ! Vite vite ! Ouf, toujours vivants, on peut continuer.
 
Poussez-vous, le train passe !
Finalement, presque 10 jours après notre arrivée à Hanoi et notre visa en poche, il ne nous reste plus que quelques jours à passer au Vietnam. Hélas, ce n’est pas suffisant pour s’aventurer dans les contrées du nord. Mais ce sera suffisant pour faire un tour du côté de la baie de Cat Ba, voisine de la célèbre baie d’Ha Long, moins touristique mais tout aussi belle ! Allé, zoup, il est enfin temps de quitter un peu la ville !
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