À la poursuite des temples de Bagan

Le 15 juin 2018

En route vers Bagan

C’est le grand jour du départ pour Bagan ! Puisque le train ne part qu’à 17h, il faut tuer le temps à Yangon. Petite grasse mat’ et dîner avec nos amis qui reviennent du centre ThaBarWa sont au programme. Même si ça ne fait pas longtemps qu’on les a quittés, ça fait plaisir de les revoir. Jay, le chinois, a même pensé à Paul pour son anniversaire et lui offre une grosse noix de coco entière sur le temps de midi. C’est trop gentil mais c’est un peu piègeux… On n’a rien pour ouvrir la noix de coco sur le moment et c’est lourd/encombrant ! Heureusement, Jay propose de la garder jusqu’à ce qu’on puisse l’ouvrir. Ouf, merci 😉

Le temps file finalement assez vite et notre dîner à peine fini, il faut déjà tout doucement penser à rentrer à l’auberge pour prendre nos affaires et aller à la gare, ce que l’on fait sans tarder. A 16h30, nous sommes à la gare, pic-nic de notre maison de thé fétiche (en face de l’auberge), petit déjeuner pour le lendemain, bières fraîches et quelques crasses pour la route dans la poche. Nos amis ne sont pas encore là mais nous prenons déjà possession de notre humble demeure roulante. La cabine est prévue pour quatre personnes avec de chaque côté de l’axe central un lit superposé et des sièges dépliables juste en-dessous pour qu’une autre personne dorme. Une toilette et un placard sont également disponibles juste dans le fond de la cabine, c’est le grand luxe !
 

Notre petite maison durant 17h
A peine installés, le personnel du train nous propose déjà plein de choses à manger, payantes évidemment, qu’on refuse poliment. Le steward en charge des wagons couchettes se présente aussi et nous indique de ne rien laisser de valeur près des fenêtres, afin d’éviter les vols par ce biais. Merci, on n’y aurait pas pensé 😮
Juste après ces indications, les autres nous rejoignent. Etant 8 personnes au total, nous occupons deux cabines. Voyant nos amis occidentaux approcher, des employés de la gare se sont empressés de porter leurs bagages sur quelques mètres afin de toucher une commission. Et oui, il faut faire attention car c’est sans demander que les birmans se jettent parfois sur vos bagages pour les porter, pour ensuite demander de l’argent pour le service rendu. Nos amis sont donc contraints de payer quelques kyats.
 
Wendie et Jessica prêtes à embarquer
Une fois tout le monde prêt et l’heure du départ arrivée, on ferme les portes avec de simples petits loquets et le train s’élance finalement au petit pas. En avant pour 17h de trajet ! Il faut savoir que le bus, pour faire le même trajet, met environ 8h seulement ! Mais il coûte plus cher. Notre train va très lentement et continuera à rouler comme ça tout le trajet, s’arrêtant à intervalles réguliers dans des gares anonymes tout le long de la ligne et tout au long de la nuit.
Pour nous, c’est parfait, ça nous donne l’occasion de se plonger dans la contemplation des abords de la voie. Toutes fenêtres ouvertes pour se rafraîchir, on passe la tête et le bras dehors, on fait des signes aux gens dans les autres trains, qui se promènent sur les voies, ou encore aux enfants qui courent après le train en nous voyant. Une petite bière, quelques chips en plus et c’est juste bien. Tandis que la fin d’après-midi avance, Paul fait une petite sieste. Quand le coucher de soleil s’annonce finalement, nous sommes aux premières loges !
 
On est à l'aise !
Une fois la nuit tombée, on ne tarde pas trop à aller dormir. Francé monte sur le lit superposé et Paul déplie la banquette (qui se casse un peu…) pour dormir en bas. Les fenêtres resteront ouvertes toute la nuit pour avoir un peu de fraîcheur supplémentaire. Ce sera une nuit légère mais très agréable, au rythme du balancement du train et de l’air s’engouffrant dans la cabine. Lorsque le soleil pointe finalement le bout de son nez, de l’autre côté de l’horizon, on ouvre un œil puis on se rendort brièvement. Le train n’arrivant qu’à 11h, on somnole une bonne partie de la matinée avant de s’éveiller pour de bon. Et finalement, voici Bagan !
 
Dans notre cabine, Chris (Allemagne) et Sarah (Néerlandaise), un couple qui voyage en vélo
Fraîchement débarqués sur le quai de la gare de Bagan, tout notre petit groupe se rassemble pour rejoindre le centre de Nyaung U, l’un des trois points de chute pour visiter la plaine de Bagan. Après négociation, deux taxis nous amènent à notre auberge et notre dortoir. Maintenant, c’est la douche et un petit repas qui devient long (dans une gargotte, chacun a été servi à son tour, à 15 min d’intervalle. Quand on est une dizaine, le dernier est affamé).
 

Enfin à Bagan

Avant d’en dire plus, il est important d’expliquer en quoi consiste le site de Bagan. Et pour cela, il faut remonter dans le temps jusqu’au XI ème siècle, lorsque le roi bamar (birman) Anawrahta était alors sur le trône de Bagan. En ces temps, le roi du royaume môn voisin décida d’envoyer un moine pour convertir le roi de Bagan au bouddhisme theravada, ce qu’il réussit avec succès, marquant le passage de la région de l’hindouisme et du bouddhisme mahayana à cette nouvelle forme de bouddhisme.
Suivant cette conversion réussie, Anawrahta envoya ses armées piller les reliques boudhistes du royaume môn voisin (pas de bol) et décida d’établir dans la plaine de Bagan un site digne de Bouddha en édifiant de nombreux temples.
Lorsqu’il mourut, ses successeurs reprirent son oeuvre et le site se développa ainsi durant plus de deux siècles, avant que les mongols n’envahissent l’endroit.
Tout au long de son âge d’or, la plaine de Bagan ne cessa de voir se succéder chantier sur chantier à tel point que plus de 4000 temples furent édifiés au total !
Les vestiges actuels de temples en briques et en stuc (les bâtiments en bois n’ayant pas tenu) sont ce qu’il reste après les invasions successives, les nombreux tremblements de terre et les dégradations diverses. Bien que des travaux de rénovation aient été entrepris lors des dernières décennies, ceux-ci étaient souvent baclés (parfois à l’image de la construction des temples) et inadaptés, de telle sorte que beaucoup des restaurations ont été détruites durant les derniers tremblements de terre.
Aujourd’hui, les restaurations auraient été stoppées afin que des études plus sérieuses soient établies avant une rénovation adaptée, basée sur les techniques de l’époque. Fait intéressant: le site n’est pas classé à l’Unesco, bien que la demande ait été faite, car plusieurs critères ne sont pas remplis pour son adhésion.
 

A présent que vous en savez plus, nous pouvons reprendre où nous en étions. Après être arrivés en matinée en train et avoir eu un long repas, nous décidons de louer pour quelques heures des scooters électriques (ça a l’air d’être le moyen de transport ici) pour aller voir le coucher de soleil depuis l’un des temples. Etant donné que c’est toujours la fin d’après-midi, nous commençons par flâner ça et là à la recherche d’un bon point de vue.
 
On the road again ! (A gauche, Tiago, Brésil)
Toute la team sur les e-bikes
A la recherche d'un beau point de vue pour le coucher du soleil
C'est la sortie des vaches
Finalement, nous jetons notre dévolu sur un temple dont la terrasse à l’étage est accessible. D’ici, on peut voir toute la plaine de Bagan et tous les temples qui pointent à l’horizon. Avec le soleil rasant, c’est magnifique. Tout le monde profite de l’instant, certains achètent des cartes postales à des enfants-vendeurs et tout le monde fait des photos.
 
On prend le soleil en attendant
Nos potes de ThaBarWa !
Wendie (UK)
Le sunset sur la vaste plaine !
Cassie (Australie)
Jordan et Itao/Jay (Australie et Chine)
Il ne manque que l'Afrique ;)
Le soleil finit par disparaître à l’horizon et nous retournons à notre auberge pour la soirée. Ici, ce n’est pas ThaBarWa, les bières sont autorisées ! Chacun a donc fait sa petite réserve. Alors que la soirée ne fait que commencer, c’est la surprise ! Pour l’anniversaire de Paul, tous les gens de ThaBarWa, présents ou non, ont écrit un mot sur une carte. De plus, ils ont prévu un gâteau ! Trop bien ! Paul est très surpris et super content ! La soirée peut alors continuer de plus belle, avant d’aller finalement dormir, quelques heures plus tard.
 
Bon anniversaiiire !
La nuit n’a pas été facile dans le dortoir. En effet, il règne une température de dingue et l’unique ventilateur ne peut pas passer sur tout le monde. On se réveille donc en sueur après avoir subi toute la nuit. C’est sans surprise qu’on est donc bien crevé le matin… Sachant que nos amis australiens nous ont négocié une excursion l’après-midi au mont Popa, nous préférons consacrer le temps qu’il nous reste de la matinée pour faire la Bougeotte.
Ensuite, notre dîner dans l’estomac, un van vient nous chercher, nos amis et nous, pour aller visiter le mont Popa, un pic rocheux très sacré qui serait en quelque sorte l’Olympe des nats, ces esprits dont on vous a déjà parlé et que vénèrent les birmans. En cours de route, le van s’arrête à une fabrique de sucre de palme pour qu’on achète des confiseries et souvenirs. Un monsieur nous explique en long et en large la production de sucre, c’est assez intéressant. Il nous fait aussi goûter des produits et ça c’est super cool. Au final, quelques-uns de nos amis achèteront quelque chose avant que nous repartions.

Après environ 1h de route, nous atteignons enfin le fameux mont Popa. Le temple/site sacré à proprement parlé est situé au sommet d’un long escalier abrité s’enroulant autour du pic rocheux et nous mettons dès lors tous nos efforts dans la montée des marches. Seul hic pour Francé, il y a des macaques partout. Depuis notre épisode malheureux à Kuala Selangor en Malaisie, Francé n’aime plus du tout les macaques et est donc un peu stressée en leur présence. Paul ne les aime pas vraiment non plus mais ça va encore. Malgré tout, nous prenons sur nous et atteignons le sommet. Il faudra juste faire attention à notre sac et à l’appareil photo, les singes chapardeurs ayant déjà volé quelques bouteilles d’eau à nos copains.
 

Le Mont Popa
Francisca (Portugal) qui a du thanaka, le maquillage traditionnel birman
Une partie de la troupe en haut du Mont Popa (Wendie, Cassie, Francisca, Féééé, Jordan et Phuong)
Le site est magnifique, tout autant que la vue et nous profitons autant que possible de la quiétude des lieux. Petit clin d’œil au centre de ThaBarWa ; nous repérons un écriteau qui indique un don que le centre à fait pour ce site, don qui est plus élevé que celui offert par un certain Donald Trump ! (est-ce le vrai ?) (en même temps, on peut comprendre que le centre soit plus impliqué que Trump…).
 
Phuong (Vietnam) et Jessica (Allemagne)
Les donations de ThaBarWa et Trump !
Bien que nous comptions voir le coucher de soleil, nos amis et nous réalisons que celui-ci est encore loin et que pour le coup, on peut autant partir. Ce que nous faisons donc, non sans faire une fois de plus, bien attention aux primates. Ce soir, ce sera encore soirée puis dodo mais demain, nous irons ailleurs, la chaleur est bien trop insupportable la nuit.

Au petit matin, tandis que Francé reste au lit, Paul décide de rejoindre nos amis de ThaBarWa pour aller voir le lever de soleil depuis un temple. Après location des scooters électriques, Paul et les quelques courageux qui se sont levés vont donc au même temple où nous avions été pour le coucher. Le temps est bien plus frais, c’est très agréable ! Le lever est cependant assez diffus en raison des nuages. C’était bien la peine…
 

Le sunrise :)
Pas grave, c’est parti pour voir un autre temple tant qu’il fait frais et que les vendeurs en tout genre ne sont pas partout. Le temple en question est magnifique ! Et c’est d’autant mieux qu’y vivent deux petits chiots trop mignons ! Il faudra amener Francé ici après ! Sauf qu’alors que Paul en caresse un, pas très farouche, il se fait mordre (pas trop fort heureusement) par la mère qui les surveillait ! Oké oké, il ne s’approchera plus d’eux…sauf qu’ils le suivent maintenant… Paul évitera finalement d’autres morsures et tout le groupe retourne ensuite à l’auberge où Francé se réveille.
 
Un petit chiot tout mignon
Une fois Francé réveillée, nous pouvons aller visiter différents temples de la plaine, à nous deux cette fois. Nous enfourchons donc la mobylette électrique et visitons successivement toute une série de temples, à commencer par le temple aux deux-chiots-trop-mignons-et-à-la-mère-un-peu-trop-protectrice.
 
Les vielles fresques dans les couloirs des temples
Les vielles fresques dans les couloirs des temples
L’étendue du site est impressionnante, on parcourt la plaine aride durant des kilomètres et on ne voit que des temples et des ruines à 360°.
 
Ca donne encore plus chaud de voir ça
Beaucoup de temples se ressemblent un peu mais ils ont malgré tout chacun un petit quelque chose de différent. C’est un vrai plaisir à visiter, ça change vraiment des stupas et pagodes que nous avons l’habitude de voir.
 
En plus, on peut se promener n’importe où, se perdre, et visiter des temples qui ne sont pas du tout touristiques. Il suffit de s’arrêter à un endroit, de retirer ses sandales, et d’entrer dans le temple. Tous contiennent au moins quelques Bouddha, petits et grands, statues et fresques. Certains sont également assez endommagés par les tremblements de terres.
 
Les vielles fresques dans les couloirs des temples
A pied nus toujours !
On y fait d'autres belles découvertes
Un doggo garde l'entrée d'un temple perdu
D’autres ont été plus ou moins bien restaurés. Quelques édifices plus imposants se démarquent aussi par leur importance aux yeux des fidèles et par leurs dorures, similaires à celles des stupas.
 
Après les temples en briques, les temples en or :)
La matinée passe assez rapidement puis nous retournons à l’auberge pour emmener nos affaires à notre nouveau logement. Une sieste pour éviter le plus chaud de la journée puis nous repartons pour d’autres temples ! (Ce sont les derniers de l’article promis)
 
Au final, nous clôturons notre visite par une balade sur les quais où nous retrouvons l’un de nos amis. Puis ce sera la fraîcheur de notre chambre et un dernier gros dodo avant le départ du lendemain vers Kalaw, près du Lac Inle, où nous poursuivrons notre voyage, sans nos amis cette fois. Ça aura été un plaisir de les revoir !
 
Gustavo à gauche (Brazil) et un ami à lui
2

Laissez-nous un petit mot ...

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.