Mandalay, dernière étape du Myanmar

Le 21 juin 2018

Il est temps de passer déjà à la dernière étape de notre passage au Myanmar ; Mandalay, deuxième ville du pays et ancienne capitale royale comme beaucoup d’autres villes du pays. Une camionnette à banquette passe nous prendre à notre logement au lac Inle et nous amène à un minivan qui nous attend à l’extérieur de la ville. C’est ensuite parti pour 8h environ, principalement sur la route de Yangon à Mandalay, une voie rapide rectiligne de près de 600 km traversant la plaine aride du bas pays birman. On croirait à une traversée du Far West ! Vers la fin de l’après-midi, notre van nous dépose finalement devant notre hôtel, une bonne affaire dans le centre-ville.

Construite à partir de 1857 suivant la tradition birmane des nouveaux rois de construire leur propre capitale, la ville fût bâtie au pied de la colline de Mandalay afin de réaliser une vieille prophétie bouddhique. Elle fut ainsi la dernière capitale d’un royaume birman, avant que celui-ci ne soit colonisé par les britanniques en 1885. Aujourd’hui, peuplée par près de 1,5 millions d’habitants, Mandalay constitue le centre économique du nord du Myanmar mais également un centre culturel majeur pour le pays.

Comme à Yangon ou à Bagan, les températures sont caniculaires ici, comprises entre 30 et 40°C !
Après une première nuit tranquille et un petit déjeuner/buffet sur la terrasse de notre hôtel (!), nous louons un vélo pour visiter la ville. En effet, l’ancienne capitale est très étendue, riche en lieux d’intérêt, et un vélo nous sera bien utile !
Le guidon de notre deux-roues en main, nous nous élançons donc dans les grandes rues de cette ville en damier vers un premier endroit intéressant ; le quartier des batteurs d’or. Les fines feuilles d’or appliquées par les fidèles bouddhistes de tout le pays sur les œuvres et monuments sacrés, seraient apparemment frappées ici, dans toute une série d’ateliers regroupés sur le même pâté de maison. Nous arrêtons notre vélo devant l’un des ateliers renseignés par le guide. Directement, un employé birman, parlant un anglais à l’accent très prononcé, nous accueille et propose de nous présenter le processus de fabrique des feuilles d’or. Tandis que nous regardons de jeunes hommes frapper répétitivement les morceaux d’or, il nous explique les différentes étapes, consistant principalement à une succession de périodes de frappe et de découpage de l’or aplati. Il y a même une sorte de mini-musée avec des explications où nous nous attardons un moment avant de remonter sur nos vélos pour la suite de la journée. Avant de partir, France-Elise reçoit en cadeau une petite feuille d’or à mettre sur le front !
 

Les frappeurs d'or
Surprise !
Maintenant que nous avons vu comment obtenir les feuilles d’or, nous décidons d’aller voir ce que les fidèles en font en nous rendant à la Paya Mahamuni un peu plus au sud. Ce temple, l’un des lieux de pèlerinages les plus importants des birmans, abrite un Bouddha très révéré de 4 m de haut et couvert d’or. Bien que la statue initiale soit de bronze, elle aurait été tellement couverte de feuilles d’or (uniquement par des hommes) que la couche d’or la recouvrant serait de 15 cm environ actuellement, lui donnant un aspect assez boursouflé. Seul le visage, poli et nettoyé par les moines chaque matin à 4h, reste bien lisse et intact.
 
Les fidèles posent des feuilles d'or sur le Bouddha
Arrivés dans le temple, nous préférons ne pas trop s’approcher de la statue principale du Bouddha afin de ne pas déranger les fidèles venus pour prier. On reste donc en retrait pour admirer le reste du bâtiment ainsi que les sculptures et statues présentes. Les dorures, partout présentes, associées aux décorations en jade sont magnifiques et flâner dans le temple est un vrai plaisir !
 
La Paya Mahamuni
Les murs d'or et de jade de la Paya Mahamuni
Durant notre visite, nous tentons d’esquiver les chinois essayant de nous prendre en photo sans rien demander, comme si de rien n’était. On dirait de vrais paparazzi. C’est finalement par surprise qu’il se postent à deux avec leurs gros objectifs à 1m de nous… Quelle belles têtes on doit avoir avec le regard étonné de Paul et les sourcils froncés de Francé…
 
Twerk twerk twerk
La Paya Mahamuni
Rapidement, un jeune birman nous intercepte pour pratiquer son anglais avec nous. On se prête au jeu et il nous explique que son objectif dans la vie serait de se faire plein d’argent et d’aller vivre en Suisse. Quelques instants plus tard, c’est au tour d’un moine. Décidément ! Le moine cependant propose quant à lui de nous faire la visite du temple. Bien qu’on n’ait déjà pas mal parcouru les lieux, on accepte et écoutons patiemment ses explications. Au bout d’un moment, tout est dit et on le remercie chaleureusement. Il est temps de passer à la suite !
 
Un moine pratique son anglais avec Paul
Alors qu’on quitte le site, nous passons devant toute une série de boutiques offrant de quoi faire « son propre temple » ; des Bouddha pré-taillés (il manque juste la tête), des hti (sortes de petits parasols dorés qui ornent les sommets des stupas) et autres, tout y est ! Comme quoi, il y a vraiment des boutiques pour tout !
 
Des hti pour orner le sommet des stupa
Des Bouddhas prêts à être customisés
Un arbre sacré
Continuant notre chemin, nous arrivons au grand marché du jade de Mandalay. Il faut savoir que le pays est très réputé pour ses gisements et sa production de gemmes, et de jade plus particulièrement. Près de 70% du jade de haute-qualité produit dans le monde seraient issus du Myanmar, dans la région de Mandalay, et les gisements les plus purs seraient également d’ici. Il n’est donc pas anodin de tomber sur un marché du jade.
Une fois à l’intérieur du marché, nous parcourons les ateliers de taille et de vente des gemmes. Cependant, la plupart sont vides ou fermés, seules quelques alcôves taillant des pierres au son des disqueuses et des polisseuses tandis que quelques personnes vendent de petites pierres à des connaisseurs. Peut-être que c’est parce qu’il est midi et que c’est l’heure du repas ? Toujours est-il que l’on ne s’attarde pas trop du coup, et on continue notre petite visite de la ville. En quittant le quartier, on observe encore de nombreux tailleurs s’affairant sur de gros blocs de jade cette fois, devant la devanture de leur boutique. C’est quand même beau le jade !
 
Un monsieur fait sa sieste dans sa petite librairie
Puisqu’il est à présent l’heure de manger, nous nous arrêtons sur le bord d’une rue quelconque dans une maison de thé pour avaler un bout. Les gens nous regardent un peu ahuris et un client en chemise s’occupe de faire la traduction avec la tenancière. Nous passerons le repas sous le regard attentif et les sourires de toute la famille ! Une fois rassasiés, il est temps de dire au revoir et de passer à la suite.
 
Un tuktuk birman complet
Avant de rentrer récupérer un peu de fraîcheur à l’hôtel, nous décidons d’aller visiter l’un des coups de cœur du guide ; un vieux monastère en teck. Une fois sur place, on galère un peu à trouver l’entrée mais heureusement, un habitant, sa petite fille dans les bras, nous indique à grands gestes une entrée discrète sur le côté du bâtiment. Che-zu-ba ! Le temple est simple mais très joli, toute la structure en bois étant finement sculptée. Il faut juste faire attention à nos petits pieds ! En effet, on doit se mettre à pied nus et le sol en pierre est brûlant à cause du soleil !
 
Un vieux monastère en teck
Une petite madame qui visitait en même temps que nous
Nous sortons finalement et partons cette fois en direction de la fraîcheur de notre hôtel. Au passage, nous croisons encore deux grands chinthes, sortes de lions protecteurs présents dans de nombreux temples, de chaque côté de la rue. Puis enfin la clim !
 
Un rand chinthe et une petite famille à sa porte curieuse et contente de nous voir (en bas à gauche)
Achat de mangues au marché, 0,30€ pour deux !
L’un des autres principaux sites d’intérêt de Mandalay est sa colline (qui a d’ailleurs donné son nom à la ville) située au nord et surmontée de nombreux sanctuaires. Après avoir lu que l’un des moments parfaits pour s’y rendre est au crépuscule, nous patientons un peu jusqu’en fin de l’après-midi. Nous remontons alors sur nos vélos et pédalons bravement à travers la circulation pour atteindre enfin le pied de la colline et l’un des nombreux escaliers menant au sommet.
 
Dans chaque stupa se cache une partie d'un livre, en les assemblant tous, ça fait le plus grand livre du monde !
Un temple scintillant de la colline de Mandalay
Vue depuis la colline de Mandalay. Dans chaque stupa se cache une partie d'un livre, en les assemblant tous, ça fait le plus grand livre du monde !
On se déchausse, laissant nos sandales en bas et c’est parti pour l’ascension ! On aurait par contre peut-être dû garder nos sandales avec nous car tous les escaliers ne sont pas très propres… Mais bon ce n’est pas trop grave, ce n’est pas comme s’il y avait des cailloux ! Les sanctuaires que nous traversons sont de tout style et de toute taille, souvent avec des Bouddhas en leur centre, et toujours avec une vue sur la ville qui va en s’améliorant.
A chaque fois que l’on pense qu’on est arrivé au sommet, il y a un nouvel escalier avec un nouveau temple au bout. Heureusement qu’on a prévu assez de temps ! Il y a relativement peu de monde aussi, ce qui nous inquiète un peu ; on ne veut pas se retrouver enfermé en redescendant ! Des chiens et un lézard bleu sont aussi présents le long du trajet pour nous encourager.
 
Après une bonne ascension, nous arrivons finalement au sommet de la colline où de nombreux touristes sont présents. On réalise qu’une route monte jusqu’ici avec parking et ascenseur… mais c’est triché ! Surprise, on retrouve aussi le petit bonhomme qu’on a rencontré au temple le matin-même et qui voulait améliorer son anglais ! Il attendrait d’autres occidentaux qui lui ont promis de parler avec lui ce soir mais il semblerait qu’ils lui aient posé un lapin le pauvre. En plus il s’est habillé en tenue traditionnelle pour l’occasion ! On reste donc avec lui tandis que le soleil se couche lentement derrière les nuages (zut). Ce ne sera ni le premier ni le dernier à s’échapper de la sorte.
 
Vue depuis la colline de Mandalay.
Saluant une dernière fois notre pote birman, on descend ensuite pour regagner notre vélo. Un autre birman veut alors pratiquer son anglais avec nous tandis que nous descendons ! Re-décidément, c’est une coutume ici ! Il nous accompagne donc dans notre descente. Mais à lui parler, nous nous trompons de chemin. Zut, rebelote pour remonter un peu puis redescendre de l’autre côté. Au passage on admire les temples en contrebas qui sont illuminés de guirlandes bling-bling tape-à-l’œil dans la nuit, comme à noël chez nous. Finalement en bas, nous enjambons nos vélos et rentrons manger un bout.
 
Mandalay sur son 31 !
Mandalay sur son 31 !
Alors que nous étions à Mandalay, nous avons eu également des nouvelles de nos amis de ThaBarWa et il s’est avéré que certains seraient aussi dans la ville ! Trop bien ! Ni une ni deux, nous nous rejoignons à une maison de thé pour boire une bière tous ensemble. Ça fait plaisir de les revoir encore une dernière fois !
Après un petit verre, on rentre à leur auberge pour jouer à un jeu de cartes de style loup-garou. Puis bientôt il est déjà temps de rentrer pour nous. Encore une journée à Mandalay puis il faudra savoir quand on quitte le pays…
 
Tiago, Phuong et Gustavo, nos amis de ThaBarWa
Le lendemain, après une bonne grasse-mat, il est déjà l’heure d’aller manger. Il fait finalement tellement chaud qu’on a décidé de rester à l’hôtel pour planifier la suite du voyage. On sort donc juste pour manger à un endroit qu’on avait repéré pas trop loin. On commande un plat chacun et là, surprise, des tonnes de plats arrivent ! Souvent, au Myanmar, les plats que l’on commande sont accompagnés de légumes et d’un bol de bouillon automatiquement. Mais là, la table entière est couverte de mets qui ont tous l’air meilleurs les uns que les autres. On en profite et on se remplit la panse à tel point qu’on a presque mal au ventre en rentrant à l’hôtel.
 
On avait commandé un seul plat !
Les vendeuses d'oiseaux
La suite est un peu moins marrante. C’est un peu l’indécision sur comment quitter le pays, les billets d’avion étant bien plus chers de Mandalay que de Yangon (nous voulions entrer en Thaïlande, notre prochaine destination, par avion, afin de bénéficier directement du visa de 30 jours gratuit). Au final, nous décidons donc de repartir en bus pour une dernière nuit à Yangon le lendemain (dans notre auberge maintenant habituelle) avant de prendre l’avion le surlendemain, direction Bangkok.

A Yangon, après un long trajet de bus d’une journée (mais l’un des plus confortables), on a tout juste de temps de manger une dernière fois nos nouilles shan préférées et Francé de s’acheter la boite à tartine typique des birmans comme souvenir. On aura aussi parcouru la ville pour trouver le guide de la Thaïlande en seconde main, mais tout ce qu’on aura récolté c’est une bonne drache !
 

Découverte des bus hi-tech
Contente avec sa boite à tartines
Merci pour tout le Myanmar, maintenant c’est au tour de la Thaïlande ! On a un petit gout de trop peu et on est triste de partir, surtout que l’engouement touristique de la Thaïlande nous fait un peu peur. On verra bien, et puis, ce sera l’occasion de se poser un peu.
Myanmar, on reviendra !
3

  • Hé…… vous dites que les chinois vous photographient sans vous le demander….. je crois bien que vous faites pareil !!! 🙂
    Ah oui France-Elise, si tu veux, j’ai ici tout un carnet de feuilles d’or, au cas ou tu voudrais t’en mettre sur le front à ton retour…c’est très joli. Tu pourrais lancer la mode.
    Biz à vous deux.

    • Francé & Paul says:

      Oui on a aussi des photos de gens, mais on ne pense pas faire ça si grossièrement. Et on demande quand il y a moyen 😉

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