Les Toraja sont un peuple de la région centrale de l’île de Sulawesi, une contrée exceptionnellement chrétienne (bien que ce soit une version de la chrétienté associée à des croyances animistes). Ils sont notamment célèbres pour leurs maisons typiques et leur lien particulier avec la mort.
De bon matin nous nous dirigeons vers le terminal pour prendre un car de 10h. On aurait pu le prendre de nuit, mais depuis note dernière expérience vers Balikpapan, on n’a plus trop confiance aux chauffeurs qui défient la mort en pleine nuit.
Makassar est une grande ville d’environ 1,6 millions d’habitants, mais étonnamment, les guichets du terminal de bus se résument à une petite table en bois avec une chaise en plastique dans un coin.
On nous annonce un prix plus élevé que ce qu’on avait prévu, mais on n’a pas assez d’argent et aucun ATM ne fonctionne. Zut ! Lorsque nous nous résignons à faire demi-tour, un monsieur bien gentil nous propose de nous avancer une partie du prix de notre billet. Il fait le même trajet donc on pourra lui rembourser plus tard grâce à un ATM sur la route. Terima kasih ! (Merci).
En attendant le bus, Paul se fait défier au badminton par le vendeur de ticket en plein milieu de la salle d’attente. Les quelques passants jouent les spectateurs et sont témoin de l’humiliation que subi Paul. Il faut savoir que le badminton est le deuxième sport national après le football.
Dans le bus on fait un peu connaissance avec notre sauveur. Il travaille à l’aéroport de Toraja et fait les trajets régulièrement. Il nous montre des photos de son fils de 2 ans et nous demande de nous rajouter sur Facebook. On accepte et on se rend compte que ce n’est pas lui sur Facebook, mais un compte qu’il a déjà créé pour son fils !
Nous voyant limités sur la nourriture vu qu’on n’a plus d’argent, notre ami nous surprend encore une fois en nous offrant un sac en plastique plein de petits gâteaux traditionnels. Ce sont des petits boudins bruns de 5 cm. Oui ça ressemble exactement à des crottes de chiens ! Mais c’est super bon ! Sur la fin, on arrive enfin à lui rembourser et on le remercie grandement 🙂 Et nous voilà arrivés à Rantepao, en pays Toraja.
La seconde attraction sont leurs maisons traditionnelles avec leur toit aux pointes élevées vers le ciel. Autrefois, plus les toits étaient élevés, plus la famille était riche ou importante. Cette forme courbée pourrait signifier 3 choses : les cornes d’un buffle (animal très important dans cette région car ils les sacrifient durant les cérémonies funéraires), la courbe d’un bateau ou encore la liaison entre la terre et le ciel.
Une fois installée, Francé se rend compte qu’elle a oublié ses deux écharpes dans le bus ! Gros malheur car elles nous sont bien précieuses durant le voyage. Elle demande à la gérante de l’hôtel de téléphoner au terminal pour voir s’ils les ont trouvées. Pas de nouvelles 🙁
Après qu’on se soit régalé, il revient vers nous et nous demande d’être notre guide afin d’aller voir les célébrations funéraires. On refuse poliment mais il insiste et continue à marcher avec nous. On doit finalement arriver au point de mentir et dire qu’on a déjà un autre guide. Son boss passe « par hasard » sur le chemin et nous demande qui est ce guide etc. Ça commence à nous pomper et on insiste bien en disant qu’on n’a pas besoin d’eux.
Au final on s’en débarrasse à l’entrée de notre auberge, mais on aura encore droit à des messages et appels sur Facebook durant les 2 jours qui suivent…
Le lendemain on profite de notre belle auberge pour prendre un bon petit dej occidental. Pancake et café toraja, ça fait du bien. Le café est une des spécialités du coin et on peut sentir l’odeur dans toute la ville.
Le ventre plein, on y va ! On sent bien nos mollets mais les paysages en valent la peine. Des rizières, des petits villages, des églises, des enfants, des forêts, des énormes bambous… On s’arrête aussi à un cimetière d’enfant, mais on réalise que le prix d’entrée était sans doute une arnaque… ça nous énerve un peu, mais il fait beau et pas trop chaud, les gens sur le chemin sont très gentils, on voit plein de chiens, de poulets, de cochons, donc c’est vite oublié.
On constate aussi que les fameuses maisons Toraja sont partout !
Dans le premier village, nous avions repéré une petite boutique d’artisanat local et on décide vite d’y retourner pour nous trouver un petit souvenir. On démarre la moto et la dame de l’auberge nous arrête, elle a récupéré les écharpes de Francé ! Quel bonheur !
L’entrée du village en question était payante, mais vu que Francé avait sympathisé avec le guichetier lors de la première visite, il la reconnait et nous laisse rentrer sans payer cette fois. On rentre dans la petite boutique qui était déjà fermée et on négocie le prix de bas-reliefs en bois avec une petite vielle qui ne parle pas anglais. On sortira avec deux planches sculptées à la main (c’est ce qu’ils nous disent mais nous pensons que c’est plutôt déjà sculpté et peint à la main simplement).
On rentre cette fois pour de bon et pas trop tard car on doit prévenir nos hôtes qu’on aimerait goûter à la spécialité locale comme souper. Le Pa’piong, une préparation au porc et légumes qui doit cuire pendant deux heures à l’intérieur d’un bambou. Le résultat fut succulent ! On opte aussi pour le vin de palme local. On est moins convaincu, mais ils nous ont apporté une cruche, faut la finir !
Ce petit séjour se termine par un dernier café toraja tôt matin. Avant de partir, on offre à notre hôte une belle boite de biscuits afin de la remercier d’avoir été chercher les écharpes des Francé. Sur la route en bus, on achète à notre tour « des crottes de chien » et on retourne à Makassar, pour quelques heures cette fois, car à 4h du matin on doit prendre le ferry vers l’île de Florès !
Anonyme says:
🙂
Mamoune says:
🙂 🙂
Paula says:
Salut Paul et France Elise, quel magnifique périple vous faites-là ! si vous passez par Bali, essayez d’aller écouter un concert de Gamelans et voir les danses Legong vous ne serez pas déçus.
Bises
Paula